Élue gouverneur du Nord-Kivu le 30 mai 2019, Carly Nzanzu Kasivita fait l’objet de plusieurs critiques de certains mouvements citoyens et députés provinciaux une année après son accession à la tête de l’exécutif provincial ce qui pousse à l’analyste Antoine Mumbere d’émettre sa réflexion sur l’opportunité ou pas de la destitution du gouverneur.
En prémisse à mon propos, je veux souligner que la première année signifie l’année du début.
Et, pour le présent cas, le Gouverneur NZANZU, est issu du vote de la nouvelle assemblée provinciale composée des députés du tout dernier exercice électoral de 2018.
La première année a donc été une année des 2 nouvelles institutions si pas des institutions anciennes dont juste les animateurs ont été renouvelés. Le Gouverneur est à sa première année sous ce chapeau et la plupart des membres de son assemblée provinciale sont tous nouveaux comme lui.
Cette nouveauté de part et d’autre me produit l’image de deux personnes de sexe opposé qui apprennent à se courtiser. L’un voudrait comprendre l’autre et ce dernier en fait de même, tous dans le but de tirer un fil sur lequel ramper ensemble pour traverser les époques.
L’image est donc celle d’une “année D’apprentissage », face à un contexte dont la gestion est continue et dont la survie des citoyens et des institutions n’excuse pas les corps constituant. Cependant, pour cette année première, je tiens à tracer certains constats, dont:
La province vit sa première passation du pouvoir démocratique
1. Ala suite de l’alternance démocratique 1, certaines provinces étaient en difficulté de se doter des nouvelles institutions dont notamment le Nord-Kivu, la Mai-Ndombe et la Sankuru suite à la maladie à Virus Ebola, à l’insécurité;
2. Au lendemain de l’installation des nouvelles institutions, des gros passifs administratifs n’ont pas été effacé au Nord-Kivu après plus de 3 mois de gestion des affaires courantes;
3. Personne ne peut alors se douter des maigres finances dont dispose la province depuis le début du mandat et la rétrocession reste une question non résolue ;
4. La pandémie à corona virus est entrain d’imprimer sérieusement sa marque sur notre province déjà fragile depuis les années 2014, et;
5. Il existe un déficit de l’arsenal juridique adapté au contexte actuel pour légitimer et autoriser les actes de l’exécutif, les anciennes ayant été du contexte de l’après guerre où il fallait remettre les choses à l’ordre face à la nécessité actuelle de faire des innovations.
Concernant le fait que les députés , plutôt certains comme vous dites, taxent la gestion de l’actuel Gouverneur de négative et qu’ils l’accusent de défaitiste, je voudrais donner un avis de parallélisme et de comparaison.
Les élus de la province du Nord-Kivu sont en réalité de deux catégorie dont ceux réélus et anciens élus de 2006 et les jeunes élus de 2018 dont les expériences sont de grand écart à telle enseigne que même à la façon d’aborder les problèmes on peut les distinguer.
La plupart des nouveaux élus sont ceux issus de la jeunesse active et dynamique des dernières années du régime de l’ancien président Joseph KABILA où les mouvements citoyens, groupes de pression et certains partis politiques anciens alliés de Joseph Kabila devenus aigris sont montés au créneau criant à la chute du régime. C’est donc le sang chaud mais dont certains sont juste des heureux fortunés.
Permettez que je fasse un contraste entre les faits du discours de l’Évêque du Diocèse de Butembo-Beni du 26 Mai 2020 où il tacle les députés de son diocèse d’incapacité à porter la voix de la population de la Région et les récentes déclarations médiatiques du genre à crier au sorcier.
La déclaration d’un Évêque portant jugement n’est pas un fait du hasard. C’est le fruit d’une très longue période d’observation, de plusieurs tentatives de conseil et d’une accumulation de déceptions.
Un Évêque ne peut sortir sur les médias pour donner un jugement à ses brebis par le fait du hasard. Ça coûte les yeux du Pape ça. Partant de son raisonnement, je tire que les députés n’ont donc pas bien accompli leur mission parlementaire dans ses 3 fenêtres de contrôler, légiférer et de représenter.
Ainsi, à en tirer conclusion, je me questionne plutôt et je remets une question à la philosophie des ceux qui me liront.
Que peut-on attendre d’un gouvernement auprès du quel on n’a pas contrôlé et auquel on n’a pas pas offert l’arsenal juridique adapté aux enjeux de l’heure ?
Pour aller plus loin, il naît depuis quelques jours, en province, des vagues des jeunes émancipés qui s’atirent les députés par des chansons hostiles, par le slam et sans publier des groupes des jeunes du genre « génération Positive » de Me Jimmy Nzialy qui est actuellement en prison.
Si ces groupes arrivent à débiner sur tous les sujets, c’est puisque les députés ont été élus et se sont volatilisés. Ils ne rendent plus compte et l’opinion se disperse. À en revenir donc au vrai fond de votre question, le Gouverneur à sa première année est un Gouverneur apprenti mais à qui le quotidien ne laisse pas le choix face à des élus apprentis mais trop plongés dans les esprits d’appartenance politique et de propagande même lorsqu’il faut se mettre au travail.
Quant à sa destitution par Motion, je ne voudrai pas trop divaguer. La démocratie a ses atouts mais elle est tout de même désavantageuse lorsqu’elle se transforme en un levier de positionnement des camps politiques.
C’est le cas actuel que certains ne travaillent rien qu’à évincer le régime en place juste pour que ce soit le leur qui prenne les rennes. A supposer que le destin nous impose l’actuel Gouverneur sur cinq ou dix ans de plus, à quoi ceux dont le travail est de renverser les actuels animateurs nous seront-ils utiles et combien de temps l’actuel Gouverneur aura-t-il perdu à esquiver les missiles et à se justifier dans des questions orales et motions?
Certes, les choses doivent changer en Province, mais le vrai changement proviendra de la conjugaison des efforts de nos élus et du gouvernement provincial dont nous avons tous vu les talents lors des élections sénatoriales aux résultats si surprenants et dont la grogne perdure dans le Grand-Nord de la Province jusque ce jour.
Quant à l’insécurité en province, les députés ne sont pas tellement clean d’en réclamer la tête du Gouverneur dès le moment que tous connaissent les limites des compétences du Gouverneur et que tous, témoins de la promesse de campagne du Chef de l’État, et encore témoins de son engagement lors de la première tournée du Président de la République n’ont même jamais pensé à aller recouvrer officiellement la réalisation de cette promesse.
Ne pouvant me faire sur le contexte actuel de pandémie à COVID-19, seuls quelques élus ont investi dans la riposte pendant que les ambitieux Gouverneurs ont consacré leur temps à ne filmer que les dérapages des policiers sans pour autant vulgariser les mesures de la riposte et d’hygiène.
Les publications ont fusé sur les réseaux sociaux mais les actions de sensibilisation de leur part sont restées cloîtrées. En péroraison, les élus devraient éviter la politique de l’indexation dès le moment qu’ils ne se sont pas assurés de la fiabilité technique des faits qu’ils allèguent pour ne pas se faire prendre pour des populistes en campagne au moment qu’il faut travailler et apporter sa pierre à construire la province. Leur apport sera reconsidéré 2.
Concernant le fait que les députés , plutôt certains comme vous dites, taxent la gestion de l’actuel Gouverneur de négative et qu’ils l’accusent de défaitiste, je voudrais donner un avis de parallélisme et de comparaison.
Les élus de la province du Nord-Kivu sont en réalité de deux catégorie dont ceux réélus et anciens élus de 2006 et les jeunes élus de 2018 dont les expériences sont de grand écart à telle enseigne que même à la façon d’aborder les problèmes on peut les distinguer.
La plupart des nouveaux élus sont ceux issus de la jeunesse active et dynamique des dernières années du régime de l’ancien président Joseph Kabila où les mouvements citoyens, groupes de pression et certains partis politiques anciens alliés de Joseph Kabila devenus aigris sont montés au créneau criant à la chute du régime.
C’est donc le sang chaud mais dont certains sont juste des heureux fortunés. Permettez que je fasse un contraste entre les faits du discours de l’Évêque du Diocèse de Butembo-Beni du 26 Mai 2020 où il tacle les députés de son diocèse d’incapacité à porter la voix de la population de la Région et les récentes déclarations médiatiques du genre à crier au sorcier.
La déclaration d’un Évêque portant jugement n’est pas un fait du hasard. C’est le fruit d’une très longue période d’observation, de plusieurs tentatives de conseil et d’une accumulation de déceptions.
Un Évêque ne peut sortir sur les médias pour donner à jugement ses brebis par le fait du hasard. Ça coûte les yeux du Pape ça. Partant de son raisonnement, je tire que les députés n’ont donc pas bien accompli leur mission parlementaire dans ses 3 fenêtres de contrôler, légiférer et de représenter.
Ainsi, à en tirer conclusion, je me questionne plutôt et je remets une question à la philosophie des ceux qui me liront.
Quant à l’insécurité en province, les députés ne sont pas tellement clean d’en réclamer la tête du Gouverneur dès le moment que tous connaissent les limites des compétences du Gouverneur et que tous, témoins de la promesse de campagne du Chef de l’État, et encore témoins de son engagement lors de la première tournée du Président de la République n’ont même jamais pensé à aller recouvrer officiellement la réalisation de cette promesse.
En péroraison, les élus devraient éviter la politique de l’indexation dès le moment qu’ils ne se sont pas assurés de la fiabilité technique des faits qu’ils allèguent pour ne pas se faire prendre pour des populistes en campagne au moment qu’il faut travailler et apporter sa pierre à construire la province. Leur apport sera reconsidéré quand ils rendront fort l’exécutif et non quand ils imposeront la guillotine aux gouverneurs chaque 1 an après.
Les nord-kivutiens ont juste besoin des parlementaires à la taille de porter la voix de la population et non pas de ceux désireux de se faire élire, eux aussi, Gouverneur de Province.
À tout chemin de parcours, on peut évaluer le travail fait. Une année après élection, le Gouverneur Kasivita, les élus du Nord-Kivu doivent accepter qu’on les évalue et ils ne doivent pas s’empêcher de faire introspection, chacun sur sa mission.
En ce sens, la vision de l’évaluation du step 1 et donc de 20% de temps consommés, est de permettre à chaque partie de recadrer ses tirs. Chaque partie a sa mission. Le peuple a besoin des députés qui bossent pour faire avancer l’exécutif.
Et l’exécutif doit agir avec efficacité sur ses compétences et assurer, toute même, avec constance son rôle d’intermédiaire sur les matières complexes d’ordre exclusif au Gouvernement Central.
Je ne suis pas seulement un jeune ambitieux, je suis plutôt un « Jeune disponible » pour servir mon pays. A l’époque que le nouveau gouverneur prenait la province, j’avais eu la chance de servir dans une structure très rapprochée et j’ai été un témoin avisé des lobbying électoraux. L’aboutissement du processus et la façon dont je voyais les nouveaux députés nous prêcher sur leur souci de consolider les efforts des Nord-Kivutiens, ça me faisait rêver d’une image de l’Homme politique.
Je sentais que nous venons d’entrer dans l’ère de la reconstruction autour d’un pouvoir qui cette fois-ci n’était plus un pouvoir de conquête mais plutôt un pouvoir de coalition où tout le monde allait composer.
Le jour de passation de pouvoir, le Nord-Kivu n’avait pas brûlé! Tout le monde donnait l’impression d’être prêt à entrer dans cet îlot de paix beaucoup évoqué en campagne, tout le monde rêvait de ce Nord-Kivu dont les fils et filles allaient avoir la chance de se concentrer à nouveau sur leurs cultures agricoles, une province dont les fils sauraient privilégier les intérêts des populations qui ont donné mandat en lieu et place de privilégier leurs camps politiques.
Mais, curieusement, les espoirs ont semblé diminuer et la confiance se meurt face à cet attachement égoïste aux regroupements politiques qui devient le pain quotidien que les députés apportent avec eux en vacances parlementaires. Sans me défaire, je reste debout et je continue à appeler la jeunesse à croire en une «Renaissance de l’homme d’État dont la vision n’est pas la prochaine échéance électorale, mais qui plutôt consacre son action au bien-être des générations à venir», conclut sa réflexion.
Rédaction
Articles similaires
En savoir plus sur Groupe de presse La République
Subscribe to get the latest posts sent to your email.