Groupe de presse La République

RDC : Lamuka brûle !

Huit mois après sa naissance à Genève, en Suisse, dans des conditions ténébreuses que l’on sait, et six mois après l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, de nombreuses fissures sont visibles sur les murs de l’édifice de « Lamuka », la plate-forme électorale ayant soutenu la candidature de Martin Fayulu à ce scrutin. En effet, sous les oripeaux d’une action commune, chacun de ses sociétaires est occupé aujourd’hui à jouer sa propre partition et ne fait allusion à ses partenaires politiques que pour les empêcher d’apparaître comme des pièces centrales du dispositif de conquête du pouvoir.

  Tout le monde peut constater, par exemple, le travail de sape ou de parasitage de la « présidence » de Katumbi (mai-juin-juillet 2019) par ceux-là mêmes qui devaient l’aider à faire bouger les lignes dans le sens de la fameuse « opposition républicaine », une option largement contestée par les radicaux,renseigne le phare.

  L’impression que laisse les trois mois de mandat de l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga est qu’il a été étroitement marqué à la culotte par ses propres « coéquipiers », ne lui laissant pratiquement aucun espace d’action. Ce qui est fort curieux est que pendant la « présidence » de Moïse Katumbi, on a plus entendu parler de Fayulu et de Bemba que du « chairman » du Tout Puissant Mazembe.

 Mis au pied du mur, celui que l’on décrit comme le bailleur des fonds de « Lamuka » a évité de descendre à Kinshasa, le 20 juin dernier, pour ne pas se trouver en situation d’aller accueillir Jean-Pierre Bemba, le président du MLC (Mouvement de Libération du Congo), dont le retour était attendu trois jours plus tard, à l’aéroport international de N’Djili, et le consacrer ainsi comme le chef naturel de leur regroupement politique.

  Le meeting de la place Sainte Thérèse, dans la commune de N’Djili, où l’ancien pensionnaire de la CPI (Cour Pénale Internationale) a clairement affiché sa différence avec les autres, de même que l’ordonnancement des marches du 30 juin, appelées à se muer en soulèvement populaire, ont largement indiqué l’étroitesse de l’espace d’expression laissé à Moïse Katumbi. L’homme va ainsi finir son mandat dans l’ombre de ceux qu’il était censé piloter. Il sera aussitôt après remplacé Jean-Pierre Bemba en personne, dans un contexte de l’activisme débordant de Martin Fayulu sur le terrain.

 D’aucuns pensent que c’est pour ne pas lui faire la part belle que le 23 juin, le président du MLC s’était organisé pour ne pas partager le bain de foule avec lui dans sa jeep décapotable entre l’aéroport de N’Djili et la place Sainte Thérèse et ne pas le présenter au public. Et le dimanche 30 juin, au moment où le soleil se levait sur la « journée sacrée », le chairman du MLC désertait le « champ de bataille » pour se positionner à Gemena, dans son fief naturel du Sud-Ubangi, très loin de Kinshasa, alors que Fayulu avait grandement besoin de lui pour la mobilisation de la « base » du MLC.

            A défaut d’un poids lourd de Lamuka à ses côtés, le candidat malheureux à la présidentielle de 2018 s’est contenté de Muzito, réduit pour la circonstance aux fonctions protocolaires. On laisse à chacun le soin d’établir le bilan de la marche de ceux qui avaient refusé de passer la journée du 30 juin 2019 dans la méditation.

Entre-temps, un document inédit est en train de se frayer son chemin dans les réseaux sociaux, proposant aux maîtres du monde une solution ubuesque pour résoudre une crise post-électorale que certains politiciens croient voir en RDC. Quand on lit ce document, on est frappé par sa proximité avec le très controversé Accord de Genève. On y propose en effet une sorte de transition de dix-huit mois, au terme de laquelle de nouvelles élections devraient être organisées, avec la participation de tous les invalidés des scrutins de 2018.

 La seule différence avec le deal politique de Genève se situe au niveau de la prise des décisions engageant l’Etat. Là où Genève imposait le contreseing de tous les leaders, le document sus évoqué  n’exige qu’un signataire, dont le choix échappe à tout contrôle !

 Ce copier-coller pose problème. Il montre le manque de considération qu’une certaine classe politique affiche à l’égard du peuple, ce souverain primaire qui dispose pourtant du droit constitutionnel de se choisir ses gouvernants. Manifestement, on a affaire à des putschistes, des individus dangereux à qui on ne doit accorder aucun espace de confiance.

 La République est certes à reconstruire. Oui, mais on y arrivera jamais avec des antivaleurs comme la haine et les coups bas qui caractérisent nos bâtisseurs des châteaux en Espagne. Disons tous non aux lobbies !

                                redaction


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