Au total 272 500 personnes sont dans une situation de déplacement dans le petit Nord-Kivu en République Démocratique du Congo. Il s’agit précisément des zones de Masisi, Mweso et Walikale. Ce chiffre est donné par l’organisation Internationale Médecins Sans Frontière (Msf) au cours d’un café de presse organisé le 16 Juillet dernier à Goma (Nord-Kivu). Cette organisation alerte ainsi sur le risque d’une crise humanitaire dans cette partie de la province. Elle justifie cette situation par la recrudescence de l’insécurité dans cette zone.
« Ces derniers mois, les affrontements fréquents entre les groupes ont conduit à la détérioration de la situation sécuritaire et ont entrainé des nouveaux déplacements de la population dans le petit Nord-Kivu. A la fin du mois de Mai, le territoire de Masisi comptait plus de 272 500 personnes déplacées dont 51 000 étaient concentrées dans 12 sites de déplacement. La plupart de ces déplacés ne reçoivent aucune assistance humanitaire et vivent dans des conditions inhumaines et extrêmement difficile, sans accès aux soins de santé, à des conditions d’hygiènes dignes et à la nourriture » affirme Andreas Spaeth, Chef de Mission Adjoint de MSF.
Il déplore que la « une crise humanitaire complexe qui s’observe dans cette zone n’attire pas l’attention de la communauté internationale et dont les acteurs ne cessent de diminuer ». L’Ong alerte ainsi sur ce qu’elle qualifie « d’une crise humanitaire négligée ».
« Les zones de santé de Masisi, Mweso, Walikale et celle de Rutshuru méritent une attention particulière et une réaction urgente aux besoins des populations. Et surtout aux déplacés qui ont besoin des soins de santé, la nutrition et la protection en terme de faire face aux violences sexuelles vu les conséquences dévastatrices causées par l’absence de la réponse humanitaire adéquate », a fait Andreas Spaeth.
Aujourd’hui, les équipes de MSF organise des cliniques mobiles dans les sites de déplacés de Katale, Kalinga et Bukombo en territoire de Masisi.
Son chargé des missions adjoint regrette cependant qu’aucun autre acteur humanitaire n’intervienne ce dernier temps dans cette zone. Pour Andreas Spaeth, cet abandon humanitaire expose les déplacés à regagner leurs bercails alors que la paix n’y est toujours pas rétablie pendant que d’autres flux important se retire. La population est donc exposée aux violences de tout genre.
« Entre Janvier et Juin 2019, nous avons enregistré 1 152 victimes de traumatismes violents plus important dans le Masisi et le Rutshuru. Ces cas ont été pris en charge par nos équipes. Un taux élevé de violence sexuelle dans la zone de Masisi et de Mweso a été observé. Entre Janvier et Juin, 1 714 cas ont été pris en charge par le MSF dans cette zone », explique le Chef de Mission Adjoint du MSF.
Signalons que les territoires de Masisi, Rutshuru et Walikale sont aujourd’hui en proie à l’insécurité grandissante, marquée par des attaques en répétigtion entre les combattants des groupes Nduma Defense of Congo Rénové, les Nyantura, les APCLS et les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda, FDLR en sigle.
Par BARAK MUNYAMPFURA Héritier
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