Dans une chanson à paraître dans son prochain album dont des extraits ont été diffusés par l’artiste musicien lui-même, ce chanteur critique les conditions de prise en charge des malades au sein de l’Hôpital de référence de Kinshasa, ex-Mama Yemo. Ce que n’ont pas supporté les responsables de ce centre de santé.
En compagnie de l’inusable vocal de Sam Mangwana, le Karmapa a dénoncé dans cette chanson intitulée « Mama Yemo » les mauvaises conditions de prise en charge et l’insalubrité à l’Hôpital général de référence de Kinshasa, ex- Mama Yemo. Dans un couplet, il appelle même « de ne pas l’acheminer à Mama Yemo s’il tombe malade parce qu’on y prescrit des médicaments impropres et des seringues à la consommation sortant des poches des médecins ».
Comme un Franco Luambo Makiadi du temps présent, il dénonce aussi la cuisine faite par les malades dans les couloirs du bâtiment hospitalier, le manque du courant électrique, des cadavres en état de putréfaction dans la morgue, des chats et des rats qui se nourrissent des nombrils de nouveau-nés… Le Karmapa dit même préférer se faire soigner au moyen de la médecine traditionnelle chez lui en lieu et place de se rendre à « Mama Yemo » à cause de mauvaises prises en charge et de l’état de délabrement très avancé dans lequel cet hôpital se trouve.
Des dénonciations qui n’ont pas plu à l’Ordre des médecins de la ville de Kinshasa. Le président provincial de l’Ordre des médecins, Elvis Bula, a dénoncé cette chanson, le 19 avril 2020, dans une interview dans Karibu Variétés diffusée à la RTNC. Un hôpital qui, selon lui, a « rendu et continue à rendre de grands services à la population. Il reçoit des indigents de toutes les communes. » Elvis Bula conseille à l’artiste de consulter l’Ordre des médecins pour voir s’il pourra élaguer certains textes jugés « offensants ».
Du côté de l’Hôpital général de référence de Kinshasa, l’on évoque une sorte de règlement des comptes de la part de l’artiste. Pour le médecin directeur de l’ex-Mama Yemo, rien à dire, le docteur Clément Mbaki pense que le chanteur règle des comptes à son hôpital. Sur la radio Top Congo, il affirme que Le Karmapa « avait amené un membre de sa famille à l’hôpital. Il était incapable de faire faire les examens qu’on demandait tout le temps ni d’acheter les médicaments prescrits. La prise en charge n’a pas été faite de façon optimale, faute de moyens. C’est ainsi qu’il avait promis de nous vilipender ».
Le musicien, pour sa part, assure n’avoir pas manqué de moyens pour assurer les soins de santé de son frère hospitalisé. Seulement que les conditions observées sur le lieu lui ont inspiré cette chanson. Il affirme ne pas s’attaquer aux médecins mais c’est une forme de cri d’alarme lancé en direction des autorités pour venir en aide à cet hôpital.
De « Mama Yemo » à la « Maison hantée »…
Le Karmapa quant à lui, se défend sur cette position de l’Ordre des médecins de Kinshasa. « « J’ai utilisé la satire avec le nom de ‘‘Mama Yemo’’ pour dénoncer l’état de dégradation de notre système de santé. Cette situation, tu la retrouveras dans presque tous les grands hôpitaux de l’État, notamment, à la Clinique kinoise, Sanatorium, l’hôpital de Matete, etc. », a-t-il expliqué. Mais pour couper court à cette polémique, il annonce changer le titre de la chanson qui passera de « Mama Yemo » à la « Maison hantée. »
Ce qui ne satisfait toujours pas l’hôpital incriminé puisqu’une plainte contre l’artiste serait en gestation. Alors que celui qui se surnomme le Prince de la Rumba congolaise persiste et signe : sa chanson n’est qu’une sensibilisation, un appel à l’État congolais pour qu’il donne des moyens aux professionnels de santé afin qu’ils puissent prendre soin du peuple et que des mauvaises pratiques cessent. Hormis le changement du titre de la chanson, l’artiste s’accroche au contenu jusqu’à ce que les choses changent, selon lui.
Dido Nsapu
Articles similaires
En savoir plus sur Groupe de presse La République
Subscribe to get the latest posts sent to your email.