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Nord-Kivu : L’Auditeur militaire de Goma délivre un mandat d’arrêt contre Guidon du NDC/R

L’Auditeur militaire près la Cour opérationnelle du Nord-Kivu qui siège à Goma a annoncé hier avoir délivré depuis le 7 juin courant un mandat d’arrêt contre le chef de guerre Guidon, chef de la milice-Nianga du NDC/R  » Nduma-defense of Congo/Rénové  » pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, viols de masse, recrutement d’enfants soldats. Sous sanctions de l’ONU pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et prélèvement illégal d’impôt sur l’exploitation des matières précieuses notamment l’or, Guidon est l’un des plus impitoyables et redoutables seigneurs de guerre de tout l’Est de la RDC dont les miliciens lourdement armés mettent à feu et à sang plusieurs contrées dans le Walikale, Rutshuru, Masisi et Lubero.

Sa base-arrière, c’est bien son Walikale natal. Sa milice, le NDC/R est la plus structurée sur le plan militaire et est munie de toute la gamme d’armes de pointe. Jusqu’à ce jour, Guidon contrôle plusieurs sites de production d’or dans la zone où il fait payer un lord impôt aux exploitants. Ses miliciens commettent au quotidien de pires violations des droits de l’homme dans la région presque plus de la moitié que tous les autres groupes armés, selon des rapports des experts de l’ONU.

Il y a quelques temps, les hommes de Guidon avaient chassé la milice-Nande des « MAZEMBE  » des localités du Sud-Lubero en pleine foret équatoriale après la déconfiture des Hutu rwandais des FDLR qui y avaient installé leur « empire » depuis plusieurs années. Guidon avait instauré un impôt et une taxe de sécurité pour chaque habitation, sans exception.

Les récalcitrants conduits manu militari à son PC, fouettés publiquement jusqu’à ce que la famille vienne payer les amendes transactionnelles. Pendant la campagne électorale pour les élections du 30 décembre 2018, aucun candidat ne pouvait se risquer dans des zones sous contrôle du NDC/R de Guidon sans verser un impôt de sécurité pour leur mobilité.

Il y a peu, un autre chef de guerre Cheka, chef du NDC/C  » Nduma defense of Congo/Cheka  » s’était livré à la MONUSCO qui l’avait remis aux FARDC. Aujourd’hui son procès continue devant la même Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu basée à Goma qui le poursuit pour crimes de masse, crimes de guerre, crimes conte l’humanité, viols de 800 femmes documentées par l’ONU dans le Walikale et anthropophagie en buvant le sang humain de ses victimes.

Ces faits gravissimes, Tabo Taberi dit Cheka les a commis lorsqu’il était le chef tout puissant du NDC/C avec comme commandant second, le chef de guerre Guidon. Il a suffi qu’il y ait un désaccord pour que les deux complices se séparent. C’est alors que Guidon entre en dissidence et crée son propre groupe armé dénommé NDC/R (Nduma defense of Gongo/Rénové).

Dans un premier temps, les deux hommes entrent en rivalité puis, en fin de compte, en guerre. Cheka est piteusement battu sur tous les fronts où Guidon le met à genou en tuant des dizaines de ses combattants. Il se cache avec sa femme avec juste quelque six miliciens.

C’est ainsi que pour avoir la vie sauve, il va se livrer à la MONUSCO tout en sachant consciemment qu’il y avait un mandat d’arrêt de la Cour opérationnelle du Nord-Kivu à son encontre. Aujourd’hui, c’est au tour de son ancien commandant en chef du NDC/C Guidon actuellement dans le NDC/R de faire l’objet de son propre mandat d’arrêt de la Cour opérationnelle du Nord-Kivu.

Des observateurs se demandent comment l’Auditorat militaire près cette Cour opérationnelle du Nord-Kivu ira exécuter ce mandat d’arrêt contre Guidon dans son fief de Walikale où il se cache dans une sorte de bunker. A moins qu’une circonstance l’amène à se livrer comme son mentor Tabo Taberi dit Cheka du NDC/C. Dans l’entretemps, ce sont les populations qui continuent à en faire les frais. La cour militaire opérationnelle est une juridiction spéciale qui juge en premier et dernier ressort. Ses Arrêts ne sont susceptibles d’aucun appel et sont immédiatement exécutoires. Au procès, Tabo Taberi continue à contester la légalité de cette juridiction en argumentant qu’il n’est pas un militaire. KANDOLO M.


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