Enfin la RDC vient d’être délistée parmi la série onusienne des pays indexés dont les armées recrutent des enfants soldats. Le rapport du Secrétaire Général des Nations Unies en son point 246 le précise.Plusieurs fois cité dans différents documents de l’ONU et pointé du doigt par des ONG qui militent contre l’utilisation des enfants soldats,notre pays en avait fait les frais sur l’échiquier international.La récente victoire par le délistage sur ce phénomène mérite qu’on s’y attarde un peu mieux pour comprendre quels sont les enjeux pour la RDC.
Il n’est un secret pour personne que l’Est de la RDC offre depuis quelques années le théâtre d’une zone où les seigneurs de guerre s’illustrent par des opérations militaires de tout genre.Pour arriver à leur fin, ces derniers utilisent les enfants soldats dans leurs rangs. Enrôlés ils sont mis au-devant des opérations pour remplir des missions très risquées au péril de leurs vies.Ce phénomène n’est pas propre à la RDC. D’autres pays, hélas, l’ont vécu ou le vivent encore, tel le Libéria, le Soudan, la République Centrafricaine, etc. Cette déviance guerrière est condamnée par la communauté internationale, d’une manière générale et ces contrées sont considérées comme des pays peu fréquentables.
Pour revenir à la situation de la RDC, il faut reconnaitre que la volonté politique à pris le devant pour arriver à bout de cette triste réalité. En premier lieu, le Chef de l’Etat Joseph KABILA KABANGE, qui a fait de la réorganisation des FARDC son cheval de bataille et par la suite, il a, en Juillet 2014, créé des structures institutionnelles de monitoring, indépendantes de l’armée, pour lutter contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants soldats en RDC tel le BRP, créé au sein de son propre Cabinet, en vue d’avoir un regard impartial et développer des correctifs rapides.
Cela a porté du fruit, puisque le 05 octobre, les FARDC ont été rayées de la liste de l’ONU pour l’utilisation des enfants soldats, cela constitue une grande avancée tant sur le plan militaire, qu’une nette amélioration en matière de droit de l’homme et tout compte fait un point d’honneur sur le plan diplomatique.Ainsi, ce combat pour la réhabilitation de la RDC au travers de ses FARDC et PNC ne s’est pas déroulé seulement sur le terrain militaire, il faut reconnaitre que d’autres structures institutionnelles et spécialisées notamment le Ministère des Affaires Etrangères, le Ministère de la Justice, le Bureau du Représentant Personnel du Chef de l’Etat en charge de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants « BRP »,ont été d’un apport considérable.
Souvenons-nous qu’à la création du BRP, peu de congolais avaient donné crédit à cette structure qui plus est « dirigée par une femme », pour dialoguer avec « l’armée » assez virile. Pour la plupart, cela représentait une coquille vide, d’où le manque d’intérêt suscité chez les uns et les autres. Ce bureau du Représentant Personnel du Chef de l’Etat dans l’accomplissement de ses tâches s’est déployé partout tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays et a été partout où sa présence était nécessaire. Nous les avons vu créant des centres de réinsertion pour les enfants abimés par la guerre à Aru, Bunia et Rutshuru, ou tantôt aux côtés des épaules galonnées des FARDC à l’occasion des grandes campagnes d’éducation ou de démobilisation des enfants soldats : 1500 enfants ont bénéficié à ce jour de cette deuxième chance de réinsertion.
Présent dans différentes tribunes à travers le monde pour expliquer les efforts de la task force institutionnelle dédiée à cette cause ainsi que la situation des violences faites à la femme, la réalité des enfants soldats, les efforts consentis par l’Etat congolais pour l’amélioration de la prise en charge tant sur le plan judiciaire que la réintégration sociale et comment envisager des pistes de solutions pour enrayer ce fléau : l’identification biométrique des militaires et exclusion des enfants mineurs se portant volontaires pour l’armée, le partage des meilleures expériences par le guide pratique sur la réinsertion des filles soldats, la définition des standards opérationnels des critères d’âges, la collaboration avec les partenaires de la protection de l’enfance tels que l’Unicef, le CICR, etc.
La conjonction des efforts de toutes les différentes structures nationales sous le leadership de Son Excellence Monsieur le Président de la République a produit le meilleur résultat pour la RDC, les congolais espèrent qu’enfin, demain sera fait d’autres bonnes nouvelles en matière des violences sexuelles par exemple, pour effacer de la mémoire collective ce dicton qui avait fait dire que la RDC était la capitale du viol, l’image de marque de notre pays en dépend.L’avenir nous le dira.
Mupompa Tshibola
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