La décision d’annuler l’interdiction du Festival Amani à Goma, prise en moins de 72 heures, suscite des réactions vives au sein de la société civile et des mouvements citoyens, notamment le mouvement Lutte pour le Changement (LUCHA). Sankara Kin Kartumwa, membre influent de ce mouvement, n’a pas mâché ses mots en dénonçant ce qu’il qualifie d’incompétence notoire de la part des autorités locales, particulièrement du maire ad intérim, le commissaire supérieur Kapend Kamand Faustin.
«Le ridicule ne tue pas, sinon monsieur le maire serait mort», a lancé Sankara Kin Kartumwa.
Il a fustigé une gestion qu’il juge incohérente et déconnectée des réalités sécuritaires de la ville de Goma et de la province du Nord-Kivu en général.L’interdiction initiale du festival avait été motivée par des raisons sécuritaires, dans un contexte où Goma fait face à une recrudescence d’insécurité, marquée par des fusillades, le phénomène des « 40 voleurs », et d’autres formes de criminalité. Cependant, la levée rapide de cette interdiction, selon Sankara, démontre une absence de stratégie cohérente pour faire face à l’insécurité.
«Si le maire affirme maintenant que la sécurité est maîtrisable en autorisant le festival, alors il devrait également lever l’interdiction de circulation des motos après 18 heures dans Goma et Nyiragongo si du moins c’était insécurité derrière sa décision», poursuit-il, appelant à des mesures globales et non sélectives.
Au-delà de l’épisode du Festival Amani, Sankara Kin Kartumwa comme plusieurs militants des mouvements et membres de la société civile,demandent une évaluation critique de l’état de siège en vigueur dans la province depuis 2021. Selon eux, cette mesure exceptionnelle, censée améliorer la sécurité, n’a fait qu’aggraver la situation socio-économique et sécuritaire des habitants.
«La ville de Goma et la province du Nord-Kivu méritent mieux. Nous exigeons la levée pure et simple de l’état de siège», conclut-il.
Le Festival Amani, connu pour promouvoir la paix et la cohésion sociale, reste un événement phare pour les habitants de Goma et au-delà. Cependant, sa tenue dans un contexte sécuritaire aussi précaire soulève des interrogations sur la capacité des autorités à garantir la sécurité des participants.Pour beaucoup, cette situation illustre les limites de la gouvernance locale et appelle à des réformes profondes. Pendant ce temps, les habitants de Goma continuent de vivre dans une insécurité quotidienne, espérant des solutions durables plutôt que des décisions contradictoires.
Signalons que l’équipe organisatrice du festival Amani maintient la tenue de cette dernière le 16 et le 17 Novembre 2024 en ville de Goma au village Ihusi à Kituku.
Marasi Bénédicte Zoé
Articles similaires
En savoir plus sur Groupe de presse La République
Subscribe to get the latest posts sent to your email.