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RDC : « Ne nous utilisez plus comme prétexte » Le cri de colère de la communauté Banyamulenge contre Kigali

Dans une déclaration politique cinglante datée du 15 décembre 2025, les leaders de la communauté Banyamulenge du Sud-Kivu ont brisé le silence. Ils rejettent catégoriquement la « protection » prônée par le Rwanda, dénonçant une manipulation diplomatique visant à masquer des ambitions d’expansion territoriale et de pillage économique.


C’est un désaveu cinglant pour la diplomatie rwandaise. Alors que le président Paul Kagame et son gouvernement multiplient les sorties internationales pour justifier leur intervention en République Démocratique du Congo par la nécessité de protéger les populations tutsi et banyamulenge, les principaux concernés disent « Non ».

​Un « mensonge d’État » démasqué

​Dans un mémorandum signé par l’Honorable Enock Ruberangabo (Kinshasa) et Jean Scohier Muhamiriza (Bukavu), la communauté dénonce ce qu’elle qualifie de « mensonge d’État ». Selon les signataires, le Rwanda n’a jamais eu pour objectif de protéger les Banyamulenge, mais utilise ce narratif comme un simple prétexte pour « déstabiliser la RDC » et procéder à « l’exploitation illégale des minerais ».

​Pour appuyer leurs propos, les leaders communautaires rappellent plusieurs faits historiques sanglants :
​1996 : Un plan de déracinement forcé visant à déplacer les Banyamulenge vers le Rwanda pour occuper leurs terres.
​2002 : Des bombardements aériens rwandais sur des civils à Minembwe après la dissidence du commandant Pacifique Masunzu.
​2018 : La répression sanglante par la police rwandaise de réfugiés congolais au camp de Kiziba/Kibuye (plus de 15 morts).

​Le RED TABARA : Un outil de destruction ?

​Le document pointe également du doigt le soutien de Kigali au groupe rebelle RED TABARA. Les signataires accusent ce mouvement, avec l’appui rwandais, d’avoir infiltré les hauts plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira dans l’unique but de « déraciner » les populations locales et de détruire systématiquement les infrastructures de base et l’élevage, poumon économique de la région.

​Un appel à la communauté internationale

​Face à cette situation qu’ils jugent critique, les Banyamulenge lancent un appel pressant :
​Au Conseil de Sécurité de l’ONU : Veiller à l’application intégrale de la résolution 2773.
​Aux États-Unis : Exiger le respect des accords de Washington et le retrait total des troupes rwandaises du sol congolais.
​À l’État Congolais : Renforcer le dialogue entre les communautés locales pour consolider l’unité nationale.

​« Nous nous insurgeons contre cette manipulation qui tend à justifier les invasions récurrentes de l’armée rwandaise », conclut le communiqué. En se désolidarisant ainsi de Kigali, la communauté Banyamulenge espère non seulement laver son honneur, mais aussi appeler à une paix durable qui ne passe plus par des ingérences étrangères.

Par Valéry Mukosasenge | Groupe de Presse la République


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