Un drame s’est produit vendredi 26 décembre 2025 dans le groupement Ikobo, secteur des Wanianga, en territoire de Walikale (Nord-Kivu). Quatre enfants ont été blessés, dont un grièvement, à la suite de l’explosion d’un engin explosif non explosé (UXO) dans un champ communément appelé Njowa/Kalingati, situé à la périphérie de Buleusa.
Selon des sources locales concordantes, les victimes s’étaient rendues dans ce champ pour des travaux agricoles, une activité courante pour les habitants de Buleusa. La zone de Njowa/Kalingati constitue en effet un important grenier vivrier pour la population locale. C’est au cours de ces travaux champêtres que les enfants auraient accidentellement manipulé un engin explosif, provoquant son explosion.
Les victimes, toutes écolières en période de vacances scolaires et inscrites à l’École primaire Byoro, ont été identifiées comme suit :
Julien, 15 ans (grièvement blessé)
Baracka, 15 ans
Jérémie, 11 ans
Amitié, 10 ans
Les blessés ont été évacués vers une structure sanitaire pour y recevoir des soins appropriés. Toutefois, l’état de santé de Julien demeure critique, suscitant une vive inquiétude au sein de la communauté locale.
Cet incident tragique est attribué à la présence persistante d’engins explosifs abandonnés dans cette partie du territoire de Walikale, vestiges des récents affrontements armés ayant opposé le M23 aux groupes Wazalendo.
Plusieurs engins non explosés n’auraient pas encore été localisés ni neutralisés, exposant gravement les civils, et particulièrement les enfants, à des risques permanents.
Il convient de rappeler que Buleusa, chef-lieu du groupement Ikobo, demeure sous le contrôle de l’AFC/M23, une situation qui complique davantage les opérations de sécurisation et de déminage dans cette zone du Nord-Kivu.
Face à cette énième tragédie, la population locale, appuyée par la société civile, appelle les autorités compétentes, les organisations humanitaires ainsi que les partenaires spécialisés à procéder d’urgence au déminage de la zone et à renforcer la sensibilisation communautaire sur les dangers liés aux engins explosifs. Elle plaide également pour une prise en charge médicale et psychologique adéquate des victimes et de leurs familles.
Ce drame relance, une fois de plus, la question cruciale de la protection des civils, en particulier des enfants, dans les zones affectées par les conflits armés à l’est de la République démocratique du Congo.
Patrick MALUNGA
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