Affrontements ces trois derniers jours entre les FARDC et la coalition APCLS Nyantura dans les localités de Kitshanga et Mweso en territoire de Masisi, la coordination de la société civile du Nord Kivu monte au créneau.
Dans un entretien avec media en ligne LAREPUBLIQUE.NET ce samedi, le Président de la structure citoyenne dénonce le soutien des ex éléments M23 à cette coalition dans le soit disant but de déstabiliser le pouvoir de Kinshasa. Thomas d’Acquin Muiti évoque pour preuve, la réunion tenue récemment à Kampala entre membres des groupes armés pour cette fin. Il invite les jeunes à ne pas céder à la ruse de l’ennemi de la République.
La République : quelle analyse faites-vous de la coalition APCLS-Nyantura pour combattre les FARDC, deux groupes armés qui, pourtant, se battaient il y’a peu dans le Masisi ?
Thomas d’Acquin Muiti : Je vous ai annoncé depuis quelques jours, cette réunion qui avait eu lieu le 25 mai dernier à Kampala entre quelques éléments ex rebelles de ce pays (M23) et les membres des groupes armés que vous appelez nationaux. Et de cette réunion, je vous le rappelle, il a été conclu une alliance contre nature entre les groupes armés qui se disent, pour fragiliser le pouvoir de Kinshasa, il faut coaliser et s’attaquer aux FARDC. Je vous ai également annoncé que, comme ceux qui ont accompagné cette rencontre étaient des congolais avec à côté d’eux, quelques éléments rwandais, le gouvernement rwandais s’est rendu compte qu’il y avait un problème qui devait se poser. Et voilà pourquoi, le gouvernement utilise cet adage, s’il y a des singes qui ravagent votre champ de maïs, prenez un de ces singes-là, faites-le porter une cloche, et tous les autres fuiront. C’est comme ça que le Rwanda a pris l’initiative de coaliser avec les groupes armés congolais pour s’attaquer aux autres groupes armés d’une part. Et d’autre part, un autre groupe armé va s’attaquer aux FARDC.
La RP : dans quel but, selon vous, le Rwanda jouerait-il ce jeu-là ?
Th. M : C’est contre nature. Les groupes armés nationaux sont manipulés et utilisés sans savoir pourquoi. J’ai toujours dit aux groupes armés qui se disent nationaux ou congolais, qu’ils ont perdu le repère. Ils sont entrain de chasser un animal qu’ils ne connaissent pas. Aujourd’hui, ils se sont trompés d’ennemi puisque ce ne sont pas les petites attaques de Kitshanga et Mweso qui vont fragiliser le pouvoir de Kinshasa. Ce ne sont pas ces attaques qui vont faire que KABILA démissionne ou quitte le pouvoir. Donc, ils se sont trompés de cible.
La RP : est-ce qu’on peut conclure qu’il y aurait à Masisi une coalition entre les ex M23 et les groupes armés opérant dans la zone ?
Th. M : ce n’est pas à écarter. C’est un élément important qu’il faut noter. Donc, il y a une coalition contre nature entre les groupes nationaux qui ont oublié l’objet pour lequel ils ont été créés. Ils ont été créés pour protéger leur terroir et non pas pour combattre le pouvoir en place. Je pense qu’ils se trompent d’objectif et les victimes ce ne sont pas les familles de ceux qui sont à Kinshasa. C’est leur propre famille. C’est nous même qui en souffrons. C’est qui s’est passé à Mweso et Kitshanga, les gens sont en train de se déplacer, d’autres meurent, mais il n’y a aucun membre de la famille de Joseph Kabila. Ce sont nos propres familles qui sont en train d’en pâtir.
La RP : quels sont les derniers éléments que vous avez au sujet de Kitshanga et Mweso ? Avez-vous un quelconque bilan ?
Th. M : vous savez qu’il y a déjà des familles qui se sont déplacées et qui sont présentement à l’hôpital, d’autres à la CBCA pour tenter de se protéger. Je ne sais pas si ce sont des familles des ministres et des députés qui sont à Kinshasa. C’est plutôt les familles de ces jeunes-là qui font la guerre. Le bilan est lourd. Il y a eu des morts parmi la population civile. Ceux qui se déplacent, ceux qui meurent, ceux qui ne vont pas aux champs, ceux qui ne vont pas étudier, … ce sont les propres familles de ces gens-là.
La RP : comment entrevoyez-vous la solution à ce problème ?
Th. M : il faut que les jeunes gens reviennent à la raison pour dire, est ce que réellement c’est ça la cible ? Allez à Masisi, regardez dans quel état se trouvent les routes. Des rivières transportent les gens parce qu’on n’a pas planté n’infuse qu’un seul arbre. Et on se contente avec son arme croyant que c’est celle-là la solution. L’arme ne va pas construire notre pays. Il n’y a que les activités concrètes, les actions que nous allons mener. Se mettre au travail. Transformer l’arme en houe, c’est ce qui va nous amener la paix et le développement. Si nous voulons construire chez nous, c’est maintenant. C’est que nous devons léguer à nos générations futures, c’est la paix. Et la paix signifie jeter l’arme. Donc, ces jeunes gens-là devraient me comprendre et déposer les armes. Ne pas s’entre manger et ne pas s’attaquer aux FARDC car l’ennemi est ailleurs. C’est celui-là qui nous manipule que nous devrions considérer comme notre ennemi car c’est bien lui qui ne veut pas que nous puissions construire notre pays.
La REPUBLIQUE : La république vous remercie
Thomas d’acquin Muiti : C’est moi qui vous remercie
Jonathan Kombi
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