Groupe de presse La République

Massacres de Beni : ‹‹ Nous en avons le Ras-le-bol ››, Poème de Hubert Masomeko

Massacres-de-Beni

Depuis plus de 4ans, la population de Beni (Nord-Kivu) est victime des tueries récurrentes attribuées aux présumés rebelles ougandais des Adf. La société civile de cette région parle de 3 000 civils tués depuis le début des massacres en 2014.

Pour faire entendre leurs voix, les forces vives et différents mouvements citoyens multiplient les actions citoyennes pacifiques notamment les journées villes mortes, les grèves, le sit-in, les manifestations etc.

Mais d’autres jeunes ont développé d’autres voix pour faire entendre les cris d’alarmes de la population de Beni auprès de décideurs nationaux et internationaux. C’est le cas de ce jeune poète écrivain Hubert Masomeko.

Au lendemain de l’attaque qui a coûté 9 personnes à Mbau dans la région de Beni territoire, ce jeune écrivain, originaire de la région de Beni, décide d’écrire un poème pour d’interpeller les autorités à prendre des mesures nécessaires afin de stopper les massacres dans la région de Beni.

Le Groupe de presse la République vous propose les verres de ce poète intitulé :

Massacres à Beni : Nous en avons le Ras-le-bol

‹‹ Je dis non à cette comptabilité macabre
Depuis 2014, nous avons vu les convois funèbres
Défiler dans nos rues à une allure lugubre
Jusques là, l’identité de l’assaillant est sobre

Les enfants sont amputés et les femmes violées
Les hommes sont kidnappés et mutilés
Les biens de la population sont emportés
Par ces rebelles cupidement exhorbités

La vengeance tente de gagner nos cœurs
La voix de la tolérance est au bout de se taire
Car nous assistons insensément au carnage de nos frères
Avec les promesses des politiques, suis débordé des rancœurs

Je suis fatigué de la dangerosité de la machette
Je ne veux plus de la méchanceté de la gâchette
Maintenant l’heure est au cessez-le-feux
Pourque nous enchantions nos belles fées

Beni doit tourner la page sombre de son histoire
La paix doit y être établie pour chérir l’espoir
Dans l’âme de ce peuple longtemps massacré
Et toute une humanité nullement agressée

Beni à besoin de la paix
Nous voulons promouvoir la paix et ensevelir l’épée
Afin de lutter contre la faim
Et travailler pour de nobles fins

Je prie la paix à beni et partout
Notre diversité constitue un atout
La richesse de notre sol est une opportunité
Que nous devons exploiter dans la tranquillité

Nous voulons effacer ce triangle de mort
Pour ce faire, les aïeux sont d’accord
Pourvu que nous prenions cette lutte à bras-le-corps
Car le plus important c’est la vie de nos frères d’abord

Toi, qui garde silence face à ces crimes
Tu fais semblant de ne pas écouter le chant des armes
Un jour, tu rendras compte de ce que tu fais de ce problème
Là, tu comprendras que t’es aussi sur l’enclume

Plus de 5ans de carnage, on en a assez
Plus de 5ans de pillage, on en a assez
Plus de 5ans de cambriolage, on en a assez
Alors, il faut que ça cesse!!! ››.

Plusieurs analystes indépendants dans la région de Beni s’accordent avec ce jeune poète que la question de Beni mérite une attention particulière du Gouvernement congolais et de la communauté internationale. Le silence des autorités congolaises face à cette question accentue les doutes dans le chef de la population d’où certains habitants parlent ‹‹ d’un silence coupable du gouvernement congolais et de la communauté internationale ››.

Asaph LITIMIRE


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