La presse de la province de l’Ituri observera trois journées sans information, du mardi 30 décembre au jeudi 01 janvier 2025, en signe de deuil, de protestation et d’alerte. Cette décision forte et symbolique a été prise à l’unanimité par l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC/Ituri) et Journaliste en Danger (JED), à la suite de l’assassinat brutal de Thierry Banga Lole, journaliste à la RTNC/Ituri.
Dans un communiqué conjoint, les deux organisations professionnelles dénoncent un crime odieux de trop contre un homme de médias, dans un contexte sécuritaire déjà fragile, marqué par l’impunité et la recrudescence des atteintes à la liberté de la presse en Ituri.
Un choc pour la corporation journalistique
Thierry Banga Lole, journaliste engagé et connu pour son professionnalisme, a été lâchement assassiné dans des circonstances encore non élucidées. Sa mort plonge la presse iturienne dans l’émoi et ravive les inquiétudes sur la sécurité des journalistes, souvent exposés aux menaces en raison de leur travail d’information au service de la population.
Pour l’UNPC et JED, ce drame constitue une ligne rouge franchie. « Il est inadmissible que des journalistes continuent à payer de leur vie l’exercice d’un métier pourtant protégé par la Constitution et les conventions internationales », souligne le communiqué.
Trois jours sans information : un signal d’alarme
Durant ces trois journées, aucune information ne sera produite ni diffusée par les médias de l’Ituri : radios, télévisions, presse écrite et médias en ligne. Cette action vise à interpeller les autorités provinciales et nationales, ainsi que la communauté internationale, sur la gravité de la situation sécuritaire des journalistes.
Les organisateurs exigent notamment :
l’ouverture immédiate d’enquêtes sérieuses et indépendantes ;
l’arrestation et la poursuite des auteurs matériels et intellectuels de cet assassinat ;
la mise en place de mesures concrètes de protection des journalistes en Ituri.
Un combat pour la liberté de la presse
Au-delà de l’hommage rendu à Thierry Banga Lole, cette décision collective traduit la détermination de la presse iturienne à ne pas se résigner face aux violences. « Se taire pendant trois jours, c’est parler plus fort contre l’impunité », résument plusieurs journalistes contactés à Bunia.
L’UNPC et JED préviennent que d’autres actions plus radicales pourraient suivre si aucune réponse crédible n’est apportée par les autorités compétentes.
En Ituri, le silence annoncé des médias sonnera comme un cri de détresse, mais aussi comme un appel pressant à la justice, afin que la mort de Thierry Banga Lole ne vienne pas allonger la liste déjà trop longue des journalistes tombés dans l’exercice de leur métier en République démocratique du Congo.
Par Valéry Mukosasenge | Groupe de Presse la République
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