50% d’augmentation pour les droits d’accises, 20% pour les tarifs
d’eau et d’électricité, dépréciation continue du franc congolais,
baisse inquiétante du PIB, inflation galopante, pouvoir d’achat quasi
nul des consommateurs : la Bralima n’en peut plus. Le climat des
affaires est si mauvais que cette société brassicole est menacée de
faillite. Afin de ne pas mettre la clef sous le paillasson à plus ou
moins brève échéance, ses gestionnaires viennent de mettre en place un plan spécial de « restructuration ».
Dans un mémo daté du 11 octobre 2017 et adressé au personnel, son Directeur général Marinus Maria Kruijt, rappelle qu’après la fermeture des usines de Boma et Mbandaka pour cause de basse conjoncture économique, une nouvelle pilule amère est en route. Celle-ci devrait se traduire par le dégraissage drastique des effectifs et la concentration des activités de production au siège de Kinshasa, la capitale.affirme le journal le phare.
Le numéro un de la société rappelle que la Bralima est en grande
difficulté depuis 2013, à cause des pesanteurs évoquées ci-haut et de l’absence des perspectives d’une relance durable de l’économie
nationale. A l’en croire, des actifs évalués à 286 millions d’Euros au
départ se sont considérables dépréciés. La pression fiscale restant
toujours forte et les ventes du secteur brassicole toujours en chute
libre, le DG Marinus a fait savoir aux cadres et agents qu’« afin
d’assurer le futur de nos opérations en RDC, nous nous trouvons dans l’obligation de restructurer la Bralima. Cette restructuration
consiste en une plus grande focalisation sur le cœur de notre métier
de brasseur et d’embouteilleur de boissons gazeuses, en une
optimisation de nos capacités de production, de distribution et des
fonctions support dans tous nos sites et une optimisation de notre
siège social de Kinshasa, tenant compte de la baisse du nombre de
brasseries de 6 à 4 après les arrêts de Boma et Mbandaka ».
Un message de consolation est adressé au passage aux victimes de la compression des effectifs : « Au regard des implications sociales de cette réorganisation, nous avons veillé, en accord avec la Délégation Syndicale Nationale, à accompagner les collègues dont les postes sont affectés et qui devront, malheureusement, quitter l’entreprise avec le paiement du préavis conventionnel et d’une indemnité additionnelle au-delà de ce que la loi exige ».
Ainsi que chacun peut le constater, de nouveaux chômeurs sont en
passe de rejoindre des millions d’autres qui cherchent un emploi
depuis plus de deux décennies, à cause notamment de la mauvaise
gouvernance des successeurs des « Mobutistes » au pouvoir. Bralima n’est malheureusement pas l’unique société congolaise à frôler la banqueroute. Les secteurs publics comme privés congolais regorgent d’unités de production qui ont cessé toute activité d’exploitation depuis belle lurette.
Dernièrement, le Premier ministre est sorti du bois pour décréter
l’arrêt des contrôles auprès des opérateurs économiques. Mais le mal est si profond qu’il lui faudrait imaginer une autre thérapie de choc dans un pays où les capitaux sont concentrés entre les mains d’une poignée de jouisseurs. Avec des consommateurs sans pouvoir d’achat et une production interne quasi nulle, en dépit de l’image fausse images des terrasses et débits de boissons fonctionnant à tous les coins de rues, l’avenir reste fort sombre pour les opérateurs économiques. Avec les menaces de faillite en chaîne qui planent sur les entreprises publiques et privées, l’état congolais ne peut espérer disposer d’un Budget national conforme aux moyens de sa politique.
Le cri d’alarme de la Bralima devrait interpeller les gouvernants occupés à rêver de l’émergence du pays à l’horizon 2030 sans planter le décor du décollage économique.
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