Les voyageurs congolais devront désormais débourser davantage pour prendre l’avion. Le gouvernement vient d’annoncer la mise en place d’une nouvelle taxe aéroportuaire de 30 dollars américains, qui s’ajoute au Gopass, déjà porté à 55 dollars.
Résultat : 85 dollars à payer par passager pour embarquer sur un vol domestique ou international. Une somme jugée excessive par de nombreux Congolais, dans un contexte économique déjà difficile.
Cette décision a été officialisée par le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo. Selon lui, cette taxe s’inscrit dans le cadre du nouveau système intégré de gestion des services de sécurité et d’immigration, mis en œuvre en partenariat avec la société américaine Securiport LLC.
L’objectif affiché : renforcer la sécurité aux frontières et moderniser la gestion des flux migratoires.
Mais sur le terrain, la mesure passe très mal.
« On parle de sécurité, mais on ne dit pas clairement comment l’argent sera utilisé », déplore un agent du secteur aérien contacté par notre rédaction.
Plusieurs observateurs dénoncent une nouvelle charge imposée sans concertation, rappelant d’autres mesures impopulaires comme la taxe RAM.
Pour eux, le gouvernement tire trop facilement sur le portefeuille des citoyens, sans offrir de garanties de transparence.
Le partenariat avec Securiport LLC, déjà active dans plusieurs pays africains, soulève également des interrogations.
Combien l’État congolais percevra-t-il réellement sur ces 30 dollars prélevés à chaque passager ?
Quels sont les termes du contrat signé avec cette entreprise américaine ?
Pour l’instant, aucune information détaillée n’a été rendue publique, alimentant la suspicion sur la gestion des fonds collectés.
Dans un pays où la majorité des citoyens vivent avec un revenu modeste, payer 85 dollars rien que pour accéder à un avion revient à réserver le transport aérien à une élite.
Dans plusieurs provinces enclavées, où l’avion reste le seul moyen rapide de déplacement, cette hausse risque d’aggraver l’isolement des populations.
Une mesure qui contredit la promesse d’un État inclusif et socialement responsable.
Si la sécurité nationale est une priorité légitime, elle ne peut pas justifier une pression fiscale sans transparence ni résultats visibles.
Le gouvernement doit expliquer clairement l’usage des fonds, publier les clauses du contrat avec Securiport et surtout placer l’intérêt du citoyen au cœur de ses décisions.
voici en intégralité la mesure



À force de multiplier les taxes sans explication, l’État risque de perdre la confiance d’une population déjà éprouvée.
Et dans un climat social tendu, chaque dollar exigé aux Congolais devient un acte politique, bien plus qu’une simple mesure administrative.
Par Marasi Bénédicte Zoé
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