Depuis plusieurs semaines, les habitants de la ville de Goma constatent une hausse significative du prix du fretin, communément appelé murongo, sur différents marchés de la ville,cette mesure qui se vendait autrefois entre 10 000 et 15 000 francs congolais se négocie désormais entre 15 000 et 25 000 francs, au grand désarroi des consommateurs.
Selon Shamavu Amuli Ezéchiel, président des pêcheurs du lac Kivu à Goma, cette flambée des prix s’explique principalement par la rareté du fretin dans les eaux du lac, une situation attribuée à la pêche illicite et à l’absence d’une réglementation efficace du secteur.
« Depuis plusieurs années, nous assistons à une pêche illicite. En tant que représentant des pêcheurs, j’interpelle les autorités à réglementer cette activité et à imposer des trêves biologiques, comme cela se fait dans d’autres pays », a-t-il déclaré.
Sur le plan technique, Shamavu souligne que la pêche des alevins, appelés localement yorogo, constitue une menace majeure pour la reproduction naturelle du fretin. Cette pratique, largement répandue malgré son interdiction, réduit la capacité de renouvellement des espèces aquatiques et contribue ainsi à la raréfaction du poisson dans le lac Kivu.
Le président des pêcheurs a également évoqué le problème d’insécurité persistante sur les eaux du lac, qui aggrave davantage les difficultés des pêcheurs.
« Il ne se passe presque pas une nuit sans qu’un pêcheur soit victime de vol de filets, de pirogues ou d’agressions. Cette situation est favorisée par la pauvreté et le manque de suivi du secteur par les autorités », a-t-il dénoncé.
Face à cette double problématique entre autres rareté du fretin et insécurité, Shamavu Amuli Ezéchiel appelle les autorités compétentes à assurer la sécurité des pêcheurs lors de leurs activités et à instaurer une réglementation stricte visant à protéger les ressources halieutiques du lac Kivu.
Marasi Bénédicte ZoéEn savoir plus sur Groupe de presse La République
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