Lutter contre la perte des forêts et le changement climatique en République démocratique du Congo, c’est la raison d’être de l’Initiative Interreligieuse pour les forêts tropicales (IRI-RDC), une plate-forme qui met ensemble les confessions religieuses mais aussi d’autres acteurs notamment les organisations de la société civile et les organisations des peuples autochtones.
Dans une conférence de presse animée ce 31 mars 2021 à Goma au Nord-Kivu, les membres de cette cette plate-forme ont indiqué que la destruction des forêts laisse entrevoir des défis écologiques, sociaux et économiques sans aucune mesure avec ceux connus jusqu’ici. Ils pensent que si aucune action n’est entreprise, les efforts de la RDC dans la lutte contre la pauvreté et la promotion d’un développement durable seront mis en péril.
« La perte des forêts tropicales est la perte de notre vie même. Un crime contre la nature est un crime contre nous-mêmes et un péché contre Dieu, comme énoncé dans l’encyclique Laudato. Si nous détruisons les forêts et tourbières du Bassin du Congo, nous détruisons l’humanité elle-même. Nous ne pouvons l’accepter d’autant que ce n’est en aucun cas une fatalité » a dit le Révérend Matthieu Yela, pasteur de l’église du Christ au Congo et facilitateur national de l’IRI.
Cependant, les membres de l’IRI reconnaissent que les moteurs de déforestation sont multiples. C’est entre autre l’agriculture itinérante sur brûlis, exploitation industrielle et artisanale de bois, exploitation minière, agriculture industrielle, etc…
Pour pallier à cette situation qui stigmatise les communautés locales et les peuples autochtones, cette plate-forme s’engage à œuvrer ensemble avec les gouvernants, les partenaires internationaux de la RDC, la société civile et le secteur privé, au développement d’un plan national ambitieux et courageux de protection des forêts et d’aménagement du territoire.
Pour sa part, Cyrille Muhongya, conseiller du ministre provincial en charge de l’environnement a indiqué que le gouvernement tient à renforcer le couvert forestier. Cela conformément à la constitution congolaise, à son article 53 qui stipule que chaque citoyen doit vivre dans un climat sain.
« Le gouvernement de la RDC en accord avec les autres pays du monde, s’est assigné de maintenir son couvert forestier à 62%. Mais au niveau de la province du Nord-Kivu pour le quinquennat passé, on s’était déjà assigné de maintenir le couvert forestier et végétal à 75%. La province a déjà bouster un programme très ambitieux par rapport à la foresterie communautaire. La république a accepté de partage la gestion durable des forêts avec les communautés locales » a dit le conseiller du ministre Nzanzu Syalita.
La RDC dispose d’une grande fierté au niveau international parce qu’elle a quelque chose à démontrer en terme de forêts, a dit pour sa part Dielle Mwenge, directeur provincial de PIDEP « Shirika la Bambuti ». Il pense que les peuples autochtones jouent un rôle non négligeable pour la sauvegarde des forêts.
« Si réellement la RDC parvient à capitaliser les richesses liées à l’écosystème, c’est parce qu’il y’a toute une couche sociale qui aurait mis ses compétences en contribution pour les sauvegarder. Et là en priori ce sont les peuples autochtones qui considèrent la forêt comme leur vie » a-t-il indiqué.
Signalons qu’un programme dénommé « jardin scolaire pour un milliard d’arbres à l’horizon 2023 » est en cours d’exécution. Un programme de la présidence de la République pour la sauvegarde de l’écosystème.
David MAHAMBA
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