Dans son communiqué de presse rendu public le mardi 10 décembre 2017 , le bureau national de la jeunesse de la communauté Tutsi entre en désaccord de l’utilisation abusive et de réduction par Human Rights Watch du rapport du 04 décembre intitulé :Des rebelles ont été recrutés pour réprimer les manifestations à une communauté.
La jeunesse s’interroge dans cette correspondance , une communauté congolaise Sur une armée de près de 150 000 hommes pourquoi cette prétendue mission devrait t’elle être confiée uniquement aux Tutsis ?
Voici en intégralité ce communiqué signé son président national Ally Kabengera
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
JEUNESSE DE LA COMMUNAUTE TUTSI
COMITE NATIONAL
Email : jeunessetcongo@gmail.com allykab@yahoo.fr
N°/Réf : 0030/JNTU/CN/2017 Kinshasa le 10 Décembre 2016
Concerne ; Réaction de la Jeunesse Tutsi au Rapport de l’Organisation Human Rights Watch du 04 décembre 2017 intitulé ; ‘’Des rebelles ont été recrutés pour réprimer les manifestations’’.
Comme toute personne, organisation ou institution intéressée, nous avons lu avec grand intérêt le rapport ci haut évoqué que nous jugeons inquiétant pour la communauté Tutsi.
En effet, pour des raisons évidentes et ésotériques, les fils et filles de la communauté Tutsi ont participé à plusieurs expéditions militaires dans notre pays entre 1996 et 2013, ceci n’étant plus à démontrer, ces événements ayant été suffisamment documentés depuis lors. Ces expéditions militaires coutèrent extrêmement cher à la communauté si bien qu’elle en paie encore le prix jusqu’aujourd’hui et son avenir en tant que composante de la communauté congolaise se trouve être menacé ;
Depuis la fin de la deuxième guerre du Congo en 2003, le gouvernement de la RDCongo, la communauté internationale, la société civile, les organisations nationales et internationales, les communautés congolaises, se sont résolument inscrit dans un processus de pacification et de réconciliation des peuples ainsi que le bannissement de la logique de la ‘’Généralisation’’ consistant à associer les individus membres des groupes armés à leurs communautés respectives. Il est certes indiscutables qu’entre 2003 et 2017, ce processus a connu plusieurs perturbations néanmoins il n’en reste pas moins irréfragable, qu’il est toujours en marche et que toute initiative qui semblerait l’anéantir de nouveau de manière innocente ou avec pleine connaissance, n’aurait pas l’adhésion de la communauté et serait considérée comme dangereuse.
Des pseudonymes utilisés pour nommer les Tutsis
Dorénavant, nous fustigeons les concepts RCD, CNDP, M23 pour désigner les Tutsis qui servent loyalement dans le service militaire de notre pays pour la simple et bonne raison que ; par le fait pour certains fils de la communauté d’avoir participé à certaines guerres du Congo, tous les membres de la communauté Tutsi sont désormais dévisagés comme des RCD, CNDP, M23, suspects ou tout simplement des étrangers. A plusieurs reprise, la communauté s’est retrouvée devant les juges, la police, les services des sécurités pour défendre ceux là qui étaient injustement assimilés aux membres des groupes armés supposés Tutsi. Bref, dans le vocabulaire du citoyen ordinaire congolais, RCD, CNDP, M23 est synonyme de Tutsi. Cela dit, les recrutés M23 aux quels le rapport fait allusion sont des Tutsis.
De l’entretien d’une confusion au sein de l’armée
Les faits prouvent, qu’avant la guerre de 1996, il y avait des militaires Tutsis dans l’armée Zaïroise, d’autres s’enrôlèrent à la guerre de l’AFDL dite de libération, ensuite par le fait du RCD, CNDP et enfin du M23, l’armée devenue dès lors les FARDC. Nous fondant sur les réalités du terrain évoquées supra, tirons certaines observations ;
Pour un citoyen ordinaire, comment différencier un ancien militaire Tutsi, un recruté officiellement, celui intégré par l’AFDL, le RCD, le CNDP et celui recruté et intégré clandestinement ;
Que veut dire HRW en intensifiant que ; ‘’Le pouvoir n’avait pas confiance à ses propres militaires’’ ; qui sont dans ce cas ces autres qui bénéficient de sa confiance. Nous savons que, même les prétendus recrutés clandestinement sont des éléments des Fardc ;
Devons nous oublier que la relocalisation des militaires Tutsi déployés à travers la RDC après toutes ces guerres, a été le fait des demandes persistantes des autres communautés de l’Est, de la société civile, des organisations nationales et internationales qui dans l’objectif de prévenir l’alimentation des crises communautaire, souhaitaient que ces militaires servent loin des leurs communautés et villages. Dès lors, est il correcte de dire qu’ils ont été déployés pour fait de réprimer les manifestants ;
Quel sort donner aux militaires et politiques qualifiés de M23 qui ont désertés le rand de celui-ci pour rejoindre les forces gouvernementales ; à la naissance du M23, pendant la guerre du M23 et la fin de la guerre du M23 ;
De la répression des manifestants
Dans les provinces de l’Est de la RDC particulièrement à Goma, il n ya jamais eu plus de 100 véritables manifestants qui répondent aux appels à manifester et aucune personne sainte d’esprit et non conditionnée habitant à Goma ne confirmerait avoir vu un jour des militaires Tutsis réprimer des manifestants, moins encore ici à Kinshasa. Pour celui qui connais mieux la RDCongo notre pays, une manifestation à la congolaise ne demande pas la maitrise d’un certain art militaire ou sécuritaire pour l’étouffer, des policiers avec une formation ordinaire arriveraient à bout d’une manifestation tant attendu que les organisateurs et ceux qui les suivent, se mobilisent et se démobilisent d’eux même au bout d’une demi journée, pourquoi dans ce cas, faudra t’il recourir à la mobilisation d’une force particulière pour rétablir l’ordre public.
Sur une armée de près de 150 000 hommes pourquoi cette prétendue mission devrait t’elle être confiée uniquement aux Tutsis ;
Des conséquences présents et avenir de l’utilisation du concept M23(Tutsi) comme réprimeurs des manifestations
Au vu de ce qui précède, associer les Tutsis à la dégradation de la situation sociopolitique dans notre Pays est très inquiétant ;
Que des acteurs politiques de notre pays refusent d’observer les dispositions constitutionnelles antérieures à la crise qui veulent qu’à la fin de son mandant, un Président reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu et que le pouvoir essaie de les résonner en rétablissant l’ordre public, en quoi ceci devrait avoir à faire avec les Tutsis…
Nous comprenons la démarche de Human Rights Watch, néanmoins, nous relevons les conséquences de l’utilisation de ces concepts ;
A la lecture de ce rapport et interview, le citoyen Congolais ordinaire conclu naturellement que les Tutsis sont à la base de la crise actuelle et qu’ils seraient en train de tuer les autres communautés (manifestants). (lisez les commentaires à ce rapport à travers la RDCongo et le monde) ;
Le processus de réconciliation en marche depuis plusieurs années, est de nouveau menacé pour laisser place au doute et à la méfiance ;
Dans l’hypothèse d’une guerre civile, les Tutsis risquent de nouveau d’être pris pour cible comme en 1998 où des citoyens et militaires Tutsis vivants principalement ici à Kinshasa bien avant la guerre de 1996, ont été brûlés vifs parce que assimilés aux militaires Rwandais dont l’alliance avec l’AFDL venait d’être rompue ;
Confirmer que ces militaires sont bien armées et payés au détriment de leurs congénères, risque de créer des frustrations incalculables au sein de l’armée.
Bref, Il est indéniable que Human Rights Watch est dans ses missions régaliennes et évidentes, cependant, nous recommandons que s’agissant de la RDC, que des Noms tels ; Kamwina Nsapu, APCLS, Mai mai Mazembe, Vurondo, Nyatura, Raiya Mutomboki, M23, … (souvent assimilés injustement aux ethnies), soient utilisés avec précautions parce que à l’état actuel des choses sur terrain, ces concepts peuvent innocemment mettre en danger tout une communauté.
ALLY KABENGERA
Président de la Jeunesse Tutsi
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