Ils sont nombreux, en ville de Butembo (Nord-Kivu), des détenteurs des engins roulants qui protestent contre le bouclage des motos et véhicules sans documents de bord, lancé depuis lundi 1er novembre 2021, sur toute l’étendu de la province.
Certains des conducteurs détenteurs des motos et véhicules que nous avons rencontrés, ce vendredi 5 novembre en pleine circulation dans des rues de cette ville, et ne possédant pas des documents de bord, croient qu’il est inopportun au stade actuel d’accélérer le payement des dits documents.
Ils font cependant observer que la situation sécuritaire précaire qui caractérise le Grand-Nord du Nord-Kivu reste à la base d’une crise économique dans la ville où les sources de revenus dépendent essentiellement des milieux environnants.
Pour ces conducteurs particuliers et motards, le rétablissement de la paix dans les zones secouées par les atrocités des groupes rebelles locaux et étrangers dont l’ADF, serait une priorité de priorité pour les autorités afin de permettre aux assujettis de s’acquitter de leur devoir fiscal.
Ces conducteurs des engins roulants qui réclament la restauration de l’autorité de l’Etat sur différents axes routiers se disent ne pas être prêts pour payer ces taxes.
« Nous ne sommes pas vraiment prêts, suite aux tueries à Beni. Nos motos et véhicules sont brûlés là bas. Et voilà en passant que nous nous réfugions ici, on nous tracasse de payer la SONAS et d’autres taxes. Qu’ils finissent d’abord avec les massacres, nous ne sommes pas pour ce bouclage ! Comment payer les taxes en pleine souffrance, ce n’est pas possible. Les gens continuent à souffrir de l’autre côté, nous ne saurons pas nous en acquitter! Il y a une crise économique actuellement nous ne gagnons rien. Nous ne voulons rien que la paix à ces jours ! », indiquent certains détenteurs des motos et véhicules.
C’est un sentiment partagé par monsieur Shaffi Musitu, un jeune activiste pro-démocratie de Butembo. Celui-ci pense que le moment n’est pas choisi pour lancer cette opération, sur instruction du gouverneur militaire du Nord-Kivu, dans le cadre de recouvrement fiscal avant la clôture de l’exercice fiscal 2021.
Il estime à cet effet que le bouclage à peine lancé en ville devrait être suspendu tenant compte de la souffrance de la population locale.
« Cette période est-elle vraiment opportune dans cette zone menacée par l’insécurité de faire le bouclage, est ce nécessaire ? Nous vivons dans une période d’incertitude, il est même devenu difficile de trouver quelque chose pour le repas quotidien du soir. Il ne faudra pas que les responsables de ces services puissent perdre le sens humain. Ils doivent venir aussi en aide à cette population, qui continue à perdre espoir, » a martelé Shaffi Musitu.
Notons que depuis le lancement de cette opération de bouclage, une dizaine des motos ont déjà été saisies par les percepteurs des taxes puis remises au service de la police de circulation routière PCR/Butembo.
Mirembe.W
Articles similaires
En savoir plus sur Groupe de presse La République
Subscribe to get the latest posts sent to your email.