Pas de compromis entre le Chef de l’Etat et ses deux anciens partenaires de l’accord de Genève, au sujet du perchoir de l’Assemblée nationale et de la Primature. » Après son combat « gagné » de la nouvelle majorité parlementaire : Félix Tshisekedi désormais face à la bataille de gestion des ambitions », titrait Forum des As dans l’une de ses dernières éditions. Le Journal n’avait pas cru mieux dire les choses. Pourtant ! De tous les nouveaux alliés de Félix Tshisekedi dans l’Union sacrée de la nation (déjà saturée ?), qui prendra le perchoir de l’Assemblée nationale? Qui succédera à Sylvestre Ilunga Ilunkamba à la Primature ? Est-ce un candidat de Moïse Katumbi? Est-ce un ticket MLC de Jean-Pierre Bemba ? Est-ce un outsider?
A priori, au stade actuel de la nouvelle donne politique, personne ne saurait parier sur aucun candidat, en dépit de tous les pronostics autour de l’épineuse question de la redistribution des cartes. Par rapport à cette problématique complexe, des sources dignes de foi renseignent que les violons sont loin de s’accorder entre le Président Félix Tshisekedi et les deux opposants de Lamuka, ayant répondu à son appel à la formation de l’Union sacrée de la nation. A savoir Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi.Selon les mêmes sources, aucun compromis n’a été trouvé entre les trois, au cours de leur rencontre du mercredi 13 janvier à la Cité de l’Union africaine, consacrée à la gestion des ambitions dans le partage imminent des responsabilités. Mieux, à la négociation d’un nouvel Accord. Toutefois, au stade actuel, on ne peut pas encore parler d’un quelconque blocage, dans la mesure où le trio, auquel s’ajoute l’incontournable président intérimaire du parti présidentiel, Jean-Marc Kabund A Kabund, a convenu de poursuivre leurs pourparlers.Entretemps, les deux signataires de l’Accord de Genève en novembre 2018 -comme le Président Félix Tshisekedi lui-même – tiennent chacun à leurs cahiers des charges. Moïse Katumbi, apprend-on, ne jurerait que par la Présidence de l’Assemblée nationale.Les informations parvenues hier à la rédaction de Forum des As, renseignent que le manitou du TP Mazembe voudrait voir l’un de ses lieutenants à ce poste. A savoir le député Christian Mwando, argentier de l’ex-province du Katanga, sous l’administration de Moïse Katumbi.On rappelle qu’au cours d’une réunion le 14 janvier avec tous les députés élus sous le label du regroupement politique AMK, l’ancien gouverneur de la province cuprifère, s’est gardé de donner un mot d’ordre clair à ces derniers.
Bien au contraire, Moïse Katumbi leur aurait plutôt confié la responsabilité de déterminer une ligne politique, notamment en ce qui concerne le comportement à adopter en rapport avec la motion de censure initiée par le député katumbiste, Chérubin Okende,contre l’actuel Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.Pour sa part, le chairman du MLC joue son adhésion à l’Union sacrée contre la Primature. Cependant, il nous revient d’apprendre que les requêtes, les exigences de ces deux ex-opposants ne seraient pas du tout du goût de Félix Tshisekedi. Ce dernier aurait déjà ses propres candidats à placer qui, à la présidence de l’Assemblée nationale, qui à la Primature.L’opinion se rappellera donc des propos tenus par le Chef de l’Etat, lors de son récent séjour en ce mois de janvier à Oyo en République du Congo. Sans y aller avec le dos de la cuillère, Félix Tshisekedi avait déclaré qu’il n’excluait nullement l’éventualité de nommer à la Primature, le sénateur Modeste Bahati Lukwebo à qui il a déjà confié la mission d’identifier une nouvelle coalition majoritaire à la Représentation nationale, après la rupture de l’Accord FCC-CACH en décembre dernier.
HORIZON 2023 : L’ENJEU
Secret de polichinelle, la RD Congo devra organiser en 2023, une nouvelle élection présidentielle au terme du quinquennat en cours de Félix Tshisekedi. Dès lors, des acteurs politiques avertis sont donc conscients que 2023 doit se préparer maintenant. Autrement dit, c’est ce présent qui déterminera le futur.Par rapport à cet enjeu politique majeur, la question qui se pose est celle de savoir si Félix Tshisekedi, supposé être candidat à sa propre succession, est donc prêt à donner à ses concurrents potentiels en 2023, l’occasion de réunir les moyens financiers nécessaires, en les nommant soit au perchoir de l’Assemblée nationale, soit au château douillet de l’avenue ex-Roi Baudouin à Gombe. Poser la question, c’est à la fois y répondre, jugeait Albert Camus.Evidemment, beaucoup d’eau a coulé sous le pont, entre la période qui a suivi la rupture de l’Accord FCC-CACH et la création de l’Union sacrée de la nation. Dans sa quête d’une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale, Félix Tshisekedi, avec 47 députés nationaux de la coalition Cap pour le changement (CACH), composée de l’UDPS et de l’Unc de Vital Kamerhe, ne pouvait prétendre réaliser son rêve seul, sans aspirer les élus d’autres partis et regroupements politiques. C’est pour cette raison qu’il a aussitôt pensé à ses anciens cosignataires de l’Accord de Genève, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, ayant respectivement 70 et 22 sièges à l’hémicycle.
Ainsi, avec l’adhésion de AFDC de Modeste Bahati à l’Union sacrée de la nation, (41 députés nationaux), Félix Tshisekedi s’est vu en passe d’atteindre son objectif ;Cependant, le cercle s’est élargi à la suite d’adhésions, en vagues successives, des partis et regroupements politiques, anciens membres du Front commun pour le Congo (FCC), plateforme politique portée par l’ancien Président Joseph Kabila. Vu des analystes, ces nouveaux adhérents ont, quelque peu, fait perdre à Moïse Katumbi et à Jean-Pierre Bemba, leurs postures de partenaires privilégiés de Félix Tshisekedi dans l’union sacrée de la Nation.D’ores et déjà, le Chef de l’Etat congolais qui a fait une offre publique d’achat (OPA) sur la majorité parlementaire, a beau jeu et se trouve en passe de réussir son pari. A ce jour, il est prouvé que Félix Tshisekedi s’est défait de tous les accords antérieurs.
Y compris celui signé avec son partenaire UNC de Vital Kamerhe. Moralité, le successeur de Joseph Kabila regarde, désormais, l’horizon 2023 et se choisit ses nouveaux partenaires. Question de voir avec qui aller. Pour ce faire, il n’entend pas voir à la tête des institutions, des chefs de corps qui feraient une double allégeance.Tout bien considéré, nombre d’analystes pensent, non sans raison, que l’agenda 2023 est le principal enjeu qui divise le trio Félix Tshisekedi, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi. Les deux ayant également, sans doute, des visées pour ce prochain scrutin présidentiel. Partant, d’aucuns pensent que le Chef de l’Etat congolais fait, dorénavant, face à une délicate étape de redistribution des cartes, après avoir réussi à appâter nombre d’acteurs politiques qui l’ont rejoint dans sa nouvelle dynamique de l’Union sacrée de la Nation.
Redaction
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