Dans un communiqué diffusé ce 4 avril 2023, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) décrit une situation humanitaire de plus en plus catastrophique du fait de la reprise des dernières hostilités entre les M23 et les Forces armées de la RDC depuis près d’une année.
« Au cours des 12 derniers mois, environ un million de personnes ont fui les combats liés à la résurgence du groupe armé M23, provoquant « une crise dans la crise » dans l’est de la RDC. Les personnes déplacées, mais aussi des communautés entières isolées par les affrontements, font face à une situation sanitaire critique, avec notamment une multiplication des cas de rougeole et de choléra dans certains sites accueillant des déplacés. Dans ce contexte, la réponse est aujourd’hui largement insuffisante au Nord-Kivu, qui compte 2,5 millions de déplacés » rapporte MSF. Médecins Sans Frontières appelle la communauté internationale et les autorités à urgemment accroître leurs efforts pour répondre aux besoins de la population.
Près de 900.000 déplacés fuyant les exactions perpétrées par les terroristes du M23 dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, ont été enregistrés jusqu’en mars 2023, a affirmé le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA-RDC) dans son rapport. Des familles entières sont depuis des mois à la merci des intempéries, des épidémies et des violences, comme en témoigne le nombre inquiétant de victimes de violences sexuelles que nous soignons chaque jour dans nos structures.
Plus de déplacés et des maladies
En l’espace de quelques mois, des centaines de milliers de personnes ont été forcées de fuir leur maison et leur village – 300 000 pour le seul mois de février. Autour de Goma, les abris de fortune s’amassent à perte de vue, tandis que les églises et les écoles offrent à de nombreuses familles un refuge précaire. « Nos équipes sont à pied d’œuvre pour prévenir les épidémies mais elles sont complètement débordées, alerte Raphaël Piret, représentant de MSF en RDC. Face à la catastrophe humanitaire et sanitaire qui se déroule sous nos yeux, tous les acteurs de la réponse doivent renforcer l’assistance aux personnes déplacées à Goma et en dehors en faisant preuve de plus de réactivité et de flexibilité »
« Environ 3 000 abris, accueillant à l’heure actuelle environ 15 000 personnes, ont été construits depuis un an à la périphérie de Goma ; un chiffre bien trop faible par rapport à l’ampleur des besoins. À Bulengo, un campement informel situé à l’ouest de Goma, on dénombre une latrine pour près de 500 personnes, soit dix fois moins que les standards d’urgence humanitaire. Le manque d’eau potable et de latrines, combinés à des abris inadéquats et surpeuplés, créent des conditions propices à l’apparition et à la propagation des maladies » souligne MSF.
Au nord de Goma, MSF observe également les conséquences de cette crise dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Lubero. Coupés du reste de la province, à cause du déplacement des lignes de front, les habitants ne peuvent plus vendre leurs récoltes ni acheter des produits de première nécessité, à l’exception des quelques produits disponibles dont le prix a doublé.
Selon le HCR, les besoins dépassent largement l’aide disponible et l’accès humanitaire à la région est gravement entravé par la violence. Avec 5,6 millions de déplacés internes, la RDC connaît la plus grave crise de déplacement interne en Afrique.
Pépé Mikwa
Articles similaires
En savoir plus sur Groupe de presse La République
Subscribe to get the latest posts sent to your email.