Lors de sa conférence de presse aux USA où il a séjourné du 3 au 5 avril, le Président congolais Félix Tshisekedi, a promis de « déboulonner le système dictatorial en RDC ». Cette déclaration du chef de l’Etat a fortement déplu à ses alliés du FCC qui ont vigoureusement réagi, la qualifiant de « propos militants ».
Dans une interview diffusée par la Voix de l’Amérique hier mardi 9 avril, Félix Tshisekedi a expliqué ce qu’il voulait dire par » déboulonner le système dictatorial en RDC « . Le chef de l’Etat précise qu’il s’agit de mauvaises pratiques du passé auxquelles il fait allusion et non des individus.
« Je veux m’attaquer à tout ce qui a avilit le citoyen congolais et qui a contribué à affaiblir le développement de notre pays. Toutes ces antivaleurs de corruption, de violation des droits de l’homme, de brimades, toutes ces habitudes qui consistaient à traquer les opposants parce qu’ils avaient émis un son contraire par rapport aux autorités du pays, si nous allons dans cette coalition avec le FCC, c’est autour de ces principes que je viens de vous étayer ici. Ce n’est pas autour de ce qu’ils faisaient avant », explique Félix Tshisekedi qui fait ainsi l’exégèse de son oral.
Pour le successeur de Joseph Kabila, ce n’est pas des problèmes individuels avec qui que ce soit. Seulement voilà. Quoiqu’il dise, quoiqu’il fasse comme déclaration, cela ne dépend pas de ce que lui entend. Mais bien de ce que l’autre perçoit.
Quand depuis les USA, il déclare qu’il va « déboulonner le système dictatorial », ça laisse le partenaire FCC perplexe. Car on ne peut pas comprendre que ce soit cette même dictature qui a organisé les élections générales de décembre 2018 dont il est l’heureux vainqueur. Alors qu’il est connu de tous que dans un système dictatorial, « on n’organise pas les élections pour perdre » !
Par ailleurs, un système dictatorial peut aussi comprendre des éléments de gouvernance positive. A l’instar du système en place à Kigali, ou de celui qu’a connu la Tunisie sous Ben Ali. Maladresse ? Toujours est-il que Fatshi disqualifie son partenaire au détour d’une déclaration. Le président aurait parlé comme d’habitude, de sa détermination à combattre la corruption, à lutter contre les antivaleurs, bref moraliser la vie politique que personne ne lui aurait fait grief.
Mais ici, il est dans la gestion politique. Par ses propos, le chef de l’Etat a mis mal à l’aise son partenaire du Front commun pour le Congo. D’aucuns estiment que dans sa position actuelle de chef de l’Etat, FATSHI devrait faire siens les adages: « le silence est d’or, la parole est d’argent » ou « toute vérité n’est pas bonne à dire « . Cet impératif se double du fait qu’il doit composer avec le camp qu’il a combattu hier.
A lui donc de ne pas blesser certaines susceptibilités. Par ricochet, la même attitude devrait être celle du chef de file du FCC, conseillent les observateurs. Même s’il est vrai que Joseph Kabila n’a pas coutume de beaucoup parler. Ce qui, en l’occurrence, n’est pas une mauvaise chose.
Le chef de l’Etat devrait savoir que lui et ses partenaires sont liés. La logique de la coalition commande que les uns soient solidaires avec les autres. Didier Kebongo
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