A neuf mois de l’organisation des élections selon le calendrier de la Commission Électorale Nationale Indépendante(CENI), les opérateurs politique, de la société civile et de la communauté internationale sont tous unanimes pour ce processus mais qui a comme talon d’Achille la “ machine à voter ” selon les uns et “machine à voler ”selon les autres.
C’est quoi la machine a voter ?
C’est un simple écran tactile sur lequel les électeurs devront valider leurs choix.
Le rapporteur de la commission électorale renforce, Jean-Pierre Kalamba, présente sa machine. C’est une nouvelle technologie, une innovation travaillée depuis plusieurs années, qui va permettre un dépouillement rapide : « Ce n’est pas une machine à tricher, mais une machine à simplifier et à réduire le coût des élections, » affirme-t-il.
L’électeur glisse un seul bulletin dans la machine pour les trois élections. Pour chacune, la photo des candidats apparaît sur l’écran tactile. « Pour choisir votre candidat touchez sur sa photo et la machine fixe sur le candidat choisi« , explique la commission électorale Rd congolaise.
Il est possible d’annuler son choix, en cas d’erreur. A la fin de l’opération, la machine imprime les trois noms choisis au dos du bulletin de vote, que l’électeur va plier et glisser dans l’urne.
La CENI dit ne pas pouvoir se passer de cette machine à voter pour organiser la présidentielle, les législatives nationales et provinciales de décembre 2018.
Sommes-nous obligés d’y recourir pour mieux organiser les élections ?
Les partis de la majorité présidentielle ne jurent que par elle, alors que les opposants n’y voient qu’un instrument de tricherie électorale, allant jusqu’à la qualifier de “machine à voler ”.
L’église catholique y voient matière à débat,et c’est un point faible. « Nous sommes perplexes de voir que le projet de la CENI sur la machine à voter ne fait pas l’unanimité de la classe politique et ne rassure pas la population, ce qui augure la contestation des résultats.« Explique la coordination de la CENCO.
Les USA ont pris également la distance avec la machine à voter.
Pour la première puissance mondiale, la machine à voter constitue un risque énorme qui peut miner la crédibilité des élections de sorte que le peuple congolais en conteste les résultats. déclaration récente de l’ambassadeur des USA à l’ONU Nikki Haley au cours d’une session spéciale de l’Onu sur le processus électoral en RDC.
L’utilisation de machines à imprimer les bulletins de vote, sans précédent en Afrique, mérite un examen approfondi tenant compte du contexte particulier en RDC. Cette question renforce la nécessité pour la CENI d’accepter le déploiement d’experts internationaux et de mettre en œuvre une totale transparence sur tous les aspects du processus électoral ,déclaration de madame Agnès Von der Mühll, porte-parole du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères lors d’un point de presse le 14 février dernier.
Pour la CENI, la machine à voter ou imprimante instantanée est incontournable, elle va permettre d’économiser près de 200 millions US $. Elle permettra aussi de fiabiliser les résultats électoraux.
Sur un ton ferme, Nangaa affirme : “Les élections du 23 décembre 2018 se feront avec la machine à voter. Les élections en RDC ne sont pas une affaire des États-Unis ou du Conseil de sécurité. La CENI entend faire respecter son indépendance .”
Tenez, la Corée du Sud qui fabrique cette machine enfonce le couteau dans la plaie en redoutant des fraudes et les retards que l’usage de la machine à voter pourrait occasionner.Mais Kinshasa compte toujours l’utiliser.
A la dernière déclaration, Séoul va plus loin et dit avoir averti l’entreprise coréenne des risques liées à l’exportation de ces machines, qu’elles pourraient servir de prétexte au gouvernement congolais pour retarder les élections ou produire “des effets indésirables ”. Le gouvernement coréen assure ne pouvoir rien faire de plus pour décourager la société coréenne Miru d’exporter ces machines en RDC.
Si la Ceni dit n’avoir encore signé aucun contrat, même si les machines de Miru commencent à être livrées dans toutes les provinces pourquoi insisté sur l’utilisation de cet outil à controverse ? S’interroge Gabriel Kolongo, cadre du Msr G7(rassemblement) au Nord-Kivu.
En tout cas, le 11 mars dernier, le quotidien coréen Joonghang à fait des révélations sur les résultats confidentiels d’un audit interne commandé par la commission électorale coréenne sur les agissements d’A-web, de son secrétaire général, et cite une mystérieuse société coréenne qui semblait bénéficier de contrats, selon un député coréen cité par jeune afrique.
“Mieux vaut prévenir que guérir ”, dit on. C’est donc, dès aujourd’hui qu’il faut se poser la question de la responsabilité tant civile que pénale des dégâts que ne manqueront pas de provoquer les troubles si les élections ne s’organisent pas en décembre 2018 pour des égaux de quelques individus aux intérêts obscures.
Valéry Mukosasenge
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