Selon son chronogramme publié le mercredi dernier, c’est aujourd’hui mardi 13 août que le Premier ministre remettra la mouture de son Gouvernement au chef de l’Etat. Quitte à ce dernier de procéder à d’ultimes arbitrages.Pour nombre d’observateurs rd congolais, ce jour est celui de tous les suspenses. L’adrénaline devrait monter dans les différents états-majors des partis et regroupements politiques. Car, sauf changement de dernière minute, c’est aujourd’hui mardi que le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, entre en scène.
Après la série de consultations par le Premier ministre et la réception dimanche par ce dernier, des listes des candidats ministrables du FCC et du CACH, c’est autour du chef de l’Etat de scruter, à la loupe, la première mouture du Gouvernement que lui transmettra le Premier ministre.A priori, pas si sûr que tous ceux qui figurent sur la liste soient retenus. On pourrait s’attendre à ce que la copie que le Premier ministre remettra au Président de la république, subisse une opération chirurgicale. A l’instar d’un professeur, FATSHIpourra recaler tel candidat et laisser passer tel autre. Car, la Constitution lui reconnait cette prérogative de nommer ou de relever le cas échéant, de leurs fonctions-selon le cas- les membres du Gouvernement. Et donc, le Chef de l’Etat va devoir procéder à des arbitrages dans chaque camp, au cas où il l’estime nécessaire. C’est à lui que revient le dernier mot.
Comme qui dirait, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba propose, Fatshi dispose.Nommé depuis le 20 mai dernier, Sylvestre Ilunga n’a toujours pas de Cabinet. Après l’accord de formation d’un Gouvernement de coalition CACH-FCC, signé le 29 juillet dernier à Kinshasa, le nouveau chef de l’Exécutif national a réceptionné le dimanche 11 août, les listes contenant les propositions des ministrables des deux familles coalisées. Aux termes de l’accord de Kempinski Fleuve Congo Hôtel, les deux parties ont convenu et arrêté de procéder à la formation d’un Gouvernement de 65 membres, non compris le Premier Ministre. Parmi lesquels 48 ministres et 17 vice-ministres. La clef de répartition prévoit 42 postes pour le FCC et 23 portefeuilles pour son partenaire CACH.
UN GOUVERNEMENT DES VAINQUEURS DES ELECTIONS
Ce n’est pas un gouvernement sui generis, mais un Cabinet qui devrait traduire les résultats des élections législatives comme dans tout régime sémi-présidentiel. Tout le problème, c’est qu’en dépit de cette base de partage sans équivoque, des associations des jeunes, des femmes, des acteurs de regroupements de la Société civile, des coteries nées de génération spontanée, réclament leurs quotas au sein du Gouvernement en gestation. Dès lors qu’il ne s’agit pas d’un gouvernement corporatiste, à partir du moment aussi que l’Accord de Kempinski Fleuve Congo Hôtel ne prévoit pas de quotas additionnels, des observateurs se demandent quelle formule utiliser pour répondre à ces différentes requêtes.Sans aucune prétention de se substituer aux deux principaux ayants-droit, plus d’un analyste pense, cependant, que si ces mouvements associatifs ont des demandes à formuler, c’est soit au FCC, soit au CACH qu’ils doivent s’adresser. Et donc, il appartient à ces deux plateformes, d’examiner les différentes sollicitations et voir, dans quelle mesure ponctionner sur la part qui leur revient. Sinon, toutes les revendications sont nulles et non avenues. Pour ne pas dire classées sans suite.Le mieux à faire pour ces différentes catégories sociales, serait d’adhérer carrémentau CACH ou au FCC à qui le peuple a confié le mandat de 5 ans pour diriger le pays.
Le Premier Ministre ne dispose pas d’un quota additionnel pour embarquer les autres catégories sociales.A priori, ces demandes sont à considérer comme étant des ambitions légitimes de tout Congolais qui en a le profil, de devenir membre du Gouvernement. Mais ici, ceux qui veulent intégrer le Gouvernement ignorent superbement le contexte politique qui a donné naissance au premier Cabinet de l’ère Fatshi. C’est dire beaucoup n’ont pas assimilé le sens à donner aux consultations entreprises par Ilunga Ilunkamba depuis le 7 août. Ce n’est pas le Premier ministre qui désigne les membres du Gouvernement à soumettre à la nomination par le Président de la République. Le jeu a déjà été fait, depuis le 29 juillet avec l’accord de gouvernement intervenu entre les deux plateformes. Seuls les plénipotentiaires du CACH et FCC peuvent faire quelque chose pour les demandeurs.En un mot comme en cent, les portes d’entrée au futur Gouvernement semblent ferméesdevant quiconque ne faisant partie ni du FCC ni du CACH.On rappelle qu’à l’issue des élections du 30 décembre 2018, le peuple congolais a élu, Président de la République, le candidat du CACH et accordé au FCC, une très large majorité tant à l’Assemblée nationale, au Sénat que dans les Assemblées provinciales.
RENCONTRE HIER AVEC LES DG DES SERVICES D’ASSIETTE
Une semaine après l’accord CACH-FCC, le Premier ministre a ouvert, depuis le 7 août courant, les consultations avec les représentants des forces vives de la nation. Hier lundi 12 août, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a poursuivi ses échanges. Il a reçu entre autres, les directeurs généraux des principaux services d’assiettes à savoir la DGDA, la DGRAD et la DGI, a appris FDA des sources de la Primature.Soucieux de se rapprocher davantage des préoccupations et des aspirations du peuple congolais, le Premier ministre a rappelé, au cours de chacune des séances, que la rencontre du jour avait pour objet de recueillir les propositions constructives des représentants des forces vives de la nation quant à l’action et au programme du gouvernement en cours de formation. Ce n’est pas tout. Et pour que personne ne l’ignore, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a fait savoir que le choix des ministrables se fera au regard des critères définis de commun accord par les deux plateformes politiques de la nouvelle Majorité parlementaire (CACH-FCC), et publiés lors de l’ouverture officielle des consultations.Malheureusement, le Premier ministre ne semble pas être bien compris. Car la plupart de ses hôtes vont le voir en demandeurs d’emploi. Oubliant que ce n’est pas un gouvernement d’union ou de très large union nationale, mais celui des vainqueurs des élections du 30 décembre 2018. C’est le cas des jeunes qui réclament un quota de 40%, tout en insistant sur la présence de 2 jeunes au moins dans chaque cabinet ministériel. Didier KEBONGO
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