C’était au cours de son intervention à l’hémicycle du Palais du peuple à Kinshasa lors du débat sur la taxe Ram à l’Assemblée Nationale ce mercredi 29 septembre.
Cet élu national de Goma a qualifié cette taxe d’inopportune imposée à une population qui se bat dans la misère et ne coïncidant pas avec la vision du chef de l’État Félix Tshisekedi « le peuple d’abord »
«Je suis sur cette tribune non pas pour prêcher l’incivisme fiscal, mais plutôt pour insister sur l’inopportunité de la taxe RAM instaurée depuis quelques mois dans notre pays. Cette taxe, en effet, est un joug de plus qui taraude les esprits de nos concitoyens dont le revenu mensuel est très faible, elle est loin de rencontrer le slogan politique » le peuple d’abord » et fait croire qu’il existe tout un monde entre le dire et le faire» a laissé entendre cet élu de Goma du haut du perchoir de l’assemblée Nationale.
Et de poursuivre
«Hon Président, peut-on imaginer un instant qu’on impose telle taxe aux sinistrés du volcan Nyiragongo situés par exemple à KISOKO dans le Quartier KATOYI de Goma, lesquels sont abandonnés jusqu’à aujourd’hui et se battent pour survivre ? Peut-on comprendre que dans un pays comme le nôtre où la communication est encore un luxe qu’on ajoute une telle contrainte ? Peut-on imaginer qu’on soutire les peu de crédits à un étudiant qui vivote loin de ses parents soi-disant pour lui faciliter l’accès gratuit à l’internet WIFI ? Il faut le dire sans ambages, Honorable Président, cette taxe RAM est tout simplement l’escroquerie de l’épargne de nos pauvres populations».
Il dit ne pas comprendre le rôle réel de cet argent perçu qui reste sans mécanisme de traçabilité.
«Excellence Monsieur le Ministre, pouvez-vous nous édifier sur l’opportunité de cette taxe en cette période où le peuple congolais en général est socialement dans l’émoi ? Quel est le mécanisme de traçabilité de ces millions de dollars américains récoltés chaque mois sous le dos de nos populations ? A quoi servent-ils réellement à part le fameux WIFI de quelques heures par jour octroyé à quelques étudiants de certaines universités de Kinshasa»
Officiellement lancé en septembre 2020 par Augustin Kibasa, ministre des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PTNTIC), le service de Registre des appareils mobiles (RAM) a, selon l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC), pour objectifs d’optimiser la sécurité et la qualité de service des réseaux mobiles sur le territoire national, de lutter efficacement contre la contrefaçon des appareils mobiles en déconnectant les appareils identifiés comme non-conformes, et de combattre le vol des appareils mobiles en bloquant les appareils déclarés volés.
Mais ce service semble ne pas retrouver l’assentiment de la population congolaise qui demande purement et simplement sa supression.
Jérémie Kabali
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