Groupe de presse La République

Grogne à l’ISDR-Goma : L’intervention du ministre de l’ESU s’impose pour sauver cette jeune institution publique

GRAND DOSSIER

Les maux qui rongent l’institut supérieur de développement rural en ville de Goma ISDR-Goma sont profonds et nécessitent l’implication des autorités compétentes avant que le pire n’arrive, suggestion de quelques membres du conseil de gestion de cette institution tenant compte de l’allure que prend le bras de fer entre ces membres.

Cette jeune institution publique qui encadre plus de 500 étudiants et compte en son sein 108 enseignants dont 3 chefs de travaux a reçu l’année dernière sa reconnaissance officielle, fait face depuis le début de cette année académique, à une série de sit-in des enseignants qui accusent le directeur général de mégestion, de népotisme et d’absentéisme.

« L’ISDR-Goma est caractérisé par une mégestion administrative et financière. Un comité de gestion à 4 membres mais les décisions sont prises par deux personnes, les sanctions qui tombent sans consulter le secrétaire académique qui est l’autorité hiérarchique des enseignants voir même le vadémécum. il y a un montant de vingt dollars par étudiant perçu pour la construction mais je vous dis l’institution n’a aucune parcelle et aucune construction est même envisageable, je vous parle également des frais de mobilité des enseignants en fonction de quinze dollars par étudiant qui n’a pas aussi de traces et quand je propose un enseignant visiteur la hiérarchie me dit qu’il n’y a pas des moyens alors je demande à quoi sert tout cet argent perçu pour cette fin ! il y a les frais des diplômes mais les étudiants ne les reçoivent pas, les frais de minerval expo et autres n’en parlons même pas , c’est vraiment une mégestion qui ne dit pas son nom, bref nous demandons aux autorités compétentes surtout au ministre de l’ESU de mettre de côté ce comité de gestion qui a failli sur toutes les lignes », répond d’un ton ferme Amani Ntareba Gaspard, chargé des enseignements à l’ISDR-Goma.

Pour l’appariteur central et chargé de la bibliothèque d’ISDR-Goma, le mal est profond. L’option ultime pour sauver cette institution étatique c’est la démission ou la destitution par le ministre du directeur général.

« Nous sommes dans une institution ou nous avons passé toute une année académique sans avoir une réunion du comité de gestion voir même une rencontre qui table sur l’avenir de l’ISDR-Goma, le DG peut passer plus d’un mois sans être au bureau, à son arrivée c’est des sanctions et décisions sans fondement motivées par le numéro quatre du comité de gestion qui est le l’administrateur de budget qui règne en roitelet sur ce comité. Nous avons connu une année académique ou le numéro deux de l’institution (Secrétaire académique) a été écarté de l’administration par son titulaire et à vue ses activités prises en otages par l’administrateur de budget. Il cache son incompétence managériale sur la victimisation tribale de ‘’Non originaire’’ oubliant que cette institution vient de très loin, c’est depuis 2012 que les étudiants appréciaient qui des autorités pouvaient diriger l’institution sur base des objectifs qu’on avaient pour l’institution, je me souviens à l’époque quand je fus le porte-parole des étudiants, c’est nous qui avions fait appel à lui (DG) sans tenir compte des obédiences tribales, aujourd’hui y faire allusion c’est un manque d’argument et une fuite en avant, c’est au contraire eux qui montent les étudiants sur base ethnique, je pense que l’autorité ne va pas tenir compte de telles allégations vu que la ville de Goma est cosmopolite. La lutte que nous menons c’est pour l’intérêt de tous, surtout aux étudiants qui n’ont pas un porte-parole, nous croyons que croiser les bras c’est hypothéquer tout un avenir de ces étudiants car les autres ont utilisé les frais de l’institution pour des faits de campagne électorale en décembre dernier », ajout Gentil Mulume, appariteur central et chargé de la bibliothèque d’ISDR-Goma.

Gentil Mulume et ses collègues ont essayé sans succès d’aborder l’autorité de l’ISDR-Goma pour évoquer tous les problèmes cités ci-dessous.

Le directeur général de cette structure éducationnelle rejette en bloc ses accusations et parle plutôt d’un combat des postes aux appétits démesurés.

« D’abord je dois vous dire que tout se passe bien ici à l’ISDR-Goma, il n’y a pas de grève des enseignants. Les agents ne sont pas des gestionnaires de l’institution, c’est moi qui les affecte, le ministre a mis en place un comité de gestion alors qu’on me présente un seul membre du comité de gestion qui va dire qu’il n’est pas associé à la prise des décisions. Lorsqu’un DG tombe sur une flagrance qui veut mettre la maison en péril en ce moment-là je pense que je suis dans l’obligation de prendre des mesures pour sauver l’entreprise. Est-il normal que quelqu’un qui travaille aux services académiques perçoit l’argent auprès des étudiants sans faire rapport au service de comptabilité et va prendre de l’alcool et je reste sans rien faire! C’est tout simplement un détournement. Le vrai problème c’est l’appétit mesquin des uns et des autres qui pensent qu’ils peuvent se taper des moyens sur cette institution sans avoir le souci de voir l’ISDR-Goma grandir. Il y a également ceux qui ont pensé user d’un trafic d’influence par ce qu’ils sont frères à un député et il y a un nouveau ministre pour assouvir leurs appétits. Je vous assure que la solution c’est la sanction, lorsque ils seront sanctionnés ça va servir de pédagogie pour les autres et lorsque je me sentirais léser dans mes droits et bien la justice pourra trancher. J’ai hérité des dettes de mes prédécesseurs et je compte redresser cette institution », rétorque Dr. José Kayumba, Directeur général de l’ISDR-Goma.

Une administration à couteau tiré

Interrogé par le groupe de presse la république, le secrétaire général académique de l’ISDR-Goma estime que le comité de gestion devait en principe être soudé pour constituer un corps capable d’amener l’institution vers un avenir meilleur. Selon lui, il se constate que les membres du conseil de gestion del’ISDR-Goma sont divisés de par les décisions qui se prennent sans consultation au préalable.

« C’est par exemple moi, je suis victime d’une sanction infligée à un agent qui dépend directement de moi sans que je ne sois consulté, ce qui fait que je ne sais plus comment faire fonctionner mon service parce que cet agent n’arrive plus au bureau et cela constitue une fissure au sein du comité de gestion qui provoque un disfonctionnement. S’il pense bien gérer cette institution là il se trompe car pour votre information le directeur général c’est un médecin et passe tout son temps à l’hôpital général de référence de Goma et qui ne vient au bureau que très rarement, alors si on peut construire quelque chose en distance alors merci, mais nous nous palpons quotidiennement les réalités de l’institution avec les collègues et c’est à nous qu’il pouvait en principe se pencher pour savoir ce qui va et ce qui ne va pas à l’ISDR-Goma . Je pense qu’il peut quitter et faire autre chose car c’est quelqu’un qui ne sais pas tenir le volant de la machine qu’il conduit. Je suis là comme numéro deux de l’institution mais je ne connais pas comment marche les finances de l’institution, lui seul maitrise et ne nous rend pas compte. En principe une institution dont la raison sociale est l’enseignement, moi comme secrétaire général académique je suis la plaque tournante, je suis le garant du bon fonctionnement de l’enseignement et par ricochet je dois avoir l’information sur le budget. Malheureusement je n’en sais rien voire même le nombre d’enseignants impayés. Vous vous imaginez c’est lors d’une convocation de la conférence des chefs d’établissements de l’ESU que j’ai eu l’information que c’est plus de 80 pourcent des étudiants qui sont en règle avec les frais alors que à la source ou je devais être informé rien ne filtre; je pense que nous avons prouvé que nous ne pouvons pas faire avancer cette institution, aujourd’hui je demande à toute personne de bonne volonté qui peut faire avancer les choses de venir et le comité de gestion soit déguerpi même moi », réagi le chef de travaux Sausi Tembo Espérant, secrétaire général académique de l’ISDR-Goma.

Quelques étudiants contacté fustigent allure que prend ce bras de fer au sein du comité de gestion et craignent que cela ait un impact négatif sur leur parcours académique. Certains d’entre eux se remettent entre les mains du ministre national de l’enseignement supérieur et universitaire pour remettre de l’ordre à l’ISDR-Goma.
Les choses marchent bien à l’ISDR-Goma et ceux qui créent des troubles sont des manipulateurs les autorités académiques respectent les instructions académiques et tout marche bien, rassure Amuli Kwebo prince, porte-parole des étudiants.
Notons qu’il ya sous peut sous la guidance de la conférence des chefs d’établissements de l’ESU, des recommandations pour remettre de l’ordre dans cette institution étaient prises et c’est entre autre la levée de la suspension des agents et la tenue régulière des réunions pour crée un climat de cohésion. Depuis les rien n’est fait par le comité de gestion et c’est une radicalisation des position qui s’observe d’où l’intervention du ministre s’avère pour sauver cette jeune institution suggèrent certains analystes.

Rappelons que c’est depuis le mois d’octobre dernier que les activités tournent au ralenti dans cette jeune institution publique avec des sit-in de quelques enseignants qui réclament le départ sans délais du directeur général, activité qui avait occasionné la séquestration de deux journalistes qui étaient en plein exercice de leur métier, incident documenté par Journaliste en Danger qui avait mis en avant plan le DG de cette institution comme commanditaire.

Voir ce lien https://larepublique.net/nord-kivu-jed-condamne-lagression-de-deux-journalistes-par-la-garde-universitaire-de-lisdr-goma/

Valéry Mukosasenge


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