Groupe de presse La République

Goma : La Culture pour soulager la peine des proches des victimes de l’insécurité

 

Les danseurs congolais et rwandais à la maison des jeunes

A l’occasion de la journée internationale de la paix, célébrée chaque 21 Septembre, les artistes, les opérateurs culturels, les journalistes… et les blogueurs de Habari RDC se sont mis ensemble pour discuter sur la criminalité récurrente dans la ville de Goma à la Maison des jeunes. L’objectif de cette rencontre culturelle était d’exprimer la solidarité et d’apporter un réconfort aux familles des victimes de l’insécurité à travers les différentes œuvres artistiques.
Chaque jour dans la ville de Goma, au moins une personne est tuée, battue, dépouillée de ses biens ou blessée par des bandits armés Plusieurs messages ont été adressés par les artistes malgré l’absence totale des officiels. Dans sa musique (SLAM), Ben Kamuntu, un jeune artiste dénonce la précarité de la vie quotidienne de la population de Goma caractérisée par l’insécurité, le non accès aux services d’éducation, aux soins de santé, à l’électricité et à l’eau et surtout la restriction de la liberté d’expression, pourtant gage de toute démocratie.
A la Maison des jeunes, lieu de la manifestation, les invités passent par « l’espace mémorial », un stand où chacun exprime son chagrin en déposant soit une fleur soit allume une bougie trouvée sur place. Dans ce stand, on voit une dizaine des photos de personnes assassinées à la suite de l’insécurité. Parmi ces photos, on pouvait remarquer celles de : Robert Chamwami Shalubuto, journaliste à la RTNC, tué en 2014 ; Maisha Bifuko Frédéric, un greffier étranglé au mois de Juillet et celle de l’enfant Charles, retrouvé mort au quartier Kyeshero après son kidnapping…..
Des messages interpellateurs
La soirée a été mouvementée lorsqu’apparait un jeune SLAMER, Ben Kamuntu, avec des phrases interprétatives déclare :  » Nous jeunes, qui représentons plus de 80 % de la population congolaise active, nous ne pouvons pas avoir peur de réclamer nos droits. Nous devons avoir la capacité de dire non au système tyrannique qui agasse la démocratie. Car la solution du Congo ne viendra pas du ciel, mais de nous jeunes car nous constituons une force. C’est pourquoi, nous devons éveiller nos conscience ». TRINITA PACIFIQUE, un groupe musical dit combattre l’insécurité par le tam-tam et non par les coups des balles : » Nous sommes fatigués avec les guerres « . Pour sa part, l’artiste comédien Ramazani Mpuruta dit Sulukutu, interpelle les jeunes sur la sexualité responsable pour ne pas compromettre son avenir en devenant trop tôt mère ou père et pour éviter les maladies sexuellement transmissibles.
Bellamy Paluku, président de BELAZIK Asbl, organisation responsable de la manifestation, pense que cette journée a réussi car elle a permis de consoler les familles des victimes de l’insécurité. Cependant, la cérémonie a été marquée par l’absence totale des autorités officielles, qui ont brillé par leurs excuses. Et pourtant, elles pouvaient suivre les différents messages pour chercher les pistes des solutions à l’insécurité.

Dieudonné Mango


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