Dans une déclaration adressée à la presse nationale et internationale ce mercredi 26 novembre 2026, Mme Fanny Kaj Kayemb, Cheffe de Département Adjointe aux Finances de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), a présenté une analyse économique et politique de la zone sous contrôle du mouvement. Elle a rejeté la qualification d’“urgence humanitaire généralisée” dans leur territoire et accusé le gouvernement de Félix Tshisekedi de mener une “politique de manipulation”.
Mme Kaj Kayemb a expliqué que l’économie constitue selon elle un “système circulatoire” et que la priorité de l’AFC/M23 aurait été de “remettre de l’ordre” en mettant fin aux pratiques d’extorsion et au désordre fiscal dans les zones qu’ils administrent.
Elle a vivement contesté les cartographies humanitaires officielles, qu’elle estime utilisées pour “justifier des pressions politiques”, notamment autour de la réouverture de l’aéroport de Goma.
Selon elle, “l’urgence humanitaire n’est pas aussi grave dans l’espace libéré, mais plutôt dans l’économie nationale effondrée sous Félix Tshisekedi”. Elle affirme que les provinces réellement confrontées à des crises humanitaires importantes, telles que Kinshasa, le Kasaï, l’Ituri, le Haut-Uélé ou le Katanga, seraient “toutes sous contrôle du régime de Kinshasa”.
La fermeture des banques présentée comme “la seule vraie urgence”
Pour Mme Kaj Kayemb, la principale difficulté humanitaire dans les zones sous contrôle de l’AFC/M23 serait la fermeture des banques, qu’elle attribue à une décision du gouvernement central. Elle estime que cette mesure fragilise les populations locales et entrave la stabilité économique.
Concernant la réouverture de l’aéroport de Goma, elle affirme que la prudence du mouvement “n’est pas un refus de l’humanitaire”, mais plutôt une opposition à ce qu’elle qualifie de “manipulation économique et sécuritaire”.
L’AFC/M23 dit refuser toute instrumentalisation de la situation humanitaire par les “agendas politiques et militaires” du gouvernement de Kinshasa. Le mouvement affirme compter “particulièrement sur le gouvernement français et sur la communauté internationale” pour faire face à la problématique de la fermeture des banques. Il se dit également “ouvert, déterminé et prêt à coopérer avec tout partenaire sincère, dans la vérité, la cohérence économique et le respect de notre souveraineté”.
Enfin, l’organisation souligne qu’elle dispose de plusieurs sites permanents accueillant des populations retournées, affirmant qu’il n’y aurait plus de déplacés internes dans ses zones mais plutôt des habitants revenant chez eux.
Par Marasi Bénédicte Zoé | Groupe de Presse La République
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