Lors d’un point de presse tenu hier à Goma, l’Alliance des Forces du Changement/M23 (AFC-M23) a annoncé avoir été de nouveau invitée à reprendre les pourparlers de Doha avec le gouvernement congolais. Bertrand Bisimwa, coordonnateur adjoint du mouvement rebelle, a confirmé que cette convocation intervient dans un contexte de recrudescence des affrontements sur plusieurs fronts.
Au cours de cette conférence de presse, le M23 a réaffirmé ne pas être partie prenante à l’accord de paix signé à Washington entre Kinshasa et Kigali. Le mouvement affirme que ce texte ne le concerne pas et que son cadre de négociation reste exclusivement le processus de Doha.
« Ce qui s’est passé à Washington avec la signature de cet accord ne nous engage pas en tant qu’AFC/M23. Nos différends avec le gouvernement sont traités dans le cadre du processus de Doha. Comme tout le monde, nous avons appris la signature de l’accord de Washington à travers les médias. Cela ne nous concerne pas », a déclaré Freddy Kaniki, coordonnateur adjoint chargé de l’Économie et des Finances.
Malgré les violations répétées des cessez-le-feu constatées depuis plusieurs mois, le Qatar poursuit ses efforts diplomatiques et appelle les deux parties à reprendre le dialogue. Sur le terrain, la situation demeure explosive, notamment dans la partie méridionale du Sud-Kivu, où la ville d’Uvira est récemment passée sous contrôle des rebelles.
Bertin Bisimwa a également dénoncé ce qu’il qualifie de « silence complice » de la communauté internationale face aux accusations portées contre le gouvernement congolais concernant les violations du cessez-le-feu.
« Nous n’avons jamais reçu la moindre réponse de la communauté internationale à nos différentes alertes dénonçant les violations répétées du cessez-le-feu par Kinshasa », a-t-il déploré.
Parallèlement aux engagements pris à Washington et à l’accord de principes signé entre le gouvernement congolais et l’AFC-M23, les combats se poursuivent dans les territoires de Masisi et de Rutshuru. Des sources locales rapportent que les Forces armées de la RDC (FARDC) ont procédé à des bombardements aériens contre plusieurs positions rebelles.
Par Thierry KAYANDI| Groupe de Presse la République
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