Les 14 corps des casques bleus tanzaniens tués jeudi aux abords du pont semuliki en territoire de Beni ont été rapatriés hier lundi. C’est après une cérémonie d’hommage organisée sur place à Beni en présence de plusieurs autorités politico militaires.
L’on signale aussi des pertes dans les rangs des FARDC. Cette situation laisse perplexe certains élus provinciaux élus de la partie nord de la province. C’est le cas de Simon Kazungu. Pour lui, ce carnage est signe d’une menace sécuritaire qui pèse encore sur la population de Beni.
« Comment pouvez-vous comprendre que beaucoup d’éléments de la brigade d’intervention de la MONUSCO soient tués en un seul coup ? C’est-à-dire, c’est de la catastrophe maintenant pour notre population. C’est à partir de jeudi dernier qu’on a commencé à parler de cette histoire d’attaque conjointe FARDC et UPDF (armée ougandaise) contre les présumés ADF. Comment comprendre que c’est au même moment qu’il y ait ce carnage dans le camp des Tanzaniens qui sont venus nous secourir dans le cadre de la MONUSCO ? Est-ce qu’il n’y a pas un bureau quelque part où des gens seraient en train de planifier cette situation que nous traversons actuellement ? » s’interroge l’élu de la ville de Butembo.
Revenant sur des opérations conjointes entre les forces armées de la République démocratique du Congo, FARDC et l’armée ougandaise, UPDF, pour pacifier Beni, Simon Kazungu précise que les réalités du passé doivent servir de leçons aux dirigeants congolais. Il n’est pas question d’envisager une telle stratégie mais souhaite plutôt que les opérations que mènent les soldats congolais aux côtés des casques bleus soient revisitées puis renforcées.
« Je ne peux jamais être d’accord avec cette histoire d’union des forces entre les FARDC et UPDF pour combattre les présumés ADF dans la région de Beni. Les éléments ougandais ont été sur notre territoire depuis 1996 avec l’AFDL. Ils sont repartis en 2003. Sont-ils plus forts que les FARDC et la MONUSCO. Il faut envisager des stratégies nouvelles en vue de pacifier la région de Beni. Le réseau qui planifie toutes ces attaques doit être aussi démantelé, bien sûr, grâce à la franche collaboration entre les services de sécurité et la population. Le procès sur les tueurs de Beni doit également établir les responsabilités des uns et des autres » conseille-t-il.
Pour rappel, le représentant adjoint du secrétaire général des nations unies en RDC ainsi que l’ambassadeur de la Tanzanie en RDC se sont rendus dimanche à Beni en vue d’évaluer la situation et planifier la riposte contre les ADF, présumés auteurs de cette attaque, première du genre subie par la force onusienne en RDC.
Jonathan Kombi
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