Lors du 6ᵉ congrès ordinaire de l’Ordre national des pharmaciens (CNOP) tenu du 6 au 8 novembre 2025 à Kinshasa, un tournant majeur a été franchi pour la province du Nord-Kivu.
Un moment historique pour le Nord-Kivu
La province du Nord-Kivu est désormais représentée en tant que membre permanent au sein du Conseil national de l’Ordre non plus comme simple suppléante. Ce fait, relevé comme « ticket gagnant » pour la région, marque un glissement conséquent dans la reconnaissance institutionnelle et la participation active de la province dans les instances nationales.
Pourquoi cette accession est significative
Cela traduit une montée en puissance de l’Ordre des pharmaciens du Nord-Kivu dans le paysage professionnel national, jusqu’alors longtemps marginalisé.
Cette représentation permanente garantit que les préoccupations, réalités et enjeux spécifiques du Nord-Kivu (notamment en contexte de santé fragile et infrastructures limitées) soient prises en compte de façon durable dans les orientations nationales.
Lors du congrès, au-delà de cette représentation, des défis majeurs ont été identifiés : l’exercice illégal de la pharmacie, l’insuffisance du nombre de pharmaciens, les limites de production locale des médicaments, l’absence d’usines de principes actifs, le faible approvisionnement…
Le passage de province « suppléante » à « permanente » montre aussi que les acteurs provinciaux ont su faire valoir leur poids professionnel, leur organisation et leur capacité à peser au niveau national: « Seuls 3 provinces ont été retenues dans le Conseil pour un mandat de 4 ans : Kin, Katanga et Nord-Kivu. »
Les enjeux à venir pour le Nord-Kivu
Maintenir la place : Il ne s’agit pas d’un simple trophée, la place devra être consolidée par des résultats tangibles, une présence active et une participation stratégique aux travaux du Conseil.
Améliorer l’offre de soins pharmaceutiques dans la province : avec cette représentation accrue, le Nord-Kivu gagne une meilleure visibilité pour faire remonter ses défis (manque de personnel, infrastructures, industrialisation locale, régulation) et pour négocier des ressources, programmes ou partenariats ciblés.
Encadrer l’exercice professionnel : l’Ordre national a souligné l’importance du respect de la déontologie, de la régulation du circuit du médicament, de la couverture santé universelle. Le Nord-Kivu devra être un acteur crédible et proactif.
Faire de cette accession un « levier » pour l’ensemble de la santé provinciale : la pharmacie ne vit pas dans un silo. Une meilleure organisation pharmaceutique contribue à la qualité des soins, à la lutte contre les faux médicaments, à une meilleure couverture sanitaire.
Quelques réserves à noter
Il n’est pas encore totalement clair, dans les sources accessibles, les modalités exactes de cette accession (critères retenus, tournante provinciale, vote, mandat) — il faudra vérifier dans les minutes du congrès ou auprès du CNOP.
Le fait d’être membre permanent ne dispense pas de défis très concrets : ressources, infrastructures, effectifs, etc. Il faudra suivre si l’engagement se traduit en actes.
L’accent a été mis au congrès sur l’accès aux soins et la couverture santé universelle : il faudra voir comment cette orientation sera traduite spécifiquement pour le Nord-Kivu.
Pour le Nord-Kivu, l’élection en tant que membre permanent du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens est une étape majeure vers la reconnaissance professionnelle, la participation institutionnelle et l’amélioration du secteur pharmaceutique dans la province. Comme tout gain, il vient avec des responsabilités : il revient aux acteurs provinciaux de transformer cette victoire symbolique en résultats concrets pour les pharmaciens, pour les patients et pour le système de santé local.
Valéry Mukosasenge|Groupe de Presse la République
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