C’est une montée de l’agressivité des présumés terroristes ADF/ISCAP dans la partie Nord-ouest du territoire de Lubero (Nord-Kivu). En l’espace de 24 heures seulement, ils viennent de signer deux incursions près du grand centre de Manguredjipa, Chef-lieu de ce secteur faisant plus de 15 morts.
Poursuivi par la force mitualisation FARDC-UPDF en opération Shujaa dans cette zone, ces assaillants ont tué 8 civils à Gwado, moins de 10Km au Nord de Manguredjipa. 2 autres civils sur l’axe Manguredjipa-Fatua et dans le village de Lingitani, font savoir les sources dans la zone.
« C’est une grande désolation, la population ne sait plus sur quel saint se vouer. Alors que les personnes tuées Mardi matin ne sont pas encore enterrées, 8 autres viennent d’être tuées à Gwado, un carré minier proche de Manguredjipa, un autre sur l’axe Fatua et un autre à Lingitani ce Mercredi matin. Toute la journée, la force de mitualisation FARDC-UPDF a poursuivi les assaillants et les combats étaient intenses à Gwado et à Utiaba. La Croix-Rouge n’a pas eu accès suite aux affrontements », explique un journaliste de Manguredjipa.
Ces nouvelles incursions en plein centre de Manguredjipa mettent à cause l’efficacité des opérations conjointes FARDC-UPDF (Shujaa) dans la traque des ADF. Le Mardi 28 Octobre, 5 civils avaient perdu la vie au quartier Bandulu de la place alors que le camp UPDF est positionné près du lieu de l’incident.
« Je crois qu’il y a un problème de renseignement. Mais aussi distinguer un élément ADF à un élément Mzalendu [réserviste volontaire pour la défense de la Patrie : Ndlr] est tout à fait difficile. Leur tenue vestimentaire est presque le même. Je crois que la force de mitualisation doit plus travailler sur le renseignement. L’ennemi semble avoir une avance et commette des tueries même dans la zone surmiltarisée », confie un acteur de la société civile.
En septembre dernier, les ADF avaient revendiqué l’attaque de plus de 70 civils dans le village de Ntoyo proche de Manguredjipa. Ils avaient infiltré une veillé mortuaire.
« Ce jour-là, ils sont venus vers 19 heures au lieu du deuil. Confondus aux visiteurs venus de Butembo, ils payaient boissons aux gens en veillé mortuaire. Certaines personnes avaient suspecté ce mouvement. Vers 20 heures, ces infiltrés avaient disparu du lieu du deuil mais les gens n’avaient pas remarqué. C’est alors qu’ils sont revenus entre 22 heures et 23 heures, parlant arabe en commettant ces tueries. », témoigne un survivant de Ntoyo.
Depuis trois mois, la société civile fait un décompte de plus de 150 civils tués dans différentes incursions ADF. La force de mitualisation est loin de maîtriser la situation, s’inquiète cette source qui demande la réévaluation des opérations Shujaa.
Asaph LITIMIRE
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