La publication du gouvernement Sylvestre étant imminente, le gouvernement démissionnaire de Bruno Tshibala vit ses derniers instants. Les Ministres sortants qui n’ont pas réussi à se faire élire aux législatives nationales et au Sénatoriale ont eu la lourde charge d’expédier les affaires courantes durant les six derniers mois. Ils s’apprêtent à quitter définitivement leurs fonctions pour céder la place au premier gouvernement du quinquennat de Félix Tshisekedi dirigé par le Premier Ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Ce dernier prendra l’effectivité de la succession de Bruno Tshibala une fois son gouvernement rendu public et investi par l’Assemblée nationale. En attendant, c’est le temps du bilan global du Gouvernement intérimaire. Partenaire du gouvernement et d’autres institutions du pays, Sondage Les Points s’est investi pour la réalisation d’un sondage sur les ministres les mieux côtés par la population congolaise.
C’est un baromètre inédit qui a pris en compte les différents baromètres du mois réalisés de février en juin derniers les opinions de la population au moment où Tshibala et ses ministres emballent leurs bagages. Ainsi, ce sont 850 personnes triées au hasard parmi toutes les couches sociales de la population qui ont été interrogées et leurs réponses aux questions fermées ont été fusionnées avec les différents baromètres passés.
A noter que les répondants ont été invités notamment à citer les ministres et d’épingler les deux actions phares posées par chacun d’entre eux dans son secteur. Après recoupement et analyse des données, nos enquêteurs sont parvenus à cette conclusion: la côte de popularité globale du gouvernement Tshibala durant les 7 derniers mois, soit depuis l’élection de Félix Tshisekedi et son investiture est de 60% contre 30% d’opinion défavorable et 10% de sans avis.Même s’ils se montrent trop sévères envers les ministres pris individuellement, les congolais semblent tendres avec le gouvernement Tshibala du fait qu’il était censé gérer les affaires courantes et donc, avec une marge de manœuvre très réduite.Le taux de satisfaction est plus élevé en ce qui concerne l’accompagnement de quelques ministres aux actions du Chef de l’Etat dans le cadre des axes prioritaires de son programme de cent premiers jours de son mandat. Ainsi, pour avoir apporté son expertise en matière de réformes au domaine militaire, le Ministre ai de la Défense, Michel Bongongo a été désigné comme le ministre intérimaire le mieux côté avec 75% d’opinions favorables. A six pourcent de lui se trouve la Ministre ai des Affaires Sociales, Chantal Safou avec 69% suivie du Ministre ai de l’Enseignement Primaire, secondaire et professionnel, Emery Okundji avec 65%. L’écart entre ce dernier et le suivant, en l’occurrence le Ministre des Infrastructures et Travaux Publics, Thomas Luhaka est de 6 points car, le patron des ITPR s’en sort avec 59%. Loin derrière, on retrouve Marie-Ange Mushobekwa de Droits humains (56%) ; Basile Olongo, Vice-premier ministre ai de l’Intérieur et Sécurité (55%) ; Pierre Kangudia du Budget (53%) et Henri Yav des Finances (52%).
MICHEL BONGONGO
Après avoir dirigé avec succès le processus de la réforme de l’administration publique, le Ministre d’Etat à la Fonction Publique a eu la chance de répercuter son expertise et expérience en matière de réforme dans le secteur des armées. En devenant Ministre intérimaire de la Défense, Michel Bongongo a mis à la disposition du Chef de l’Etat ce qu’il sait faire et les résultats ne se sont pas fait attendre.Du changement de nom de la date du 17 mai, jais appelée » journée de la libération « , devenue « journée nationale de la Révolution et des Forces armées de la RDC », les forces armées sont depuis, au centre d’attention du Président de la République. Pour donner tout le sens à cette nouvelle dénomination, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi a déposé une gerbe de fleurs devant le Mémorial du Soldat congolais et procédé à la remise des allocations de fin de carrière aux retraités ayant servi sous le drapeau.Ceci faisant, il a tenu à magnifier le sang versé par les militaires pour sauvegarder l’intégrité territoriale et la souveraineté de la mère patrie. Entre temps, des stratégies ont été peaufinées au ministère de la défense pour relancer la réforme de l’armée initiée depuis 2018 sous la présidence du Chef de l’Etat honoraire Joseph Kabila. C’est à ce niveau que la quasi-totalité des répondants à ce baromètre apprécie le savoir-faire de Michel Bongongo et son expertise acquise en matière des réformes institutionnelles.Sur le plan social, cette attention soutenue du Commandant Suprême des forces armées lui a permis au gouvernement notamment de faire de la prise en charge des militaires et de leurs famille, une effectivité, de payer et de valoriser les primes des soldats etc. Aussi, on a renforcé les trois zones de défense des corps et services, des groupements et bases militaires avec une doctrine d’emploi graduelle des forces. C’est ce qui justifie les 75% d’opinions qui sont favorables à Michel Bongongo.
CHANTAL SAFOU
Nommée Ministre ai des Affaires sociales à la faveur du départ du titulaire au parlement, Chantal Safou qui occupait le Ministère du Genre, Famille et Enfant ne s’est pas fait prier pour insuffler une nouvelle dynamique. Très vite, le personnel qui a senti un nouveau vent est tombé sous son charme au point de la surnommer « Mama Salongo », tellement elle aime le travail en équipe.Décidé à donner tout son sens à ce ministère, elle a entre autres, distribué des vivres à 10 homes de vieillards éparpillés à travers la ville de Kinshasa, ce qui n’avait pas été fait depuis cinq ans ; réceptionné et distribué des équipements médicaux pour l’Hôpital général de référence de Makala ; mis fin à la tension qui faisait rage à l’Institut National pour Aveugles (INAV) en changeant, sur Autorisation du Premier ministre le comité de gestion de cet établissement en y plaçant des hommes valables. Parlant justement des aveugles, les répondants ont rappelé avec satisfaction que, dans le cadre de sa vision de l’intégration des aveugles diplômés, elle a réussi à placer ces personnes dans tous les secteurs du Ministère des Affaires sociales où elles travaillent avec joie. On note aussi à son actif, de nombreuses actions en faveur de vulnérables dont des veuves, orphelins et personnes vivant avec handicap. C’est dans ce cadre qu’elle a payé les frais scolaires des 60 finalistes orphelins du Camp CETA dont 44 ont réussi à l’Examen d’Etat. En plus, elle est actuellement en train de préparer, avec ses services, un forum entre la RDC et la République du Congo sur la lutte contre le trafic d’enfants. Pour toutes ces actions et d’autres, Chantal Safou bénéficie de 69% d’opinions favorables.
EMERY OKUNDJI
Peu visible dans le gouvernement au départ, le Ministre des PTN-TIC s’est réveillé tardivement.L’augmentation des recettes de télécommunications dans le Trésor public grâce notamment au sérieux qu’il a mis dans la taxation et la perception des impôts lui a booster sa côte de popularité dans l’opinion. Mais celle-ci a été renforcée par ses réalisations à la tête du Ministère de l’EPSP qu’il dirige depuis le départ de Gaston Musemena à l’Assemblée nationale. En effet, 65% des congolais qui sont favorables à l’élu de Lubefu dans le Sankuru note entr’autres qu’il a facilité la procédure de publication de l’examen d’Etat en mettant fin au monopole d’un opérateur de télécommunication. Ce, après avoir réussi à organiser la session ordinaire et la session spéciale sans fraudes.
THOMAS LUHAKA
Le Ministre des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstructions doit remercier le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi qui, lui a donné l’occasion de sauver sa réputation en dirigeant les travaux de modernisation des artères de Kinshasa et de certaines routes de l’intérieur du pays. En effet, grâce aux gigantesques travaux de reconstruction des infrastructures effectués presque partout à travers le pays, Thomas Luhaka est revenu au premier plan, ce qui justifie les 59% d’opinions qui lui sont favorables. Ce, en dépit de quelques critiques sur la qualité des ouvrages réalisées, la lenteur dans la construction, les embouteillages à Kinshasa suite aux travaux de construction de saut-de-mouton ou encore le traitement réservé à certains ouvriers.
MARIE-ANGE MUSHOBEKWA
La ministre des Droits humains fait partie de membres du gouvernement qui, auront été actifs durant tout le mandat. Que ce soit au pays ou à l’étranger, elle n’aura pas cessé de donner des assurances sur l’engagement et la détermination du gouvernement à protéger les droits de l’homme. Les 56% des répondants qui lui sont favorables notent par exemple qu’après la publication du dernier rapport du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) qui indexait les agents de l’Etat, elle avait rassuré que des enquêtes allaient être initier pour punir tous les auteurs de crimes dénoncés. Récemment, elle avait déclaré à Genève que la RDC n’est pas prête à autoriser le mariage homosexuel. Une déclaration qui a été soutenue par la population congolaise dont une majeure partie est chrétienne et donc, hostile au mariage gay.
BASILE OLONGO
Longtemps dans l’ombre de ses titulaires, Basile Olongo a profité de son intérim à la Vice-primature de l’Intérieur et Sécurité pour imprimer ses marques. Il s’est notamment très impliqué dans la résolution de la crise politique au Sankuru à la suite du feuilleton de l’élection du Gouverneur qui s’est finalement soldée par la victoire de Joseph-Stéphane Mukumadi dans un climat apaisé. Sondage Les Pointsà
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