Cette actualité fait ce dernier temps grand écho dans les salons politiques et échanges entre députés de tout bord voir même dans des émissions politiques sur le départ imminent du ministre Sebishimbo Rubuga sur base de l’insécurité qui défraye la chronique en province du Nord-Kivu.
C’est ce qui justifie même l’interpellation du ministre provincial de l’administration du territoire et décentralisation, sécurité et ordre public, information presse, porte parole du gouvernement provincial par le député Promesse Matofali pour des explications en rapport avec la montée de la criminalité et de l’insécurité dans les Villes de Goma, Butembo et Beni ainsi que dans les territoires du Nord-Kivu.
Tout part de l’observation de cet élu du Mouvement Social (MS) du feux patriarche Pierre Lumbi suite aux pratiques récurrentes notamment les assassinats ciblés, des braquages et pillages des maisons d’habitation et de commerce, des attaques des véhicules sur des routes, les intimidations, les menaces des morts, le kidnapping et toute autre forme de violence.
A titre illustratif, en territoire de Beni, 2 morts et quatre boutiques pillées est le bilan d’une nouvelle incursion des rebelles au village Baeti en groupement Batangi-Mbau, en date du 13 octobre 2020. Le mercredi 9 du même mois, 3 civils ont péri au point kilométrique 34 sur la route Mbau-Kamango, la nuit du 13 au 14 du même mois, une incursion des ADF s’est faite à Oicha. Ceux-ci s’ajoutent à plus de 4500 personnes égorgées en Territoire et Ville de Beni par les massacres qui totalisent 6 ans ce jour.
En ville de Beni, l’évasion spectaculaire de plus de 1300 détenus de la prison Kangbyayi pourtant bien sécurisé par les FARDC et la PNC, la nuit du 6 au 7 septembre 2020, un jeune cambiste du nom de MUGHENI HERITIER a été tué au quartier Tamende, en commune Mulekera.
En ville de Butembo, plusieurs incursions sont signalées dans plusieurs communes par des bandits à mains armées. En commune Mususa, dans la nuit du 9 au 10 octobre 2020, au Quartier KITULU, cellule Vulema, plusieurs maisons ont été visitées par des bandits et ont emportés plusieurs biens et des sommes d’argent auprès de la population. En commune Kimemi, au quartier Vutsundo, la même nuit du 9 au 10, les bandits ont fait incursion dans plusieurs cellules emportant des biens de grande valeur. Les habitants de ce quartier soupçonnent certains policiers du Groupe Mobile d’Intervention (GMI) d’être à la base de cette insécurité.
Dans la même commune, la nuit du jeudi 1er au vendredi 2 octobre 2020, au quartier Vukula, les bandits armés ont fait incursion dans plusieurs maisons et ont emporté des téléphones et autres biens.
En commune Bulengera, au quartier Kyaghala, les cellules Vuthaghira, Pereghese, Kasesa, plusieurs maisons et boutiques ont été visités par les bandits armés la nuit du 5 au 6 octobre. Les habitants de ce quartier accusent les militaires du camp de Rughenda d’être auteurs de cette insécurité. Les militaires se trouvant à KITHAKANDI ont déjà érigé une barrière où plusieurs citoyens sont fouettés et maltraités par certains militaires incontrôlés au motif qu’ils n’ont pas d’argent. Ces militaires sont accusés aussi de vendre les sticks de bois de la population et ont déjà instauré une taxe à cette barrière évaluée à 40$ par benne transportant les bois. Presque dans tous les quartiers de la ville de Butembo, on signale que les patrouilleurs ravissent des téléphones de la population dans les heures vespérales.
En territoire de Lubero, l’honorable Promesse Matofali signale également la journée du vendredi 18 septembre 2020 où les habitants des villages Kirima et Vingyo sur la route Butembo-Mangurejipa ont tué 4 miliciens accusés des graves violations des droits humains. Dans ce même territoire, 8 morts et plusieurs blessés est le bilan d’un combat entre deux fractions des maï-maï Dragon et Mille tours par seconde.
La nuit du 14 au 15 octobre 2020, une voiture de l’association SITRACO dite Leoleo avec comme Chauffeur LUVISI Christian a été attaqué par des bandits armés au niveau d’Alimbongo; plusieurs blessés parmi les passagers y compris le chauffeur.
En territoire de Rutchuru, 4 personnes d’une même famille dont deux femmes et deux enfants ont été tuées la nuit du mardi au mercredi 16 septembre 2020 à Buhunda. Dans ce même territoire, les informations à notre possession font état de l’enrôlement des mineurs dans un groupe armé local.
En territoire de Nyiragongo, dans la nuit du 9 au 10 septembre 2020, trois personnes ont été fusillées par des hommes armés au village de Nakabumbi, groupement Bahumba, où deux sont mortes sur le champ et l’autre été acheminée à l’hôpital de référence de Kibumba. Le mercredi 23 septembre 2020, une personne a été tuée et l’autre blessée par balles dans le village Rukoko du groupement Munigi dans la Chefferie de Bukumu.
En ville de Goma, ce cadre de l’opposition en province parle d’une personne tuée et 3 autres blessées, le 4 septembre 2020 dans une station-service au quartier Ndosho. Le 7 septembre 2020, 3 personnes dont un policier, une femme et un militaire fardc ont été tuées la nuit du lundi au mardi au croisement des avenues Kasavubu –Kalonji au quartier Ndosho; un couple a été attaqué dimanche soir par des hommes armés au quartier Katindo où l’homme a succombé de ses blessures à l’hôpital de la place et la femme a été blessée. Le 11 octobre 2020, un homme répondant au nom de Raymond a été tué au quartier Himbi; le 12 du même mois, un cambiste sous le nom de Doudou a été tué par balle au quartier Katindo, ce qui ramène à 9, le nombre de cambistes tués en Province dont 8 à Goma et un autre à Beni à l’espace de 3 mois.
En Territoire de Masisi, un commandant du sous-commissariat de la police a également été tué la nuit du 10 au 11 septembre 2020 à Muderu ; samedi 9 octobre, Mr Safari Miteo a été retrouvé poignardé sur la route de l’école Saint Damien ; le dimanche 10 septembre, un corps en décomposition a été retrouvé dans la salle de l’Institut Kiluku à Sake.
Il ne se passe une semaine sans qu’on enregistre des morts dans le centre de Rubaya et ses environs. Aujourd’hui les villages Rukaza, Kahurizi, Luwowo, Kisura et Mataba sont désertés de leurs populations.
En Territoire de Walikale, le conflit entre deux fractions rebelles NDC-Rénové qui persiste et crée une insécurité permanente.
Et de renchérir que ce tableau sombre ci-haut détaillé qui n’est pas exhaustif, entraîne l’accroissement des mouvements des populations à l’intérieur tout comme à l’extérieur de la Province. La circulation à l’intérieur de la Province devient pratiquement difficile et extrêmement dangereuse.
Les activités économiques, agricoles sont au point mort, la pauvreté s’accentue et le désespoir s’installe dans les esprits des populations qui se sentent abandonnées.
En milieu urbain, le banditisme ne fait que s’accroître face à une impuissance des services de sécurité et une police sous équipée et d’un effectif réduit.
La création de la brigade civile promise par le Gouverneur de Province, lors de la présentation de son programme quinquennal, qui devrait travailler au côté de la police pour mettre fin au banditisme urbain, devient utopique près de deux ans de gestion.
En milieu rural, les groupes armés font la loi, une absence totale de l’Autorité de l’Etat se fait observer d’où un champ libre au banditisme.
Notons que cette interpellation selon nos sources de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu sera programmé dans les prochains jours pour statuer du sort du patron de la sécurité en province du Nord-Kivu.
Valéry Mukosasenge
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