il n’y a pas que la guerre à Goma la 3ᵉ édition de formation des jeunes stylistes-modélistes clôturée en beauté
Réputée pour son instabilité depuis plus de trois décennies de conflits, la ville de Goma, connue aussi pour sa propreté et sa créativité, continue de prouver sa résilience autrement : par la mode. Ce jeudi 6 novembre, Alinda Fashion Academy a clôturé en apothéose la troisième édition de sa formation de jeunes stylistes et modélistes, un rendez-vous placé sous le signe de l’espoir et du talent made in DRC.
« L’homme peut passer deux jours sans manger, mais jamais un seul jour sans s’habiller. Même si le pays traverse des crises, nous, les jeunes, ne devons pas croiser les bras. Nous sommes une jeunesse forte, résiliente et tournée vers un avenir meilleur »,
a confié le styliste Kamo Augustin, l’un des formateurs de l’académie.
Une jeunesse créative malgré les défis
D’après les encadreurs, la principale difficulté rencontrée par les apprenants reste le manque de moyens financiers pour se procurer le matériel nécessaire à leur apprentissage, un obstacle plus marqué que lors des deux précédentes éditions.
Malgré cela, la cérémonie de clôture a ébloui le public : des mannequins vêtus de robes de soirée longues, perlées et élégantes ont défilé fièrement devant un public conquis.
Chaque étudiante de deuxième année devait, à la fin de ces trois mois de formation, concevoir une robe de luxe sur mesure, symbole de la maîtrise acquise.
Un savoir-faire congolais aux tissus étrangers
La République Démocratique du Congo, autrefois dotée d’une véritable industrie textile, peine encore à produire ses propres tissus. Les créations présentées à Goma ont donc été réalisées à partir de tissus importés.
« La plupart de nos clientes nous demandent des modèles inspirés de la Tanzanie ou du Nigeria, car leurs tissus sont plus accessibles sur le marché. Mais certains clients fiers de leur identité culturelle nous sollicitent pour des créations 100 % congolaises et nous les réalisons avec fierté », explique une finaliste.
Vers une mode 100 % congolaise
Pour Sarah Lusenge, formatrice à Alinda Fashion Academy, la prochaine étape est claire : valoriser les tissus congolais.
« Nous n’en sommes qu’à la troisième promotion, mais à l’avenir, nous comptons promouvoir les tissus de notre pays, à l’instar de ce qui se fait déjà à Kinshasa »,
a-t-elle déclaré, citant en exemple la Kinshasa Fashion Week 2025, qui avait mis en lumière l’artisanat et les matières locales.
Deux niveaux de formation, une même passion
L’académie organise deux cycles :
La première classe, destinée aux débutants en couture ;
La seconde, réservée à ceux qui souhaitent devenir de véritables stylistes-modélistes capables de concevoir des pièces uniques issues de leur imagination.
Pour clore l’année en beauté, un grand défilé de mode et une soirée de gala sont prévus le 30 décembre 2025, une vitrine parfaite pour célébrer la créativité des jeunes stylistes de Goma.
Par Thierry Kayandi| La République
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