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RDC : Des versions divergentes et contradictoires de l’accord de principe entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23

A Doha au Qatar, les représentants du gouvernement Congolais et ceux de l’AFC/M23 ont signé ce matin un accord de principes qui vise le rétablissement d’une paix durable à l’est de la RDC. Pendant que Kinshasa clame une victoire diplomatique, l’AFC/M23 rappelle que les causes profondes du conflit ne sont pas encore traitées pour espérer leur retrait immédiat des zones occupées.

Il aurait fallu presque quatre mois aux deux belligérants pour aboutir à cet accord de principe qui est une base solide dans le retour de la paix. Le temps pris n’a pas suffit pour que, dès sa publication, cette déclaration puisse susciter des controverses dans l’interprétation de son contenu.

Invité ce matin à la télévision nationale Congolaise (RTNC) , le ministre de la Communication et médias Patrick Muyaya félicite le gouvernement de Kinshasa pour avoir obtenu le retrait de l’AFC/M23 de toutes les zones occupées. «Pas si vite », rétorque l’AFC/M23 qui continue de conditionner son retrait progressif par le traitement des questions essentielles qu’elle qualifie des « causes profondes » du conflit.

Vantant la diplomatie agissante du Gouvernement Congolais, le ministre Muyaya dit que tout a été fait sans atteindre les lignes rouges comme le voulait Félix Tshisekedi
« Cette déclaration tient compte des lignes rouges que nous avons toujours défendues, notamment le retrait non négociable de l’AFC/M23 des parties occupées, suivi du déploiement de nos institutions (FARDC, PNC, justice, administration) », a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais.

En réaction , le chef de la délégation AFC/M23 a Doha estime que « nulle part dans la déclaration de principes, on n’a dit que l’AFC/M23 devait se retirer immédiatement . L’AFC/M23 ne va pas reculer, même pas d’un seul mètre. Nous restons là où nous sommes, pendant qu’on sera en train de discuter des causes profondes. », nuance Benjamin Mbonimpa.

Dans les rues de Goma, ville occupée par les rebelles depuis janvier 2025,la population reste réservée quant à l’impact direct de cette déclaration des principes sur son quotidien.
« Je pense que la réouverture des banques et de l’aéroport international de Goma devraient se faire avant même la signature de cet accord. Ceci impacterait directement l’économie de notre ville qui souffre de la précarité. »,nous dit un ancien agent au port de Goma au chômage depuis la prise de Goma.

Les actions à suivre sont : la mise en place immédiate des dispositions pouvant sécuriser le contenu de l’accord au plus tard le 29 Juillet 2025, ensuite, l’AFC /M23 et le Gouvernement Congolais entameront des échanges directs sans médiateur du 08 au 17 Août 2025. Ils reviendront sur ce que l’AFC /M23 appelle les causes profondes du conflit ainsi que sur l’accord économique et de paix signé à Washington entre la RDC et les USA le 27 Juin dernier.

L’objectif de ces dialogues du mois d’Août sera celui de parvenir à un consensus et à la signature d’ un accord global au plus tard le 17 Août 2025. Entre temps, les deux parties gardent leurs positions militaires et territoriales dans le respect strict de l’accord du samedi 19 Juillet 2025.

Thierry KAYANDI


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