« PLUS JAMAIS SEULS », c’est en ces termes d’assurance que le Fonds national des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV) a lancé l’audition des différents témoignages des victimes de ces conflits. Cette séance d’écoute s’est passée Mercredi 6 Septembre à Goma (Nord-Kivu).
« L’objectif étant de garantir aux victimes des subventions qui répondront tant soit peu à leurs besoins prioritaires », a fait savoir le Directeur Général de FONAREV.
Depuis plus de deux décennies, la République Démocratique du Congo est confrontée plus précisément dans sa partie orientale à des scènes des conflits armés qui laissent derrière des milliers de victimes. En passant par l’arrivée des réfugiés rwandais (1994), qui a engendré la deuxième guerre du Congo (1998-2003) impliquant 9 pays africains vers la guerre du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) de Laurent Nkunda (2006-2007), le mouvement du 23 Mars, M23 (2009-2013) qui s’est resurgi depuis 2022, l’activisme accru des Forces Démocratiques alliées ADF/NALU et ADF/MTM depuis 1995. Tous ces conflits en ont fait plusieurs victimes qui restent aujourd’hui sans aucune réparation judiciaire et sociale.
Des témoignages
« [..] ce jour-là, les FDLR [Force Démocratique pour la Libération du Rwanda : Ndlr] avaient investi notre maison, ils cherchaient notre papa, ils l’ont tiré dessus et le blessé par machette. Ils ont tiré aussi sur ma belle sœur enceinte qui était morte sur le champ. J’avais perdu trois de mes frères ce même jour. Dès lors je n’étudie plus car je n’ai personne pour m’aider. Tout ce que je demande au FONAREV, c’est de me permettre de retourner à l’école ».
« J’avais été kidnappée à l’âge de 14ans par les FDLR. Ces rebelles m’avaient violé, quand ils m’avaient relâché, j’étais déjà enceinte et très traumatisé. Aujourd’hui, j’ai un enfant de 15ans. Je demande au FONAREV d’extraire les groupes armés de la région, de songer à l’identité des enfants issus de viols et à leur prise en charge ».
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Ces tristes témoignages sont au côté de plusieurs autres montrant l’image des violences et conflits armés dans l’est de la RDC. FONAREV a pris le temps d’écouter les survivantes et identifier leurs besoins spécifiques.
« Nous vous avons suivi avec attention, nous avons appris des histoires très triste, nous savons déjà la priorité que de chercher des abris confortables et ramener les enfants à l’école. La chargée de la situation reviendra pour des solutions », a réagit Lucien Lundula, Directeur Général du FONAREV avant d’ajouter « nous ne pouvons rien faire sans vous ! parceque tout ce que nous allons faire doit subvenir à vos besoins. FONAREV est la réponse à vos prières et avant la fin de cette année, les premières réparations collectives vont commencer. Nous allons prendre en compte toutes vos recommandations, nous devons travailler ensemble pour l’intérêt de tous, apporter solution aux femmes qui ont perdu leur dignité. Je suis venu vous écouter, vous n’êtes pas seules », a-t-il rassuré.
Depuis 2022, le Chef de l’État congolais s’est engagé dans l’initiative de réparation des dommages des différents conflits armés en République Démocratique du Congo. Félix Tshisekedi a mis en place le Fonds national des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV). Il s’agit d’un cadre institutionnel créé conformément au Décret loi numéro 22/038 du 6 Décembre 2023 et à la loi numéro 22/065 du 26 Décembre 2022.
Huguette Mpipo
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