Un pamphlet de Magloire Paluku
Ils n’ont pas encore commencé à siéger mais se présentent en loquasses ! En moins d’un mois,les députés élus du Nord-Kivu ont exprimé leurs désirs d’entrer dans l’hémicycle de la Bdegl ,sans doute, pour être dans la peau des honorables. C’est de leur droit le plus légitime et le plus légal mais aussi une appétence plus personnelle, la plus familiale et sociétale.
Il faut surtout éviter d’être député écartelé entre militantisme et concupiscence !
Un député n’est pas un activiste de la société civile. C’est un honorable ; la classe la plus importante de la société ! Dans les catégories des pouvoirs politiques d’Etat il y a d’abord le Législatif avec les chambres des représentants du peuple comme institution, l’Exécutif avec le gouvernement, le Judiciaire avec les tribunaux et ajoutons le quatrième pouvoir de la Presse avec ses médias. Face à cette grandeur, les députés devraient avoir des réactions proportionnelles, sans tomber dans une confusion des taches avec les autres couches de la société qu’ils doivent, certainement , défendre.
Le député ne doit pas parler et faire des déclarations comme « un activiste de la société civile ! »
El lisant le dernier communiqué des élus du Nord-Kivu ,publié dans les réseaux sociaux le 28 Février 2019,il a quelques appréhensions à soulever:
- D’abord, le communiqué dit des élus du Nord-Kivu est signé par 17 députés sur les 30 publiés, en attendant les 14 du Grand Nord et les 4 chefs coutumiers à coopter.
- Le communiqué est en 9 points variés qui ne sont pas tous, impérativement sécuritaires.
- Le communiqué est signé conjointement par des élus de plusieurs tendances sans les spécificités de leurs obédiences, afin qu’il soit consommé par différents électeurs.
- Le communiqué est plutôt adressé à la presse qu’aux instances institutionnelles établies qui devront consommer tout travail parlementaire.
- Le communiqué ramasse différents sujets, créant un amalgame et une dichotomie de perception, allant jusques à placer sur une même orbite, les activités dénoncées de l’armée nationale, de la police nationale, des groupes armés et des d’inciviques.
Les élus du Nord-Kivu refusent de reconnaître les ADF-NALU qu’ils nomment en « Présumés » !
C’est une confuse abomination que de ne pas considérer que les Adf-Nalu existent et qu’ils tuent à Beni. C’est aussi très avilissant de considérer que ces terroristes qui avaient infiltré même l’armée onusienne le jeudi 15 novembre 2018 et tuer sept casques bleus reste une supposition !
En 2014,feu général Lucien Bahuma disait : « Nous les tirons et nous trouvons sur leurs corps et sur leurs tenues des inscriptions Adf-Nalu » ! Mais quand les élus du Nord-Kivu publient un communiqué aux timbres de la société civile en disant Présumés-Adf/Nalu, on replonge dans les éternels débats de qui tue réellement à Beni ,nonobstant les procès, les explications des fardc, les preuves des journalistes reporters de guerre et des témoins.
On ne peut blâmer des élus et surtout ceux qui n’ont pas encore commencé à siéger !
Il y a, cependant, une crainte de voir certains d’entre eux tomber dans une avidité de leurs ambitions qu’il vont faire revivre à la province, les scènes de l’amateurisme parlementaire de 2006-2010.
Un honorable député doit donc savoir s’émanciper de ses anciennes pratiques d’un « normal défenseur du peuple » ! Il est allé plus haut que cela pour avoir les voix méritée de ses électeurs . La société civile a sa politique des alertes mais le députés lui, invente des lois, contrôle la gouvernance quand elle est de son émanation, interpelle les ministres et responsables de certaines divisions et directions. Vouloir aller vite en besogne en confondant les dénonciations , c’est danser à contre temps avant même la musique.
Savoir défendre c’est savoir entreprendre à temps mais à tout vent !
La grande tâche à laquelle devront s’atteler nos honorables élus, c’est de très bien préparer l’un des leurs au poste de gouverneur de province, se choisir des sénateurs et non jouer aux bouches-trous, avec des activités improvisées. Leur mandat ne va plus s’échapper. Rien ne sert de se précipiter et diminuer la valeur de son rôle.
Magloire Paluku
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