Le gouvernement provincial du Nord-Kivu a lancé officiellement le lundi 14 octobre 2024 les travaux d’asphaltage du tronçon routier Chongo-Turunga-Muja sur un linéaire de 4,9 kilomètres, financés entièrement par ses propres fonds. Une initiative qui vise à améliorer les infrastructures routières de la province et à stimuler son développement économique.
Cependant, cette action suscite de vives réactions au sein de la population.Si certains applaudissent cette initiative et saluent la vision du gouverneur de province pour le développement de Goma et de la province en général, d’autres y voient plutôt un geste populiste et une tentative de détourner l’attention aux problèmes réels auxquels la population est confrontée, notamment l’insécurité. En effet, de nombreux habitants critiquent le choix de prioriser les travaux routiers alors que la sécurité est gravement compromise dans la région en plein état de siège. Ils rappellent que les routes asphaltées se dégradent rapidement, souvent quelques mois après leur construction, et que les sommes investies pourraient être mieux utilisées pour renforcer les dispositifs sécuritaires.Les interrogations ne se limitent pas à la pertinence de ces travaux. De nombreux observateurs s’inquiètent également de la qualité et de la durabilité des infrastructures routières financées par le gouvernement provincial du Nord-Kivu.
Contacté à ce sujet, un ingénieur d’une des entreprises qui exécutent ses travaux a souligné que la qualité des travaux dépend en grande partie des moyens mis à disposition. Sans entrer dans les détails, il a laissé entendre que les contraintes budgétaires pourraient compromettre la pérennité des réalisations.
Face à ces critiques, il est légitime de se demander si les autorités provinciales ne devraient pas accorder une plus grande priorité à la sécurité des personnes et des biens. Les habitants ont le droit d’exiger un environnement sûr et stable avant de bénéficier d’aménagements qui, bien que nécessaires, ne sont pas indispensables à leur survie.Il est évident que le développement des infrastructures et la sécurité sont deux enjeux étroitement liés. Une ville développée est plus attractive et peut générer des richesses, mais elle doit aussi être sûre pour attirer les investisseurs et les habitants. Le défi pour les autorités provinciales est de trouver le juste équilibre entre ces deux objectifs, en tenant compte des contraintes budgétaires et des priorités de la population.
Signalons que ce lancement des travaux d’asphaltage de Chongo-Turunga-Muja viennent s’ajouter à plusieurs d’autres qu’a vu la ville de Goma. Malgré les efforts consentis par le gouvernement provincial, la ville touristique de Goma fait face à une dégradation très avancée de certaines de ses routes autrefois asphaltées sur fond provincial de la province.
Marasi Bénédicte Zoé
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