Comme Forum l’a annoncé dans ses deux dernières éditions, la session extraordinaire de l’Assemblée nationale s’est effectivement ouverte hier lundi 19 août, dans l’après-midi. Dans son discours d’ouverture, Jeanine Mabunda, Présidente de cette chambre basse du Parlement, a rappelé les deux points inscrits à l’ordre du jour de la dite session. A savoir : la validation des pouvoirs des suppléants des quatorze députés nationaux ayant opté pour des fonctions incompatibles avec le mandat de député national ainsi que de celle des députés nationaux proclamés élus par la Cour constitutionnelle sous l’arrêt RCE 1168/DN du 4 juillet 2019.
Par ailleurs, le numéro 1 de la chambre basse a rappelé à ses collègues que l’hémicycle reste le temple par excellence de la démocratie. » (…) Dans l’esprit du Constituant, c’est bel et bien au sein du Parlement que sont appelées à se manifester les vertus républicaines suivantes : la variété des visions, la diversité des opinions, la liberté d’expression, ainsi que l’émulation des intelligences « , souligne Jeanine Mabunda. Et d’ajouter : » C’est à nous tous réunis ici, dans cette Chambre, que revient la tâche de trouver les formules les mieux adaptées pour que prenne réellement sens, la double mission de l’Institution parlementaire. A savoir: Voter les lois et contrôler la gouvernance de l’Etat. « En réaction aux préoccupations des Congolais relayées par leurs élus, au cours des échanges de ces derniers avec le bureau de leur chambre, Jeanine Mabunda rétorque : » L’opportunité vous sera donnée de soumettre au Gouvernement, en toute responsabilité, ces différentes préoccupations lors du débat général consacré à l’audition de son programme en vue d’en trouver des solutions durables.
TRANSFORMER L’ACQUIS DE L’ALTERNANCE EN HABITUDE
Jetant un regard dans l’histoire politique lointaine de la RD Congo, la Présidente de l’Assemblée nationale rappelle que pour la deuxième fois dans l’Histoire de la République démocratique du Congo, on a vécu l’expérience d’un régime ou d’un système politique où le Président de la République et le Premier Ministre proviennent de deux regroupements politiques différents, ayant opté pour un projet commun pour le mieux-être de la République Démocratique du Congo. » Le passé ne peut servir qu’à éclairer le présent et à baliser le futur. Et les sages ajoutent que l’on ne peut garantir l’existence de toute une Nation uniquement avec son passé. Face à une réalité nouvelle, il appartient à ceux qui la vivent de proposer aussi des solutions nouvelles « , postule le numéro 1 de l’Assemblée nationale.Aussi, Jeanine Mabunda rappelle-t-elle par ailleurs, que c’est la première fois dans l’histoire de la RD Congo, un Président de la République sortant en fin de mandat, Joseph Kabila, a décidé de respecter scrupuleusement la Constitution, en passant pacifiquement le flambeau à son successeur élu. »
Dès lors, l’histoire nous donne, à nous tous, quelles que soient nos provinces et quels que soient nos partis politiques, obligation de fructifier cet acquis. Nous devons transformer cet acquis en habitude. Nous sommes tenus à tirer le profit le plus large de cette coutume, aussi bien pour la cohésion nationale, que pour la planification de la construction et le développement du pays au bénéfice de tous nos compatriotes « , exhorte Jeanine Mabunda.Evoquant l’engagement de l’Etat congolais dans la lutte contre la maladie à virus Ebola dans la partie Est du territoire national, la présidente de la Chambre basse du parlement ne tarit pas d’éloge à l’expertise nationale. » J’apprécie à sa juste valeur les efforts entrepris par l’expertise nationale, les leaders communautaires, et les autorités politiques sous l’impulsion du Président Tshisekedi. De même, je salue l’action menée par les avancées enregistrées, qui je l’espère, amèneront à l’éradication de cette grave épidémie « , conclut-elle. Ci-dessous, l’intégralité de son discours.
Grevisse KABRELDISCOURS DE LA PRESIDENTE DE LA CHAMBRE BASSE, JEANINE MABUNDA LIOKO MUDIAYI, A L’OUVERTURE DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE
Honorables Membres du Bureau de l’Assemblée Nationale ;Honorables Députés nationaux et Chers Collègues;Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,A la demande du Président de la République et en application des dispositions des articles 116 de la Constitution et 65 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, j’ai signé, au nom du Bureau, la Décision n°004/CAB/P/AN/JML/2019 du 15 août 2019 portant convocation de l’Assemblée nationale en Session extraordinaire.La convocation de la présente Session a été justifiée par la nécessité de permettre à notre Chambre de procéder, d’une part, à la validation des pouvoirs des députés nationaux et, d’autre part, à l’audition du programme du Gouvernement, suivie de son investiture.Chers Collègues,Comme j’ai eu à l’annoncer dans mon discours de clôture de la Session ordinaire de mars 2019, la présente session va procéder à la validation des pouvoirs des suppléants des quatorze députés nationaux ayant opté pour des fonctions incompatibles avec le mandat de député national ainsi que de celle des députés nationaux proclamés élus par la Cour constitutionnelle sous l’arrêt RCE 1168/DNdu 4 juillet 2019.En perspective de la validation des pouvoirs de députés nationaux proclamés définitivement élus par cette Haute juridiction et en exécution des devoirs prescrits par les articles 103 de la Constitution et 18 de notre Règlement intérieur, j’ai sollicité et obtenu du Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante ( CENI) les dossiers des députés concernés.Au cours de notre prochaine séance plénière, une Commission spéciale sera mise en place, sous l’autorité du Premier Vice-Président, pour examiner ces dossiers dont le rapport sera soumis à notre Auguste Plénière.Honorables Députés et Chers Collègues,L’audition du programme du nouveau Gouvernement, suivie de son investiture, constitue la deuxième priorité de la présente session. Cet exercice interviendra dès le dépôt de ce programme par le nouveau Premier ministre.A ce propos, permettez-moi de vous signaler que l’article 91 de la Constitution confie au Gouvernement la charge de définir, en concertation avec le Président de la République, la politique de la Nation et d’en assumer la responsabilité devant l’Assemblée nationale dans les conditions prévues aux articles 90, 100, 146 et 147 de la Constitution.Chers Collègues, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,Dans le cadre de la lutte contre la maladie à virus Ebola qui sévit dans les provinces du Nord et Sud Kivu, j’apprécie à sa juste valeur les efforts entrepris par l’expertise nationale, les leaders communautaires, et les autorités politiques sous l’impulsion du Président Tshisekedi .De même, je salue l’action menée par les avancées enregistrées, qui je l’espère, amèneront à l’éradication de cette grave épidémie.Pour honorer la mémoire de toutes les victimes, qui ont perdu la vie dans le combat face à ce fléau pour notre pays et l’humanité tout entière, je vous prie, chers Collègues, de vous lever et observer une minute de silence.Honorables Députés nationaux, chers collègues,Pendant ces vacances parlementaires, à la demande de certains Présidents des Groupes parlementaires ou de plusieurs Caucus provinciaux, que je remercie ici, ou à mon initiative personnelle, les membres de votre Bureau ont échangé avec beaucoup d’entre vous, sur les principales préoccupations de vos Circonscriptions électorales respectives.A cette occasion, vous avez fait part de multiples attentes de vos électeurs en termes d’amélioration de leur vécu quotidien en matière, notamment :- de lutte contre l’insécurité par l’éradication totale des groupes armés et terroristes tels que ADF à l’Est du pays ;- de la lutte contre le chômage des jeunes dans toutes les provinces; – d’accès à l’éducation en général et à la gratuité de l’enseignement fondamental en particulier ;- de la construction ou réhabilitation des infrastructures, des barrages hydroélectriques ou de la centrale géothermique afin d’élargir l’accès de tous à l’énergie et de booster l’industrialisation du pays;- du retard pris dans la mise en œuvre du projet d’exploitation du gaz méthane dans le Lac Kivu :En matière de réhabilitation des routes de desserte agricole ou du dragage des voies navigables pour sécuriser la mobilité dans certaines provinces et particulièrement le grand Equateur;- de la lutte contre les érosions qui menacent dans les Villes de Kinshasa, Kananga, Kikwit, Lisala, Mbuji-Mayi et bien d’autres entités de la République ;- vous interroger aussi du soutien à la relance de certaines industries indispensables dans la reconstruction du pays (cas de CIMENKAT de Lubudi et de la SOMIKIVU) ;- de la résolution du problème d’insécurité liée à la présence des éleveurs Mbororo dans l’ex Province Orientale ;- des solutions urgentes attendues suite aux effets néfastes des déplacés internes des suites des dommages collatéraux aux crises locales notamment du fait de la milice Kamwina Nsapu dans l’espace Kasaï ;- de la lutte contre la corruption ;- de l’accélération de la mise en œuvre de la Caisse nationale de péréquation pour une répartition équitable des revenus entre nos 26 provinces etc.L’opportunité vous sera donnée de soumettre au Gouvernement, en toute responsabilité, ces différentes préoccupations lors du débat général consacré à l’audition de son programme en vue d’en trouver des solutions durables.Je ne doute pas un seul instant que le futur Gouvernement sera à l’écoute de vos questions ou propositions, afin d’apporter votre précieuse contribution.Honorables Députés nationaux,Chers collègues,Pour la deuxième fois dans l’Histoire de la République démocratique du Congo, nous vivons l’expérience d’un régime ou d’un système politique où le Président de la République et le Premier Ministre proviennent de deux regroupements politiques différents, ayant opté pour un projet commun pour le mieux-être de la République Démocratique du Congo.Honorables Députés et Chers Collègues,Le passé ne peut servir qu’à éclairer le présent et à baliser le futur. Et les sages ajoutent que l’on ne peut garantir l’existence de toute une Nation uniquement avec son passé. Face à une réalité nouvelle, il appartient à ceux qui la vivent de proposer aussi des solutions nouvelles.Effectivement, depuis le 30 juin 1960, notre pays a rencontré plusieurs péripéties que nous pouvons considérer comme des maladies de croissance.Sans en établir une liste exhaustive, nous pouvons néanmoins rappeler des faits emblématiques, qui ont porté une grave menace, allant jusqu’à la mise en péril de la survie de l’Etat congolais lui-même :Notre pays a vécu sa toute première rupture des relations diplomatiques 12 jours après la proclamation de son Indépendance, le 30 juin 1960. Rupture précisément avec son ancien colonisateur, le Royaume de Belgique.C’est dire que le Congo nouveau-né a connu le sevrage le plus rapide de l’histoire moderne.Notre pays a vécu, entre le renvoi en congé du Parlement le 29 septembre 1960jusqu’à sa réouverture par la session du 22 juillet 1961, généralement appelée « conclave de Lovanium « , un régime politique avec une majorité parlementaire sans Premier ministre issu de ses rangs.Pour rappel de l’histoire, encore en point 3 : le 24/04/1990 : proclamation du multipartisme, et quelques années après de 1991 à 1993 notre pays a vécu le pillage de triste mémoire qui a détruit le tissu économique.Notre pays a vécu des rébellions, de 1998 à 2003 qui ont abouti par des dialogues politique a une transition dite 1+4 de 2003 à 2006, date à laquelle nous avons eu notre première constitution qui depuis a marquée trois rendez-vous électoraux (2006, nov. 2011, déc. 2018).Honorables Députés nationaux, Chers Collègues,Mesdames, mesdemoiselles, Messieurs,De cette construction fragile et graduelle de notre pays, tous les adversaires et tous les protagonistes ont retenu et nous ont légué une leçon unique, que la langue lingala traduit avec perfection: » Na kati ya libota, singa ekoki pe kobendana, Kasi ata mokolo moko te, singa ekoki kokatana. « En français, nous traduirons cette sagesse simplement par une toute petite phrase, qui nous inspire, que nous avons par ailleurs héritée des mêmes parents et aînés : le Congo est UN et INDIVISIBLE.Chers Collègues,C’est cette exhortation qui va me permettre de revenir au contexte actuel, celui qui nous concerne tous.En effet, selon la volonté de notre Constitution, la gestion de l’Etat revient au Gouvernement sous le leadership du Président de la République.Et il convient surtout d’ajouter que, dans l’esprit du Constituant, c’est bel et bien au sein du Parlement que sont appelées à se manifester les vertus républicaines suivantes : la variété des visions,la diversité des opinions,la liberté d’expression,ainsi que l’émulation des intelligences. En d’autres termes, c’est à nous tous réunis ici, dans cette Chambre, que revient la tâche de trouver les formules les mieux adaptées pour que prenne réellement sens la double mission de l’Institution parlementaire, je cite :Voter les lois ;Contrôler la gouvernance de l’Etat.Honorables Membres du Bureau,Honorables Députés nationaux, Chers Collègues,Notre mandature est celle qui a vécu et qui continue à vivre l’expérience de la toute première passation pacifique de pouvoir dans notre pays, grâce aux 80 millions de congolais, entre un Président de la République sortant en fin de mandat, Son Excellence Joseph KABILA KABANGE qui a décidé de respecter notre constitution et un Président de la République élu entrant pour son mandat, Son Excellence Félix Antoine TSHISEKEDI.Dès lors, l’Histoire nous donne, à nous tous, quelles que soient nos provinces et quels que soient nos partis politiques, obligation de fructifier cet acquis. Nous devons transformer cet acquis en habitude. Nous sommes tenus à tirer le profit le plus large de cette coutume, aussi bien pour la cohésion nationale, que pour la planification de la construction et le développement du pays au bénéfice de tous nos compatriotes.Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo.Je déclare donc ouverte la Session extraordinaire d’août 2019.Je vous remercie
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