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Félix Tshisekedi choisit Aimé Boji pour succéder à Vital Kamerhe à la tête de l’Assemblée nationale

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a tranché. Après plusieurs jours de consultations internes au sein de l’Union sacrée de la Nation (USN), il a désigné Aimé Boji Sangara, ancien ministre de l’Industrie, comme nouveau président de l’Assemblée nationale. L’annonce officielle a été faite ce mercredi 29 octobre 2025 à Kinshasa par le professeur André Mbata, secrétaire permanent et porte-parole de l’Union sacrée, lors d’une conférence de presse très attendue par la classe politique et l’opinion publique.

Ce choix intervient à l’issue d’une réunion stratégique présidée le même jour par le Chef de l’État, en présence des douze candidats issus de la plateforme majoritaire. Ce conclave, tenu dans une atmosphère à la fois studieuse et tendue, devait permettre de départager plusieurs personnalités influentes de la majorité, toutes désireuses de briguer la présidence du bureau définitif de la chambre basse. Le chef de l’État a finalement opté pour Aimé Boji, un profil jugé rassembleur, compétent et expérimenté dans la gestion publique. Ancien ministre de l’Industrie dans le gouvernement Suminwa II, Boji a marqué son passage par une approche pragmatique du développement industriel, insistant sur la valorisation du made in Congo et la redynamisation du tissu productif national.

Élu député national de Walungu, dans la province du Sud-Kivu, sur la liste de la plateforme AA/UNC de Vital Kamerhe, Aimé Boji a toujours été considéré comme un cadre politique rigoureux et ambitieux. Sa démission volontaire du gouvernement, le 20 octobre dernier, pour se consacrer à cette compétition interne, a été saluée comme un acte de responsabilité et de respect des principes démocratiques. Ce départ du gouvernement, interprété à la fois comme un signe d’émancipation politique et de loyauté envers les institutions, a néanmoins suscité des remous au sein de son parti d’origine, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), en raison de ses relations distendues avec son ancien leader, Vital Kamerhe. Plusieurs sources indiquent que le choix de Boji n’a pas fait l’unanimité au sein de cette formation, mais le président Tshisekedi, soucieux de maintenir la cohésion de sa majorité, a assumé cette décision au nom de la stabilité institutionnelle et de l’équilibre régional.

Politiquement, ce choix s’inscrit dans une logique d’équilibre géopolitique au sommet de l’État. Après le départ de Kamerhe, lui aussi originaire du Sud-Kivu, Félix Tshisekedi a préféré garder cette province au cœur du dispositif politique national, tout en introduisant une nouvelle génération de leaders au sein de la direction parlementaire. Cette continuité régionale vise à préserver l’équilibre entre les différentes composantes de l’Union sacrée, où les questions d’origine, d’équilibre entre l’Est et l’Ouest, ainsi que de représentativité, demeurent sensibles. En nommant Aimé Boji, le chef de l’État envoie aussi un message clair : celui d’une fidélité récompensée et d’une confiance renouvelée envers les cadres qui incarnent la discipline, la stabilité et la compétence technocratique.

La désignation d’Aimé Boji ouvre une nouvelle ère pour la chambre basse du Parlement. Sa mission sera lourde de responsabilités : restaurer la discipline parlementaire, renforcer le contrôle de l’action gouvernementale, rétablir la cohésion au sein d’une majorité parfois traversée par des tensions internes, et surtout rapprocher davantage le Parlement des aspirations du peuple. Les attentes sont fortes, tant au sein de l’opinion publique que des institutions, sur la capacité du nouveau président à concilier fermeté, ouverture et efficacité dans la gestion du débat politique.

La cérémonie d’investiture d’Aimé Boji Sangara pourrait intervenir dans les prochains jours, après la validation officielle par le bureau provisoire de l’Assemblée nationale. En attendant, les réactions fusent déjà dans la capitale, entre satisfaction dans les rangs de l’Union sacrée et prudence au sein de l’opposition. Une chose est sûre : avec cette décision, Félix Tshisekedi confirme sa volonté d’imprimer sa marque dans la recomposition du leadership institutionnel congolais, à quelques mois des grands défis politiques et économiques qui attendent la République démocratique du Congo.

Valéry Mukosasenge


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