Signée le 24 Juin 2019 à Goma, la convention entre la coopérative des pêcheries des Virunga Copevi en sigle et de l’Institut Congolais pour la Conservation de la nature ICCN, sur la gestion des enclaves de pêche et la réglementation de la pèche sur le Lac Edouard, fait objet des critiques de la part des députés provinciaux du Nord-Kivu, pendant leurs vacance parlementaire.
C’est le cas du député provincial, élu de Rutshuru, Elie Nzaghani qui pense que cette nouvelle convention doit prendre en compte les enjeux actuels de la population riveraine du Lac Edouard. Il l’a dit le weekend dernier à Vitshumbi, une enclave de pêche du Lac Edouard et siège de la COPEVI, située au sud du lac, dans la chefferie de Bwito. C’était au cours de la rencontre populaire avec la population locale, qui reste opposée à cette convention entre l’ICCN et la COPEVI.
« Nous avions demandé que cette convention soit revisitée ou carrément annulée par ce que quand nous étions en pleine session de Mars, il y’a un problème qui nous a été posé. Les amis de la COPEVI voulaient engager toute la population riveraine du Lac Edouard, et là nous avons dit quand même que les gens de peuvent pas décider au nom de la communauté sans avoir palpé du doigt les réalités que les gens traversent au bord du Lac. Nous avons suggéré à ce que les désidératas de la population soit effectivement prises en compte. S’ils [ICCN et COPEVI : Ndlr] n’arrivent pas à prendre ces désidératas, cette convention n’engagera jamais notre population. Nous avons formulé des recommandations dont faire participer le comité des pêcheurs, faire participer les leaders locaux, les élus du peuple, on doit faire participer tout le monde pour que effectivement la convention puisse prendre toutes préoccupations majeures de la communauté » s’est exprimé ainsi Elie Nzaghani, député provincial élu de la circonscription électorale de Rutshuru.
La nouvelle convention de l’ICCN et la COPEVI, signée 40 ans après l’ancienne de 1979 met l’accent sur la nécessité de mettre fin aux envahissements organisés contre les pêcheries du Lac Edouard et rétablir l’État de droit sur l’ensemble du territoire du Parc National des Virunga.
Le 1er Juillet 2019, à seulement une semaine de la signature de cette nouvelle convention, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villages environnants le Lac Edouard notamment Kyavinyonge au Nord et Vitshumbi au sud. La population dénonçait le caractère non inclusif de ce nouvel accord entre l’ICCN et la COPEVI. Le Directeur de la COPEVI Mbusa Muko Pacal avait parlé « d’une manipulation de la population par les politiciens », ajoutant que « le lac est un site touristique du Parc National des Virunga, d’où l’ICCN doit restaurer l’autorité de l’Etat et réglementer la pêche à travers la COPEVI ».
Parmi d’autres reproches de cette convention figure « l’exclusion de la population de Nyakakoma, Kisaka et Lunyasenge de toute activité de pêche sur le lac Edouard ». A deux jours de la signature de cette convention, le député provincial élu de Lubero, Jean-Paul Lumbulumbu avait également émis une motion portant suspension de la signature de ladite convention. Cet élu avait considéré que l’accord entre l’ICCN et la COPEVI viole les droits de la population et des pêcheurs.
Asaph LITIMIRE
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