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Nord-Kivu : Inhumation de 200 corps de déplacés victimes de la guerre du M23 à Goma

Une journée de deuil a été observée ce lundi 2 septembre à Goma, marquée par l’inhumation de 200 corps de personnes déplacées par la guerre. Ces corps ont été enterrés au cimetière GENOCOST, situé dans le village de Kibati, territoire de Nyiragongo.

La cérémonie officielle des derniers hommages s’est tenue au stade de l’Unité à Goma, où les corps des victimes, décédées dans divers camps en raison de conditions de vie déplorables telles que la famine, les maladies, les assassinats par balles, et les noyades, ont été rassemblés.

Depuis 1996, la guerre dans l’est de la RDC a causé plus de dix millions de morts et déplacé cinq millions de personnes. Selon le président des camps de déplacés des sites de Kanyarutshinya, plus de 1300 personnes déplacées ont déjà été enterrées rien qu’au mois d’août dernier.

Outre les déplacés des guerres, des représentants des familles victimes de plus de 30 ans de tueries ont également profité de cette cérémonie pour pleurer leurs morts. Esther Kalinda Apendeza, fille d’un opérateur économique disparu en 1996, a exprimé dans son oraison funèbre la douleur de ces familles : « Je prends la parole pour dire à nous tous ici et au monde entier qu’il y a des familles comme la mienne, la famille Kalinda, qui n’ont pas pu enterrer [leurs proches], et il nous est difficile de dire ‘repose en paix, papa’, car son âme continue d’errer. Nous demandons au gouvernement, et à la ministre ici présente, de nous octroyer un endroit, ne serait-ce qu’une stèle, où l’on peut graver les noms de nos parents. Juste un endroit où l’on peut poser nos gerbes de fleurs. »

Chantal Chambu Mwavita, ministre congolais des droits humains, a marqué sa présence en réitérant l’engagement national à rechercher la justice et à restaurer la paix.
« En rendant hommage aux victimes, nous affirmons notre refus de l’impunité et notre détermination à construire un avenir de paix et de justice pour tous. La solidarité que nous démontrons aujourd’hui est nécessaire pour surmonter les défis que nous affrontons dans la recherche de la paix et de la justice », a-t-elle déclaré.

Cette triste cérémonie a paralysé toutes les activités socio-économiques, y compris la rentrée scolaire prévue ce 2 septembre 2024. De plus, une marche prévue contre le retour des forces kényanes dans les brigades de la MONUSCO a été étouffée par la police dans les quartiers Katoyi et Majengo.

Thierry Kayandi


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