Le compte rendu de la réunion de Luanda, tenue le 30 juillet 2024, comporte neuf points, mais nulle part on évoque la responsabilité du Rwanda ni celle du M23 dans les crimes commis au Nord-Kivu. C’est le constat de l’acteur politique Edgar Katembo Mateso, qui estime que le gouvernement congolais s’est mis la corde au cou.
La réunion de Luanda, qui a réuni le gouvernement congolais et le gouvernement rwandais sous la médiation du président angolais, avait pour objectif de discuter de la guerre au Nord-Kivu. Cependant, malgré les accusations largement répandues de soutien rwandais au M23, rien n’a été mentionné à ce sujet dans les discussions, selon une analyse minutieuse d’ Edgar Mateso.
« Alors que les assises traitaient de la guerre du M23 soutenue par le Rwanda, il est surprenant de constater que la rencontre a plutôt tourné autour de la question des FDLR », a-t-il précisé.
En essayant de trouver un terrain d’entente entre les deux parties, Edgar Mateso estime que les étrangers présents sur le sol congolais doivent d’abord quitter afin de permettre à la population de vivre paisiblement dans leurs entités respectives.
« Les deux parties doivent décréter un cessez-le-feu à partir du 4 août. Pendant ce temps, les éléments du RDF/M23 continuent à occuper notre territoire. La première chose à faire serait que ces étrangers se retirent du sol congolais pour permettre à la population de réoccuper ses entités et de vaquer à ses occupations pendant que les deux gouvernements règlent leur différend », a-t-il ajouté.
Suite à la déviation du sujet important de la réunion par le gouvernement congolais, Edgar Mateso avertit que les Congolais risquent de s’accroupir face à leur triste sort.
« Quoi qu’il en soit, nous avons l’impression que le gouvernement congolais vient de se mettre la corde au cou. Beaucoup de responsabilités sont confiées à la RDC, mais on ne sent pas la part des agresseurs, qui ne sont même pas condamnés », a renchéri Edgar Mateso.
Rappelons que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, occupent plusieurs entités de la province du Nord-Kivu depuis près de trois ans. La population, victime directe de ces atrocités, est contrainte de fuir, abandonnant ainsi leurs terres. Le gouvernement doit se ressaisir et prendre des décisions en faveur de la population, compte tenu de l’urgence de la situation qui ne cesse de dégénérer.
Huguette Mpipo
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