Les Etats qui souhaitent mettre en place des applications « centralisées » se heurtent aux critiques des défenseurs de la vie privée, mais aussi à des obstacles techniques.
C’est une déconvenue inattendue pour le projet français d’application de suivi des contacts, StopCovid. Dimanche 26 avril, le gouvernement allemand a annoncé qu’il réorientait son projet d’application, jusque-là proche du modèle français « centralisé », pour adopter une approche « décentralisée », précise l’AFP .
Depuis plusieurs semaines, les débats font rage sur la meilleure manière de concevoir ces outils. Sous certaines conditions, ils peuvent être une aide utile pour détecter et isoler des cas de Covid-19 « asymptomatiques », en retraçant la liste des personnes ayant été en contact avec une personne malade. Dans la quasi-totalité des pays démocratiques qui s’intéressent à ces applications, les projets misent sur l’utilisation du Bluetooth des smartphones pour détecter, et enregistrer, les contacts de plus de quinze minutes entre deux personnes.Article réservé à nos abonnés Lire aussi https://larepublique.net/covid-19-apple-et-google-proposent-un-outil-commun-pour-les-applications-de-tracage-des-malades/
Mais un autre point est loin de faire la même unanimité : le stockage des informations. La France, comme le Royaume-Uni et jusqu’à peu l’Allemagne, mise sur une approche « centralisée » : les données, non nominatives, seraient stockées sur des serveurs centraux et contrôlés par les autorités sanitaires. Une autre approche prévoit, en revanche, que les informations-clés, nécessaires au fonctionnement du service, soient stockées directement sur les smartphones des utilisateurs et circulent entre eux lorsque c’est nécessaire.
Ce modèle « décentralisé » est soutenu notamment par Apple et Google. Les deux géants, dont les logiciels sont utilisés sur la quasi-totalité des téléphones dans le monde, ont annoncé le 10 avril une interface logicielle commune, que les gouvernements sont incités à utiliser pour bâtir leurs applications. Mais plusieurs Etats, à commencer par la France qui évoque une question de « souveraineté nationale », estiment que les deux entreprises ne doivent pas contraindre les pays à utiliser leur outil commun.
Valéry Mukosasenge
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