Est-il encore possible de sauver l’année scolaire 2019-2020 en République démocratique du Congo, alors que nous sommes à quelque trois petites semaines de sa fin ? Ne peut-on pas craindre une année blanche ? Ces questions de plus en plus lancinantes, restent suspendues sur les lèvres de tous les partenaires éducatifs alors que l’on s’approche du 2 juillet et que le confinement se poursuit sur fond de prorogations successives de l’état d’urgence sanitaire.Dossier de forum des as.
A l’approche du 02 juillet 2020, date traditionnelle de la fermeture officielle des classes sur toute l’étendue du pays, la problématique de la reprise des cours devient plus que récurrente dans l’esprit des élèves, des parents, des enseignants et du Gouvernement, etc. Partant, le spectre d’une année blanche se fait de plus en plus grand dans l’opinion qui en parle encore à voix basse, espérant qu’il y a encore la possibilité de sauver cette année scolaire.Justement, au stade où nous sommes, il y a lieu de se poser courageusement la question de savoir si la reprise des cours reste encore possible dans le contexte.
LA BARRE DE 4 000 MALADES CONFIRMES DEPASSEE
Le pays demeure encore sous l’emprise de la pandémie dont la barre de 4.000 malades confirmés vient d’être dépassée ce 08 juin avec à la clé 90 nouveaux contaminés à Kinshasa et 88 décès depuis le début de la maladie le 10 mars dernier. Entre temps, le nombre de provinces touchées, la ville de Kinshasa y comprise, a atteint le chiffre de 11 sur 26 que compte le pays.. Et la maladie n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.La situation épidémiologique en RDC est telle que le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi a dû proroger pour la 4ème fois l’état d’urgence sanitaire qui va du 08 au 25 juin courant.
SAUVER A TOUT PRIX CETTE ANNEE
En redoutant une année blanche, la majorité des Congolais sont d’accord que le Gouvernement fasse de son mieux pour arriver à sauver à tout prix cette année scolaire. Mais cette question principale reste encore sans réponse : que faut-il faire pour y parvenir, avec peu de dégâts possibles?La préoccupation des Congolais reste motivée par ce souci d’éviter une année blanche qui serait dommageable pour tout le monde, c’est-à-dire tous les acteurs qui concourent au fonctionnement du secteur de l’éducation. Tous les acteurs : de l’élève au gouvernement.
UNE ANNEE BLANCHE AVEC DES DOMMAGES COLLATERAUX
Si 2019-2020 est déclarée année blanche, elle influera sur l’un ou l’autre acteurs éducatifs avec des dommages collatéraux. Pour les élèves qui vont devoir reprendre l’année alors qu’ils en ont fait pratiquement les trois quarts ; les parents qui seront contraints à délier leurs bourses pour payer deux fois les frais scolaires pour la même année ; pour le système éducatif congolais qui va connaitre un retard par rapport aux systèmes éducatifs d’autres pays qui, avec l’application ou l’organisation de l’enseignement à distance, l’année scolaire se déroule normalement.Le gouvernement qui, lui, va devoir faire face à la grogne populaire due au mécontentement des parents d’élèves devant payer des frais scolaires de leurs enfants pour la seconde fois…Excepté cet aspect des choses, comme les parents, il aura »gaspillé » des moyens financiers qu’il a payé aux écoles sous forme de différents frais de fonctionnement dans un secteur où il dépense de gros moyens et dont les revendications constituent une sorte de volcan dormant.
UNE ANNEE BLANCHE, SOURCE DE PLUSIEURS PROBLEMES
Bref, une année blanche sera une source de plusieurs problèmes sociaux dont le Gouvernement n’a que faire dans cette période très critique durant laquelle tout est pratiquement priorité.
Il est donc temps pour le Gouvernement Ilunga de bien réfléchir sur cette question pendant qu’il est encore temps. Car, estiment les spécialistes de la question, il est presque minuit maintenant et c’est le moment de répondre à cette question : que faire pour sauver ne serait-ce qu’in extremis cette année scolaire en sachant que les élèves avaient déjà accompli l’entièreté du 1er trimestre ?
A supposer que l’année scolaire soit sauvée et que les cours reprennent. Il existe un défi de taille à relever. Reprendre les cours, c’est une chose ; assurer la protection des élèves et des enseignants contre la Covid-19 en est une autre. Un défi de taille que le Gouvernement doit être capable de relever en dotant au préalable toutes les écoles du matériel de prévention nécessaire. Ce qui nécessite beaucoup de moyens financiers qu’il est incapable de fournir.
« PAS D’ANNEE BLANCHE »Et la peur due à la contamination de cette maladie très meurtrière risque d’annihiler la volonté des parents d’envoyer leurs enfants à l’école où ils ne sont pas sûrs de les voir bien protégés contre la Covid-19..C’est depuis plus de deux mois que les activités scolaires ont été suspendues en raison de la lutte contre la propagation de la pandémie de Covid-19. Entre temps, l’état d’urgence se proroge indéfiniment.A ce stade, d’aucuns parlent déjà d’une année blanche. Ce qui est loin d’être la position ou la volonté du ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPST), Willy Bakonga, qui affirme plutôt qu’il y a continuité de l’année scolaire en cours, en dépit de la pandémie et qu’ » il n’y aura pas d’année blanche en RDC. ».
DES ENSEIGNEMENTS A DISTANCE POUR SAUVER L’ANNEE SCOLAIRE
Le patron de l’EPST soutient qu’il y a des programmes qui sont dispensés pour combler ce vide. Notamment des enseignements à distance via la télévision et des applications en ligne ou des vidéoconférences. Cela est organisé pour tenter de sauver cette année scolaire en péril.Mais celles-ci se heurtent à d’innombrables obstacles liés particulièrement à l’absence de tutorat et au non-accès aux médias par la majorité des cibles en raison du coût élevé de l’accès à Internet et le manque considérable d’électricité sur la grande partie du pays.Somme toute, parents et élèves attendent impatiemment que le Gouvernement annonce la reprise des cours pour les apaiser de la crainte d’une année blanche. Avant qu’il ne soit trop tard. Mais il est encore temps de sauver ne serait-ce qu’in extremis cette année scolaire.C’est le 18 mars que le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, 8 jours après la découverte à Kinshasa du premier cas du coronavirus. Il avait pris certaines mesures, dont celle de la fermeture des écoles, universités, bars, terrasses, bistrots et interdit tout rassemblement de plus de 20 personnes sur toute l’étendue du territoire national.
Rédaction
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