Les victimes de la guerre de Kisangani (Tshopo), dite de six jours vivant à Kinshasa réclament l’ouverture d’un nouveau procès pour que réparation soit faite. Ces victimes ont exprimé cette réclamation au cours d’une déclaration faite le 5 juin dernier à l’occasion du vingtième anniversaire marquant le début des affrontements entre des troupes rwandaise et ougandaise sur le sol congolais à Kisangani.
Regroupées dans une ONG dénommée « le Fonds de Solidarité des Victimes des Guerres », celles -ci regrettent que le gouvernement congolais semble ne pas se soucier de demander réparation du préjudice qu’elles ont subi.
Aline ENGBE Geneviève, porte-parole de cette ONG, regrette que pendant deux décennies, les victimes de cette guerre portent seules le fardeau de cette tragédie. Elles comptaient sur l’alternance au sommet de l’Etat pour le dénouement de cette affaire devant les juridictions internationales. Malheureusement, note la déclaration, la situation n’a pas changé.
L’alternance intervenue à la tête du pays à l’occasion des élections de décembre 2018, nous a fait rêver d’un dénouement décent de cette affaire qui oppose les pays agresseurs à la RDC devant la justice internationale. Mais hélas ! Alors que nous attendions le début de l’audience fixée le 18 novembre 2019 ; le président de l’Ouganda Yoweri Museveni a trouvé une formule simple en invitant le Président de la République démocratique du Congo, notre président, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à Kampala pour négocier un report, qui du reste a été obtenu tel quel. Imaginer notre déception ! Nous qui attendions que le nouveau Président de la République saisisse l’occasion pour obtenir réparation de la part du pays agresseur, l’Ouganda, que la Cour Internationale de Justice (CIJ) avait reconnu, depuis 2005, comme non seulement coupable de la violation de la souveraineté Internationale de notre pays, mais aussi des pillages de ressources naturelles et des autres crimes contre l’humanité pour lesquels il doit réparer intégralement les victimes.
C’est ainsi que ces victimes recommandent.
- Au président de la République Félix-Antoine Tshisekedi de s’impliquer effectivement dans ce procès pour qu’il ait réparation, enfin que justice soit faite ;
- Au Gouvernement de refuser toutes négociations visant à abandonner les charges retenues contre l’Ouganda pour ne pas cracher sur la mémoire des victimes ; de solliciter la reprogrammation sans délai des audiences de réparation à la Cour Internationale de Justice ; de prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu’une délégation des victimes assistent aux audiences de réparation ; de retransmettre les audiences en direct sur les ondes de la Radiotélévision Nationale Congolaise ; d’accompagner les victimes par une assistance morale et matérielle pour leur survie, jusqu’à ce qu’il y ait réparation ; de construire un mémorial en l’honneur des victimes ;
- A la Communauté Internationale de s’impliquer intégralement dans ce procès jusqu’à ce que justice soit faite.
Rappelons que cette guerre entre l’armée Rwandaise et Ougandaise avait causé plus de mille morts et trois milles blessés à Kisangani dans la province de Tshopo.
ROBERT TSONGO depuis Kinshasa
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