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COVID 19 : Six délinquants impitoyables du procès ADF relâchés de la Prison d’Angenga

Certaines autorités judiciaires et pénitentiaires abusent de la mesure de désengorgement des prisons pour éviter la propagation de la maladie et libérèrent des délinquants des graves crimes. Ce retour des bandits  de grand chemin inquiète les communautés mais surtout les victimes et les dénonciateurs.

La peur et l’étonnement sont grands dans la région de Beni. Les habitants et certaines autorités judiciaires sont surpris de voir le nommé « BOROSO », un bandit de grand chemin condamné dans le très médiatique procès des ADF en 2017 par la Cour Militaire opérationnelle refaire surface. Revoir ces criminels prive ainsi la justice de la confiance de la population.

Pourtant, tout le monde le croyait à la prison de haute sécurité d’Angenga dans la province de la Mongala dans l’ancienne province de l’équateur démembrée où des condamnés pour les crimes les plus atroces sont transférés pour purger leurs peines. Cet éloignement permet d’éviter toute idée d’évasion ou d’attaque de la prison par les complices restés en liberté. Heureusement pour ce cas, grâce à la vigilance de l’auditorat de garnison de Beni –Butembo, il a été appréhendé et remis en détention.

Des témoins affirment que prés de 11 personnes dont celles arrêtées dans le procès des ADF à Beni dans la province du Nord Kivu en 2017 et condamnées pour association des malfaiteurs et autres crimes contre l’humanité ont été libérés de Angenga. Une situation qui dure depuis deux ans mais sortie au grand jour grâce aux dénonciations des dérapages constatés pendant le désengorgement des prisons à cause du COVID 2019.

Complicité et corruption des autorités pénitentiaires

A la suite des ces libérations, le Directeur de la prison d’Angenga et l’auditeur militaire de garnison de Lisala sont aux arrêtés. Leur procès s’ouvre dans la semaine du 11 mai 2020 devant la Cour Militaire de Lisala. Ils sont accusés de complicité et évasion des détenus. Pour de nombreux observateurs, c’est un réseau qui serait construit et entretenu depuis des années pour monnayer ces extractions, sapant ainsi les efforts de la Justice.  Revoir ces criminels prive ainsi la justice de la confiance de la population.

Ce réseau maffieux  extrait ainsi contre argent  ces prisonnier à tour de rôle de leur lieu de détention par ce que l’on appelle en droit billet d’extraction. Mais ces détenus ne reviennent plus. Pourtant, selon la loi en RDC, pour bénéficier d’une sortie de prison après une condamnation, il faut un acquittement par une juridiction supérieure, une libération conditionnelle signée par le ministère de la justice ou encore une grâce présidentielle.

Le risque de regain de la criminalité est grand dans les régions où ces bandits reviennent retrouver leurs bandes. La protection des victimes, des témoins, des dénonciateurs des  droits de l’Homme et des avocats est mise à rude épreuve.

Marie Noël Kabuya


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