Très attendue, l’affaire est en instruction à l’Auditorat Militaire de Garnison de Goma duquel dépend le territoire de RUTSHURU, lieu de commission des infractions de crime de guerre par meurtre, de participation à un mouvement insurrectionnel et de crimes environnementaux.
En effet, Jackson MUHUKA MBUTO, ancien combattant très actif dans les groupes armés au Nord Kivu, avait tenté d’intégrer les Forces Armées de la RDC au travers le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion exécuté par la Commission Nationale de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (CONADER) en 2006. Très vite, c’est-à-dire une année après, donc en 2007, il était retourné dans la brousse, créant son propre mouvement armé connu sous le nom de Mai-Mai Jackson, actif dans les territoires de RUTSHURU, BENI et BUTEMBO. Son objectif serait de lutter contre les groupes armés étrangers.
Au stade pré-juridictionnel
L’Auditeur Militaire de Garnison de Goma, le Major-Magistrat Umba KALEMBE Aimé présente Jackson MUHUKA MBUTO comme inculpé en détention à la prison militaire de NDOLO, à Kinshasa, sur qui pèsent des indices sérieux de culpabilité en sa qualité de chef du mouvement rebelle dénommé « MOUVEMENT DE FRONT POPULAIRE »
Il renseigne que des équipes d’enquêteurs sont en plein service pour réunir les preuves relatives aux infractions à charge de ce chef rebelle mais aussi sur certaines accusations que relèvent les acteurs de la société civile notamment sur le recrutement d’enfants.
Jackson MUHUKA MBUTO est aussi fossoyeur de l’environnement
« La comparution de ce chef rebelle sera une occasion de démontrer l’interpénétration entre les crimes contre l’environnement et ceux de guerre » explique Maitre Olivier NDOOLE, Avocat « vert » et Responsable de l’ONG ACEDH. Il invite le Ministère Public à fouiller davantage en vue de réunir les preuves sur l’implication de Monsieur Jackson dans les attaques des éco-gardes de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), la déstabilisation de la flore ainsi que la faune sauvage dans le Parc National de Virunga à RUTSHURU.
Cet environnementaliste appelle à un procès pédagogique et à des sanctions exemplaires.
L’Etat congolais est également victime des actes du Mouvement de front populaire
« Jackson et ses hommes ont occupé illégalement des portions de terre ; imposé leurs taxes aux habitants et commis des exactions causant des préjudices à l’Etat congolais. Dans la lutte contre ces personnes mal intentionnées, la RDC a perdu des soldats sur les lignes de front laissant veuves et orphelins à la charge du trésor public. Son procès est vivement attendu pour rendre justice à l’Etat qui est victime et voir la manifestation de la vérité », nous a laissé entendre Maitre Charles KAKULE, Avocat de l’Etat congolais.
Des longues attentes par manque des moyens
Les faits reprochés à Jackson MUHUKA MBUTO datent d’il y a un peu plus de 15 ans alors que son arrestation est intervenue le 10 juin 2021. Des victimes attendent impatiemment les audiences en foraines mais les moyens pour l’organisation de ce procès ou mieux des moyens pour réunir les preuves restent attendus.
Pour l’Auditeur Militaire de Garnison de Goma, il faut des moyens matériels et financiers des partenaires du gouvernement congolais pour boucler les enquêtes.
A Maitre Olivier NDOOLE de lancer un appel vibrant :
- Aux partenaires d’appuyer dans la recherche de la vérité ;
- Aux acteurs de la société civile et aux communautés de contribuer dans la recherche des preuves ;
- Aux journalistes de couvrir toutes les phases du procès.
Cette affaire inscrite sous RMP 02797/UBK/021 reste un dossier de plus pour marquer la lutte contre l’impunité au Nord Kivu pendant cet Etat de siège.
Article rédigé avec l’appui et le soutien financier de RCN J&D.
Par Marie Noel KABUYA
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