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Nord Kivu : « Les 4 défis de la paix « selon le Professeur Godefroid Kamana

En marge de la célébration de la journée internationale de la paix le 21 septembre prochain, le Professeur Godefroid Kamana de Pole Institute, un centre de réflexion pour la paix dans la région des grands lacs, fait un exercice des défis de la pacification de la Province du Nord Kivu lors d’un café de presse de l’Union Nationale de la presse du Congo ce jeudi 14 septembre.

Pour Godefroid Kamana, le Nord Kivu fait face à de nombreux défis pour une paix durable. Le premier défi est celui de la solidité de l’Etat et sa capacité à faire respecter l’ordre public et assurer la sécurité des citoyens. L’Etat est faible actuellement et incapable d’assurer ses missions régaliennes. Ici, il s’agit des défis économiques, stratégiques et politiques pour mettre en place une politique sécuritaire à la hauteur du pays. Le second défi est la fragmentation de la société. Les identités communautaires au Nord Kivu ne permettent pas de vivre ensemble. Les communautés sont meurtrières et ne s’acceptent pas. Cela a affecte l’ensemble des structures des mentalités : il y a méfiance et défiance des communautés.

L’histoire de cette région est faite des migrations des peuples, des guerres et conflits pendant de longues années. Certains de ces peuples ont eu le sentiment d’etre humiliés et vivent en permanence comme une sorte de défiance envers les autres.

Absence des rêves communs ou utopies communes

Les tribus vivent  sans avoir un idéal commun, elles n’ont pas d’intérêts communs à défendre. Les intérêts sont fragmentés, ne coïncident pas sur la gestion de la terre, du pouvoir, et la capacité de travailler ensemble. Pour le Professeur Kamana, le troisième défi est l’absence des rêves communs. Les gens ont perdu la capacité d’avoir des rêves communs en matière de développement, de l’emploi, de l’éducation, de la sécurité…Alors que le défi du développement est décisif pour la construction de la paix. Les gens ne sentent pas d’espoir et de dignité de vivre en communautés. Le quatrième défi est l’incapacité de réfléchir ensemble, à penser ensemble la province et à proposer des solutions viables. Chacun réfléchit pour soi et ses intérêts.

Construire des projets communs

Pour le Professeur, le prix de la paix réside dans la mobilisation des forces du changement et pour le changement. Il faut susciter des groupes conscients de ces problèmes à s’organiser pour les résoudre ;il faut penser l’avenir ensemble et mettre en place des projets intégrateurs et concrets qui poussent les différentes communautés à travailler ensemble sur toutes les questions comme l’éducation, la sécurité, le développement…

Les familles par le mariage intertribal, l’école, les universités, les églises doivent être ces lieux de socialisation au vouloir vivre ensemble. Les conflits actuels détruisent les communautés et n’augurent aucun avenir certain. Il faut miser sur les jeunes qui peuvent se regrouper au delà des tribus

Pepe Mikwa


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