Dans un communiqué signé par Pierre Lumbi, la plateforme Katumbiste appelle le chef de l’Etat à corriger l’arbitraire. Pour sa part, le parti de Jean-Pierre Bemba appelle la population à une marche ce samedi 15 juin.
A l’occasion, le vice-président de Ensemble voudrait voir le chef de l’Etat, fournir également des explications à ses compatriotes, sur les restrictions des mouvements dont est Victime Moïse Katumbi.
Le vice-président de « Ensemble pour le changement », Pierre Lumbi Okongo, a donné de la voix à la suite de l’invalidation d’une vingtaine d’élus de l’opposition à l’Assemblée nationale. Dans une déclaration politique rendue publique hier mardi 11 juin, la plateforme politique chère à Moise Katumbi qualifie de « drame », ce qui se déroule à la Haute cour. « Ensemble pour le changement » considère les invalidations en séries, des députés de l’opposition, comme « une volonté manifeste de défier le peuple congolais dans son ensemble. » Aussi, « Ensemble pour le changement » demande-t-il au chef de l’Etat de mettre fin à l’anarchie institutionnelle en cours qui détruit les fondements mêmes du pays.
Le vice-président de « Ensemble pour le changement », Pierre Lumbi, regrette le silence du Président de la république devant les différentes réactions à ces invalidations à la pelle.
» Le peuple congolais ne dispose plus de voix de recours envers une justice qui se saborde. Tout ça à cause de la pression de la coalition politique FCC et CACH. C’est pourquoi nous mettons solennellement le président Félix devant ses responsabilités. Pour avoir volontairement accepté la charge de conduire la nation, nous lui demandons de mettre fin à l’anarchie institutionnelle en cours qui détruit même les fondements de la République. Il doit des explications aux Congolais quant à la restriction du mouvement des citoyens. Il doit aussi des explications aux Congolais quant au bon fonctionnement des institutions. Notamment la Cour constitutionnelle dont il est le garant… », lit-on dans la déclaration.
La plateforme chère à Katumbi prévient que » si aucun acte de courage ne vient du Président de la république Félix TSHISEKEDI pour stopper et corriger l’arbitraire dans ce sombre paysage, il ne nous restera, en tant que peuple, de nous prendre entièrement en charge, sur la base de l’article 64 de la Constitution. ».
LE MLC ANNONCE UNE MARCHE PACIFIQUE CE SAMEDI 15 JUIN
Dans un communiqué publié mardi 11 juin, le parti de Jean Pierre Bemba considère que les arrêts de la cour constitutionnelle sont juridiquement entachés de beaucoup d’irrégularités.
Selon ce parti, ces décisions judiciaires ont été rendues » sur le banc sans motivation » et en dehors des délais légaux. Pour le MLC, les derniers arrêts de la Haute cour invalidant huit de ses députés et d’autres de l’opposition est une « provocation de trop des ennemis du peuple qui visent à réduire sous silence le MLC », indique le communiqué signé par la secrétaire générale du parti, Eve Bazaïba.
Pour faire entendre ses revendications, le parti Bembiste appelle ses militants à une marche pacifique le samedi 15 juin » Le MLC demande à ses militants ainsi qu’à toute la population congolaise, une réaction à la hauteur de cette provocation conformément à la constitution en son article 64 pour exiger rien que la vérité des urnes « , précise le communiqué. Les 8 députés nationaux invalidés du MLC sont Didier Mekata, Dongo Mobutu, Daniel Mbau Sukisa, Raphaël Kibuka, Goba Moto, Jean-Martin Elakani, Albert Akim Wanga et Hardy Ngobe. 7 invalidés au profit de la plateforme politique Front Commun pour le Congo (FCC) dont Didier Mekata qui est invalidé pour laisser place au PPRD et un pour le regroupement politique Zaïre. Didier KEBONGO
DECLARATION POLITIQUE DE « ENSEMBLE POUR LE CHANGEMENT »
Il fera bientôt six mois depuis que le peuple congolais est allé aux élections pour se donner un Président de la République et des députés aussi bien nationaux que provinciaux, auxquels se sont ajoutés des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs de provinces.
Le peuple congolais a marqué son adhésion massive au changement dans la manière dont il entend être gouverné ; mais les institutions en charge du processus électoral (CENI, Cours et tribunaux) ont sanctionné et persistent à sanctionner ces élections des résultats issus d’un arbitraire prémédité et fâcheux.
Les premiers pas du Président de la République investi ont fait penser et dire, nous pensons notamment aux dignitaires religieux soucieux d’apaisement, que le train allait dans la bonne direction, suite à la libération des prisonniers politiques, à la réouverture des médias privés jadis fermés abusivement et à l’annonce du retour des exilés.
Les propos de notre leader Moise KATUMBI CHAPWE, Coordonnateur national en exercice de LAMUKA et président de Ensemble pour le Changement, dès son retour au pays en homme libre après trois années d’exil forcé, appelant au respect des institutions, ont conforté sa volonté d’apaisement et d’un retour à la concorde nationale.
Mais voilà, il est surprenant de constater qu’après son retour à Lubumbashi le 20 mai dernier, il lui est imposé d’y demeurer confiné, par des interdictions répétées de survol et d’atterrissage d’aéronefs affrétés pour ses déplacements à Goma, point de départ souhaité de sa tournée de reprise de contacts et de communion avec la population dont il s’est toujours senti proche et attaché.
Que se passe-t-il ? Que veut-on à KATUMBI ? Qu’attend-t-on de lui ? L’opinion congolaise a le droit d’être éclairée et fixée par ceux qui sont à la base de ces mesures iniques.
Par ailleurs, le drame qui se déroule à la Cour constitutionnelle, où les invalidations des députés de l’opposition à un rythme effréné, ne peut être considéré, par tout esprit sensé et rationnel, que comme une volonté manifeste de défier le peuple congolais dans son ensemble.
En effet, les arrêts pris par la Cour constitutionnelle en matière de contentieux électoraux viennent d’invalider 23 parlementaires de l’opposition LAMUKA, dont 21 députés nationaux (8 MLC, 7 MS, 4 AMK et 2 Dynamique de l’Opposition) et 2 sénateurs.
Non satisfait d’avoir imposé, via la CENI, un report arbitraire des élections dans une partie du Nord-Kivu, l’octroi des majorités à la soviétique dans les chambres parlementaires, le pouvoir FCC/Kabila lance un nouvel assaut de neutralisation des institutions par des actes ignobles d’une Cour constitutionnelle caporalisée et instrumentalisée.
Pendant ce temps, au moment où des paisibles congolais au NORD-KIVU et en ITURI se font massacrer par des bandes armées sous la barbe de ceux qui sont sensés les protéger, et qui se font décimer par le virus Ebola, et que la crise sociale bat son plein, la fameuse coalition FCC/CACH étale ses scènes de ménage sur la place publique ainsi que son incapacité à gouverner.
Pour un mandat de cinq ans, six mois sont gaspillés à tourner en rond, juste parce que le pouvoir Kabila tient à démontrer d’une part, qu’un mandat de cinq ans serait peu de choses et qu’il faudrait le rallonger ; et d’autre part, qu’il n’y aurait que Kabila pour tenir un tant soit peu les rennes de ce pays et justifier son ambition de demeurer le tireur de ficelles avant de reprendre le flambeau. Nous sommes parfaitement vigilants et avertis à ce sujet.
Il est clair pour le peuple congolais qu’il ne dispose plus de voies de recours envers une justice qui se saborde, sous la pression de la coalition FCC/CACH.
C’est pourquoi, nous mettons le Président Félix TSHISEKEDI devant ses responsabilités pour avoir volontairement accepté la charge de conduire la nation ; Nous lui demandons de mettre fin à l’anarchie institutionnelle en cours qui détruit les fondements-mêmes de la République.
Le Président Félix TSHISEKEDI doit des explications au peuple congolais quant à la limitation des droits fondamentaux parmi lesquels les restrictions des mouvements. De même il doit des explications au peuple congolais quant au bon fonctionnement des institutions, notamment la Cour constitutionnelle, dont il est le garant.
Nous en appelons à tous les partenaires de la RDC, aussi bien bilatéraux que multilatéraux, de faire preuve de solidarité agissante envers le peuple congolais que le pouvoir FCC entreprend de déshumaniser et d’assujettir pour des desseins inavoués.
Quant à l’ensemble des congolaises et congolais, si aucun acte de courage ne vient du Président de la République Félix TSHISEKEDI pour stopper et corriger l’arbitraire dans ce sombre paysage, il n’y aura plus d’illusion à se faire en ce qui concerne les intentions de nos gouvernants.
Il ne nous restera, en tant que peuple, que de nous prendre entièrement en charge, sur la base de l’article 64 de la Constitution, en vue de recouvrer nos droits fondamentaux et notre dignité bafouée.
Nous lançons un appel à l’unité et la cohésion de toute l’opposition pour des actions de grande envergure dans les prochains jours.
Pour cela, nous souhaitons qu’une réunion de la coordination élargie soit convoquée en toute urgence.
En attendant, nous invitons le peuple congolais à demeurer mobilisé et prêt à répondre à l’appel de l’opposition insiste Pierre LUMBI OKONGO Vice-Président
Redaction
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